Viol de la Convention de Genève ?
La CBS a montré les images, semble-t-il à l’improviste, alors qu’elle recevait pour un entretien le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld. Ce dernier a dénoncé aussitôt l’exploitation médiatique de ces images, soulignant que leur diffusion violait les Conventions de Genève et qu’elle faisait partie de la propagande irakienne. Les chaînes de télévision américaines, à l’exception de la CBS, ont décidé de ne pas montrer ces images. Elles ont expliqué leur décision par la crainte de critiques de l’opinion publique américaine, des autorités américaines et britanniques, et du Comité international de la Croix-Rouge, qui a affirmé que la diffusion de telles images était une violation de l’article 13 de la troisième Convention de Genève relative aux prisonniers de guerre.
Article 13
Les prisonniers de guerre doivent être traités en tout temps avec humanité. Tout acte ou omission illicite de la part de la Puissance détentrice entraînant la mort ou mettant gravement en danger la santé d’un prisonnier de guerre en son pouvoir est interdit et sera considéré comme une grave infraction à la présente Convention. En particulier, aucun prisonnier de guerre ne pourra être soumis à une mutilation physique ou à une expérience médicale ou scientifique de quelque nature qu’elle soit qui ne serait pas justifiée par le traitement médical du prisonnier intéressé et qui ne serait pas dans son intérêt.
Les prisonniers de guerre doivent de même être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique.
Les mesures de représailles à leur égard sont interdites.
Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre, adoptée le 12 août 1949.
À chacun son interprétation de la Convention… Je ne vois nulle interdiction à la diffusion d’images. Les déclarations de M. Rumsfeld sont un détournement de sens du paragraphe relatif à l’exposition à la vindicte publique. Les télévisions américaines ne s’étaient pas privées de diffuser de nombreuses images de prisonniers irakiens. Quant aux images de cadavres, les morts ne sont pas couverts par la Convention.
Pour Libération, la diffusion de ces images constitue une information sur la réalité de la guerre, et non une façon de les livrer “à la curiosité publique”.Une autre lecture : Prisonniers sans droits de Guantanamo, Monde Diplomatique.
Également : Bush se trompe sur les dispositions des Conventions de Genève, Human Rights Watch.
Les États-Unis en appellent aux dispositions de la Convention de Genève, quand cela les arrange.
Blah ? Touitter !