Chers courageux va-t-en-guerre américains qui nous traitez de singes capitulards et d’ingrats du D-Day, que faisiez-vous en 1941 ? Votre coeur saignait-il pour nous, pauvres européens sous la botte nazie ? Rappelez-vous que ces nazis avaient des défenseurs chez vous, aussi prestigieux que Charles Lindbergh. Bien au chaud dans un isolationnisme confortable (et rémunérateur), auriez-vous bougé si la guêpe nippone ne vous avait piqué vos fesses hawaïennes ? Et, bien sûr, de nombreuses plumes l’ont déjà rappelé, étiez-vous d’aussi ardents pourfendeurs de dictateurs à l’époque des Batista, Pinochet, Somoza… ?
[Pascal Lutz, Fougères - courrier des lecteurs de Télérama]
De nouveaux hommes et matériels ont quitté hier la Pologne en direction de l’Irak. Moralité, la CIA a plus d’influence en Pologne que Jean-Paul II.
Après Donald Rumsfeld, c’est au tour de Colin Powell d’y aller de son couplet sur la Syrie : le secrétaire d’État américain s’en est pris dimanche d’une part à la Syrie, lui reprochant son soutien à Bagdad et à des “organisations terroristes”, et d’autre part à l’Iran, qu’il appelle à cesser ses programmes d’armes de destruction massive. “La Syrie peut continuer à accorder un soutien direct aux groupes terroristes et au régime agonisant de Saddam Hussein, ou s’engager dans une direction différente, porteuse d’espoir”, a-t-il dit lors d’une réunion organisée par une association juive à Washington. “Quoi qu’il en soit, la Syrie doit assumer la responsabilité de ses choix et les conséquences”.
Un excité de Miami (Floride) me dit que je fais “le jeu des hordes islamo-fascistes”, que “tonton” est mon maître à penser et que je suis un “bobo protégé par les forces de l’ordre”. Ce genre d’attaques à le don de me re-gonfler à bloc, voilà une semaine qui commence bien.
Ballots manipulés, brinquebalés entre des flots de données, des tempêtes de politiciens enragés de tous bords et de tous horizons, nous sommes pris en otage. Je suis la victime de ce monde imposé, préfabriqué où nous ne sommes qu’un simple morceau de chair : chair à canon, chair à consommer, chair à produire, chair à baiser ou se faire baiser. Ma colère a tué ma colère et chaque jour ce monde dans lequel je vis m’auto-détruit.
[ “Karl” Dubost ]
Le mot d’hier : enlisement. Le mot d’aujourd’hui : palestinisation.
P.S. Salon : To the victor go the spoils, business as usual. (Merci Michel).
Sur le même sujet : Un pays à reconstruire… vite [ via Karl ].
Tribu du verbe : Exigeons la résolution 377 à l’ONU!
The Independent : les Britanniques en ont ras-le-bol de se faire tirer dessus par des cowboys américains incompétents, Wounded British soldiers condemn ’cowboy’ US pilot.
Les Britanniques auraient leurs premiers déserteurs : Three British soldiers sent home after protesting at civilian deaths.
(…)
Reports from the ground told a different story. Jolted by the attack, soldiers are hardening their attitudes. In a war where no-one can be trusted, it is easy to forget that you are a “liberating force”. Aggression and anger are more apparent.
US marine, Corporal Ryan Dupre, surveying the scene by the bridge at An Nasiriyah, said: “The Iraqis are sick people and we are the chemotherapy. I am starting to hate this country. Wait till I get hold of a friggin’ Iraqi. No I won’t get hold of one - I’ll kill him.”
(…)
Already, the killing of 12 civilians at Nasiriyah has been described as a “turning point” in the war - the point at which US soldiers lost their assumptions and began talking of “nuking” the place.
Mr Crawford [a former Lt-Col in the 4th Royal Tank Regiment, who served in the 1991 Gulf war and now a military analyst] warned that public opinion, which is currently supportive of the conflict, could easily turn if civilian casualties mount.
He said: “The My Lai massacre was when things began to go badly wrong in the Vietnam War. It had a massive effect on public opinion. If troops lose cohesion and lose discipline, there is a danger that something may go horribly wrong.”
On 16 March 1968, Vietnam, a US commander issued the fatal instruction “Search and Destroy” to 11th Brigade, American Division in the village of My Lai. The troops killed 300 unarmed civilians, in a massacre that sent shockwaves through the US political establishment, the military’s chain of command, and an already divided American public.
He added: “There’s a quote about the Roman armies: ?They create a desert and call it peace.’ There’s a danger, if the US continue to be heavy-handed, that it could be applied to them.
The Scotsman, Karen McVeigh, Fears marines will shoot first, question later.
PBS, My Lai Massacre.
My Lai, Time Life Photo Sight.
And now, take a look at the skeletons in Colin Powell’s foot locker : Don’t ask about My Lai, don’t tell about Iran-Contra.
En écho au film Fahrenheit 451 de François Truffaut, d’après un roman de Ray Bradbury, le prochain film de Michael Moore s’appellera Fahrenheit 911.
Ce film retracera ce qu’il est advenu des États-Unis depuis le 11/9 et s’appesantira sur les relations financières douteuses entretenues en George Bush père et la famille de Osama bin Laden.
M. Moore espère que son film sera dans les salles pour l’élection présidentielle de 2004.
[ Source : UPI, Michael Moore plans Bush-bin Laden film ]
L’auteur de Where is Raed est gay. En voilà une info. Qu’est-ce que ça peut foutre ?
J’ai un scoop pour vous : l’auteur de Navire.net est gay.
P.S. Mercredi dernier, devant la Cour suprême des États-Unis, se tenaient les plaidoiries dans l’affaire Lawrence, dans laquelle la Cour doit décider si la loi anti-sodomie du Texas est contraire à la Constitution.
La Cour est apparue assez divisée sur cette question. Les juges conservateurs ont demandé si les lois interdisant l’adultère, le viol ou la bigamie pourraient être affectées si la Cour venait à déclarer la loi anti-sodomie inconstitutionnelle.
Le président de la Cour Suprême a en outre demandé à un avocat : “Si vous veniez à gagner cette affaire, comment un État pourrait-il interdire à un homosexuel d’enseigner en école maternelle ?”.
À l’extérieur de la Cour suprême, des manifestants des deux camps étaient présents. Les défenseurs de la loi anti-sodomie avaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Le sida est la revanche de Dieu”. La décision devrait être rendue fin juin ou début juillet.
En savoir plus sur le sujet : Glenn Reynolds, 27/03/2003, “Me, I’m pro-sodomy”.
Carte des États où la sodomie est interdite. Dans plusieurs États, les lois s’intéressent beaucoup aux pratiques sexuelles. Baiser aux États-Unis est tellement compliqué qu’il faut se munir d’un guide.
Ce post-scriptum est tout particulièrement dédié à Emmanuel et Jemisa (ils comprendront). À la vôtre !
But it does illustrate an important point: Saddam has Baghdad, but we’ve got all the parts of Iraq that we care about already — all the places that have oil, or from which he can threaten surrounding countries with missiles, etc.
(Mais cela illustre un point important : Saddam a Bagdad, mais nous avons déjà toutes les parties de l’Irak qui nous intéressent — tous les endroits qui ont du pétrole, ou desquels il peut menacer les pays des environs avec des missiles…)
La pensée de Glenn Reynolds doit-elle nous éclairer sur les vrais motifs de cette guerre ? Comme quoi la vérité se trouve parfois du côté des plus fidèles partisans de la guerre. La lutte contre le terrorisme est un cache-sexe depuis longtemps oublié.
P.S. Excellent : Pierre Carion nous livre une étude (avec graphique !) de la francophobie de Glenn Reynolds.
P.S. bis. Ce matin, M*** In France (toujours pas de lien) m’a fait rire. Sa mauvaise foi est si énorme et systématique, son talent à manier la vulgarité et l’insulte ordurière est si manifeste, qu’il en devient au second degré une lecture tout à fait réjouissante. Mais je crains hélas que la majorité de ses lecteurs ne dispose pas du même capital en neurones que l’auteur. Et puis, il faudra qu’un jour il nous avoue son amour pour une certaine idée de la France. Lisez entre les lignes, M*** In France est une déclaration d’amour à la France. (Sinon, pourquoi perdrait-il autant de temps sur le sujet et vivrait-il depuis déjà 20 ans dans notre doux pays ?).
(…) The most palpable factor is the profound conviction that, on this war, France got it right. The vast majority of people around the world outside the United States agree with the French analysis. That agreement reinforces France’s conviction that the war so earnestly desired by the Bush administration is a horrible geopolitical mistake.
France has become public enemy No. 2 in the U.S. after Saddam Hussein. Turn “French fries” into “freedom fries,” declared Republican congressmen. Right-wing commentators have been apoplectic, even racist, calling the French “cheese-loving surrender monkeys,” and worse. (France, it should be noted, lost more men in the First World War than the U.S. has in all of its external wars combined.) An excitable New York Times columnist suggested throwing the French “off the island.”
The French have responded with remarkable sang-froid. They have not returned the invective. Perhaps what they are getting merely confirms their preconceptions about Americans, from which the French, while taking it on the chin, derive some comfort.
[ The Globe & Mail, Jeffrey Simpson, 50 million can’t be wrong ]
Le Monde : Les Français condamnent la guerre.
Blah ? Touitter !