Pensées du matin
Mardi, images à la télé, un bagdadien hurle à la caméra “Fuck you Bush, fuck you !”
Mercredi, images d’allégresse. Joie des chiites de Saddam City qui ont la mémoire courte, joie des kurdes, mais quid des sunnites et des chrétiens ? Difficile de ne pas imaginer les craintes de la minorité chrétienne de voir arriver une république islamique en Irak. Rappelons que l’Irak est à 60 % chiite. Quid de l’État laïc ? L’arrivée d’un jeune cheikh à Bassora Nassiriah, fraîchement débarqué d’Iran, pour exercer un pouvoir civil sous la protection des forces d’occupation britanniques est assez révélateur.
Mais que disent ces images sans commentaire…
Le risque de guerre civile n’est pas à écarter. La bataille pour la paix ne fait que commencer et la route n’est pas vraiment pavée de bonnes intentions.
Les menaces de Rumsfeld à la Syrie sont comme un clin d’œil appuyé à Israël.
Romain Goupil sur France Inter ce matin : “les faucons à Washington, les vrais cons à Paris, Chirac et Villepin”. Cette clique Goupil-Glucksmann-Kouchner est assez navrante. Les thuriféraires de la guerre manquent singulièrement de recul et n’hésitent pas à ré-écrire l’histoire.
Une guerre juste dans ses effets (destituer un dictateur meurtrier) mais illégitime dans sa conduite et dans ses motivations inavouées. Une guerre précipitée et pourtant longuement réfléchie. La guerre en Irak n’est pas à un paradoxe près.
Quiconque connaît un brin d’histoire contemporaine a toutes les raisons d’entretenir la plus grande méfiance à l’égard de la politique étrangère américaine. L’interventionisme étasunien dans des pays tiers a causé des centaines de milliers de morts, voire des millions, dans les cinquante dernières années. Pour les résultats que l’on sait. Juste quelque noms parmi tant d’autres qui étayent cette méfiance : Vietnam, Cambodge, Chili, Timor, etc. Beaucoup de crimes contre l’humanité, souvent menés en coulisse, qui n’ont pas été jugés ni même fait l’objet d’une repentance publique ou l’ombre d’une excuse. Les États-Unis d’Amérique ont beaucoup de cadavres dans les placards. Alors, on peut bien demander à d’autres de reconnaître le génocide arménien, toujours deux poids, deux mesures. Les États-Unis ne sont pas près de s’impliquer dans un système pénal international, trop risqué pour leurs élites passées et présentes.
Beaucoup d’inquiétudes, un peu d’espérance, mais la route est encore longue.
jm
Arte, toujours excellente: http://www.arte-tv.com/dossier/dossier.jsp?node=232787&lang=fr
Bon y’avait aussi la Juve contre le Barça.
Blah ? Touitter !