Journal de bord

dimanche 13 avril 2003

Message perso à mon lapin.

Étant donné que je n’ai pas de courriel pour te joindre à Londres, voici quelques nouvelles de la maison via le blogue. Je suis sûr que les autres lecteurs m’excuseront cet étalage temporaire de notre intimité.

Déjà, pour te dire qu’il fait merveilleusement beau et agréable à Paris. Je me suis levé vers 9 heures ce matin et je suis allé chez Picard. J’ai acheté des pizza bio, puisque mon régime de la semaine sera essentiellement composé de pizza et de Nutella, afin de combler le vide affectif que tu laisses en partant. J’ai aussi pris un gigot d’agneau de Nouvelle-Zélande (c’était en super promo) et des filets de haddock (tu verras, avec quelques feuilles de chou blanchies, des petites rates, un beurre blanc et un petit vin d’Alsace…).

Hier soir, j’ai regardé un super DVD, “40 jours sur le B.”, de ton réalisateur préféré (enfin, j’espère). Je me suis dit que j’avais des urgents besoins de mer à satisfaire. Alors peut-être un Brest/Cherbourg en mai, ou un Ostende/Honfleur, ou encore un Saint-Malo/Saint-Nazaire (ou Saint-Nazaire/Le Havre) en juin. Sans compter le tour de l’Espagne en septembre bien sûr. Puis, il faudra songer à aller à Montréal aussi…

Sur ce, je t’embrasse très fort (peut-être même que je te ferais des choses inavouables ici) et je te téléphone ce soir.

1. Le 13 avril 2003,
Le Lapin

Ciel ! C’est pas un régime ça ! Je peux pas te laisser tout seul trop souvent. N’oublies pas de manger des légumes.

Bises

Le lapin

p.s. Quand est prévue la sortie du prochain film J’ai eu des plaintes sur la distribution du premier.

Blah ? Touitter !

Colère, indignation et consternation

Jeune, je souhaitais devenir archéologue. Je ne me lassais pas de lire les récits des grandes découvertes archéologiques, et bien sûr celles relatives à l’exploration de la Mésopotamie. La plus célèbre de ces découvertes est la fouille des tombes royales d’Ur, entre 1922 et 1934, conduite par Leonard Woolley. Elle fut d’une grande importance pour éclairer l’état de la civilisation et des techniques, les rites funéraires et l’histoire, à l’orée de la 1re dynastie d’Ur. L’historien Guy Rachet n’hésitait pas à écrire que cette fouille était incontestablement d’une importance archéologique incomparablement supérieure à la découverte de la tombe de Toutankhamon.

Je me suis donc replongé dans deux des livres qui avaient tant charmé mon enfance, Les grandes aventures de l’archéologie de Lady Margaret Wheeler (1960) et L’aventure de l’archéologie de C. W. Ceram (1957). C. W. Ceram qui écrivait, à propos de la Mésopotamie (entre Tigre et Euphrate) : Cette terre saturée de sang, si elle ne fut pas le berceau de l’humanité, fut celui de la civilisation humaine. Là furent inventés les premiers systèmes d’écriture, l’architecture, les sciences fondées sur l’observation du ciel; là se constituèrent les premiers États organisés, celui des Sumériens, ceux des Babyloniens et des Assyriens. Égyptiens et Perses envahirent cette contrée où la paix fut toujours éphémère; sur son sol naquit l’idée religieuse dont un des principes majeurs fut l’amour du prochain. Dans ce pays qui embrassa la doctrine de Mahomet, on voit encore la route suivie par Abraham. Cet univers est celui des Mille et une nuits, celui d’Haroun-al-Rachid. Là régnèrent les Grecs, Romains et Arabes; là passaient les grandes voies commerciales, traits d’union entre l’Orient et l’Occident. Terre d’occupation, cette région frontière a été — et l’est encore — le théâtre de perpétuels bouleversements.

Ur, Uruk, Nippour, Babylone, Bagdad, Mari, Assur, Ninive, Nimroud, autant de noms porteurs de rêve qui parlent encore à l’imagination aujourd’hui.

Qui se souvient aujourd’hui de Robert Koldewey qui au début du XXe siècle découvrit les splendeurs de Babylone ? Les palais de Nabuchodonosor (où mourut Alexandre le Grand), la porte d’Ishtar, le temple de Nimmah, la légendaire tour de Babel, sans oublier les voûtes et assises des fameux jardins suspendus de Sémiramis, retrouvaient la lumière du jour. Je feuillette les pages et tombe en arrêt sur les dessins du chantier réalisés par Elisabeth Andrae et je tente d’imaginer l’émotion de ces découvreurs. Babylone, ville mythique… Nabuchodonosor était un tyran qui multipliait les palais, les murailles, les ponts et les marquait de son sceau pour l’éternité. Il avait fait de Babylone la plus grande cité de l’Antiquité. (D’autres appelleront cette ville cosmopolite, la Prostituée…). Les ruines immenses et majestueuses permettent d’imaginer la stupéfaction qui devait toucher le visiteur aux portes de la ville.

Harpe d’Ur, photo BM

Mais revenons à Ur. Outre les centaines de précieuses tablettes cunéiformes d’argile crue, la plus sensationnelle découverte de Woolley fut celle de la nécropole, 450 tombes dont celles des rois d’Ur et la fameuse “fosse de la mort”. Une fosse rectangulaire où, il y a 4500 ans, s’est déroulé une étonnante et tragique procession funéraire. À l’époque, ce n’était pas seulement le roi, ou la reine, que l’on portait en terre, mais aussi les membres de la cour et les proches serviteurs qui s’immolaient pour suivre le défunt dans son ultime voyage. Cette fosse contenait ainsi 74 squelettes, parés de bijoux, des harpes d’or et d’argent dont les mélodies avaient sans doute accompagné le rite funèbre. À côté de chaque corps se trouvait une coupe. On trouva également un cratère où chaque convive allait probablement remplir sa coupe de poison. La richesse et le raffinement des bijoux et objets sont exceptionnels et les tombes d’Ur dévoilèrent une civilisation disparue aux fastes oubliés, et traduisent le niveau de perfection technique et artistique atteint par les Sumériens. La plupart des pièces maîtresses de ces fouilles se trouvent aujourd’hui au British Museum (exposées salle 56), collection du Moyen-Orient.

Collier d’Ur, photo BM

Un autre grand musée, qui rivalise rivalisait sur le thème avec le British Museum, abrite abritait les joyaux de ce patrimoine de l’humanité, des trésors archéologiques : des milliers de tablettes cunéiformes conservant le témoignage de l’activité économique, des arts, de la littérature, des mathématiques, de l’administration, des lois à une époque vieille de plus de 4000 ans, notamment un précieux Code d’Hammurabi, des dizaines de bijoux, de coupes en or, d’armes et autres pièces (dont un “bélier dans le buisson”) provenant des tombes d’Ur, mais aussi une tête en bronze d’un roi akkadien, un vase d’Uruk, des sculptures assyriennes, des bas-reliefs des palais de Nimroud et de Khorsabad, une collection de 1600 monnaies anciennes, sans compter la collection d’art islamique, le plus vieil astrolabe connu (d’Ahmad Ibn Khalaf), etc. Il s’agit bien sûr du musée archéologique de Bagdad.

Mais aujourd’hui, de ce que les bombardements des deux guerres d’Irak n’avaient pas détruit, la passivité de l’occupant américain a fait le reste.

Le musée archéologique de Bagdad offre aujourd’hui un spectacle navrant de complète désolation. Cette honte supplémentaire et inexcusable est pleinement à porter au crédit de l’administration Bush, qui n’a que faire de l’héritage laissé aux générations futures.

Environ 170,000 pièces ont été détruites ou ont disparu, selon Nabhal Amin, la conservatrice du musée, sans compter le saccage des précieuses archives, ce qui laisse entrevoir l’ampleur du pillage.

4000 pièces avaient déjà disparu d’Irak (au sud et au nord, selon Jaber Khalil Ibrahim, président de l’Office national des antiquités irakiennes) lors du conflit de 1991. C’est ainsi qu’une statuette en bronze assyrienne (volée au musée de Kirkouk) a fait son apparition dans une salle du Metropolitan Museum de New York. Au moins, pour celle-ci, on sait où elle est.

Pour toute personne attachée à l’art, à l’histoire, à la mémoire, il n’y a que ces sentiments qui seront partagés dans le monde entier : colère, indignation et consternation.

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Francis Deblauwe : The 2003 Iraq War & Archaeology.
Washington Post :
’Our Heritage Is Finished’ Looters Destroyed What War Did No.
BBC : Looters ransack Baghdad museum.
The Age : 7,000 years of civilisation ’lost’.
Archaeological Institute of America :
Open Declaration on Cultural Heritage at Risk in Iraq.
La Recherche : Guerre des mots autour des trésors de l’Irak.

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P.S. On Friday, Rumsfeld condemned the reports of looting and violence, which have marred the image of exuberant Iraqis welcoming the troops that ended more than two decades of brutal rule by Saddam.
He said television images of acts of looting and violence were played “over and over again for sensational effect.”
“The images you are seeing on television, you are seeing over and over and over, and it’s the same picture, of some person walking out of some building with a vase,” he said.
[Reuters]
C’était déjà une déclaration pitoyable lorsque l’on sait l’ampleur des pillages et des destructions, mais aujourd’hui, c’est encore pire, sa seule réaction sur le sujet du musée fut :
Rumsfeld said he had “no idea” whether museum officials had asked U.S. troops to guard the building that housed treasures dating back 5,000 years.
Il se trouve que les responsables du musée n’avaient rien à demander : une équipe d’archéologues américains avait rencontré, il y a déjà trois mois, des officiels du Pentagone afin d’attirer l’attention des militaires sur les trésors archéologiques de l’Irak, et notamment le musée archéologique de Bagdad. Et c’est sans compter les appels de nombreux comités scientifiques internationaux et de l’Unesco. Il suffisait aussi à M. Rumsfeld de lire le Washington Post pour savoir, avant sa destruction, la valeur pour le patrimoine de l’humanité de ce musée. La protection du musée eut été simple et aurait requis peu d’hommes, il suffisait d’un ordre. On a bien finalement protégé le ministère du pétrole… Rumsfeld est un menteur cynique, c’est un digne représentant de cette administration américaine pourrie, mercantile et haïssable. On ne peut pas compter sur ce genre d’homme pour s’émouvoir de patrimoine et de culture.
Et que l’on ne se méprenne pas, la plus précieuse des tablettes cunéiformes n’est rien en regard de la mort d’un homme; j’ai assez ici déploré les meurtres de civils irakiens pour qu’on m’autorise à déplorer cet Archaeological Shock & Awe.

P.S. bis. The Independent, Robert Fisk, A civilisation torn to pieces.

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Mise à jour, 14 avril

tête roi akkadien

Tête de roi akkadien, présumée Sargon l’Ancien, Musée de Bagdad. Découverte dans le temple d’Ishtar (déesse de l’amour et de la guerre) à Ninive. XXIVe siècle av. J.-C.

Dans la presse, les Américains, les nouveaux Barbares :

The Christian Science Monitor : Looters plunder in minutes Iraq’s millennia-old legacy.

Sunday, with the threat of more vandalism, US forces still had not arrived to secure the museum. “It reflects badly on us as Americans,” says Dr. Zimansky. “We’ve behaved like absolute barbarians. OK, you can blame a mob, but they looted because law and order was broken down, and we broke it down. Then we stood by and watched.”

Washington Post : Pentagon Was Told Of Risk to Museums.

Late in January, a mix of scholars, museum directors, art collectors and antiquities dealers asked for and were granted a meeting at the Pentagon to discuss their misgivings. McGuire Gibson, an Iraq specialist at the University of Chicago’s Oriental Institute, said yesterday that he went back twice more, and he and colleagues peppered Defense Department officials with e-mail reminders in the weeks before the war began.
“I thought I was given assurances that sites and museums would be protected,” Gibson said. Instead, even with U.S. forces firmly in control of Baghdad last week, looters breached the museum, trashed its galleries, burned its records, invaded its vaults and smashed or carried off thousands of artifacts dating from the founding of ancient Sumer around 3,500 B.C. to the end of Islam’s Abbasid Caliphate in 1258 A.D.

Parallèlement : The London Times, UN and Army at odds as troops encourage looting.

UNITED NATIONS officials have rebuked British commanders for urging local residents to loot buildings belonging to the Iraqi Army and the ruling Baath Party.
The British view is that the sight of local youths dismantling the offices and barracks of a regime they used to fear shows they have confidence that Saddam Hussain’s henchmen will not be returning to these towns in southern Iraq.
One senior British officer said: “We believe this sends a powerful message that the old guard is truly finished.”

Harpe d’Ur

Harpe décorée d’or provenant des fouilles d’Ur : détruite.

Lion de Tell Harmal

Lion en terre cuite du temple de Tell Harmal (Shaduppum) dédié à Nisaba, déesse de l’écriture, et à Hani, déesse administratrice des lois : décapité.

1. Le 14 avril 2003,
rfo

Lu sur Command Post : I don’t care for art….I can’t even tell between great and terrible art…..especially Middle Eastern art. Let some tortured Iraqi family place that stuff over its fireplace. It must be better then a Saddam picture hanging up in your house. If losing some artifacts of ancient Mesopotamia is part of the price we pay for bringing a true civic society to the Arab world, then it’s still a small price in the larger picture, one that will pay huge dividends in the future.

2. Le 14 avril 2003,
Laurent

US blamed for failure to stop sacking of museum

By Andrew Gumbel in Los Angeles and David Keys, Archaeology Correspondent.

The United States was fiercely criticised around the world yesterday for its failure to protect Baghdad’s Iraq National Museum where, under the noses of US troops, looters stole or destroyed priceless artefacts up to 7,000 years old.

Not a single pot or display case remained intact, according to witnesses, after a 48-hour rampage at the museum ? perhaps the world’s greatest repository of Mesopotamian culture. US forces intervened only once, for half an hour, before leaving and allowing the looters to continue.

Archaeologists, poets, cultural historians and international legal experts, including many in America itself, accused Washington of violating the 1954 Hague Convention on the protection of artistic treasures in wartime.

British experts were distraught at the loss. “This is a terrible tragedy. Iraq is the cradle of civilisation and this was a museum which contained a large portion of the world’s cultural heritage. The British Museum stands ready to help our Iraqi colleagues in whatever way we can,” Dr John Curtis said. He is keeper of the Department of the Ancient Near East at the British Museum, which holds an important collection of Mesopotamian treasures.

Dr Jeremy Black a specialist on ancient Iraq at Oxford University, said: “What has befallen Baghdad and Mosul museums was foreseen by archaeologists worldwide. Meetings were even held with the American military before the war to warn of the extreme likelihood of looting should an invasion occur.

“Sadly, however, the occupying forces failed to implement in practical terms the measures to protect Iraq’s and the world’s cultural heritage. US and British forces must now act immediately to safeguard what remains in the museums and at key archaeological sites.”

A Chicago law professor, Patty Gerstenblith of the DePaul School, said the rampage was “completely inexcusable and avoidable”.

In Iraq itself, art experts and ordinary demonstrators made clear they were far angrier at President George Bush than they were at the looters, noting that the only building US forces seemed genuinely interested in protecting was the Ministry of Oil.

One Iraqi archaeologist, Raid Abdul Ridhar Muhammad, told The New York Times: “If a country’s civilisation is looted, as ours has been here, its history ends. Please tell this to President Bush. Please remind him that he promised to liberate the Iraqi people, but that this is not a liberation, this is a humiliation.”

Dr Eleanor Robson, a member of the council of the British School of Archaeology in Iraq, said: “The looting of the Iraq Museum is on a par with blowing up Stonehenge or ransacking the Bodleian Library. For world culture, it is a global catastrophe.” Among the many treasures that have vanished, perhaps for ever, are a solid gold harp from the Sumerian era, the sculptured head of a woman from the Sumerian city of Uruk, a Ram in the Thicket statue from Ur, stone carvings, gold jewellery, tapestry fragments, ivory figurines of goddesses, friezes of soldiers, ceramic jars and urns.

The museum held the tablets with Hammurabi’s Code, one of the world’s earliest legal documents, early texts describing the epic of Gilgamesh and mathematical treatises that reveal a knowledge of Pythagorean geometry 1,500 years before Pythagoras.

Some of the treasures might have been removed from the museum before the war for safekeeping, but there is no indication of where they could be. Saddam Hussein may have taken some artefacts for display in his private residences.

Curators said the looters came in two categories ? the angry and the poor, most of them Shias, who were bent largely on destruction and grabbing whatever they could to earn some money; and more discriminating, middle-class people who knew exactly what they were looking for. Some of the more famous pieces may be too easily recognisable to be sold on the international market, leading some experts to fear they will be destroyed.

Although the museum is only one of hundreds of buildings to fall prey to looters, its status as one of the most important repositories of ancient civilisation is likely to inflame particular resentment towards the Americans, in the Arab world and beyond.

Several commentators are already starting to see more sinister motives in the US troops’ neglect. Professor Giovanni Bergamini, curator of the Egyptian museum in Turin, said: “I don’t know … Perhaps it was only fathomless ignorance.” He added: “But that’s quite bad enough in itself.”

3. Le 27 septembre 2003,
spinner

bombarder pour détruire un pays et non pas une armée ennemie est lâche et aberrant. L’occupper avec une bande dont chaque membre a la puissance de feu d’un destroyer de la dernière guerre et les nerfs d’une midinette, c’est criminel

bizarre philosophie militaire, étrange stratégie !et encore, ce ne sont pas les soldats les plus coupables, mais leurs maîtres. Mais comment punir Bush, ignorer Powell et pardonner à l’Amérique ?

4. Le 5 janvier 2006,
Pat

A voir cette très bonne fiction (roman) qui se base sur ce sujet pour sa toile de fond : http://www.uruad.com/

5. Le 5 janvier 2006,
Pat

A nter cette très bonne fiction (roman) dont la toile de fond se fonde sur ce sujet : http://www.uruad.com/ .

Blah ? Touitter !

Made In France

U.S. soldiers who moved into one of Saddam’s sumptuous palaces found a treasure house of less-deadly French goodies. Sets of Baath Party-logo silverware were marked MADE IN FRANCE on the back. And the palace was littered with the French cigarette brands Gauloise and Gitane. There were even packages of white French underwear.
Political conservatives on Capitol Hill are already fuming at this new evidence of possible French perfidy, though French officials deny wrongdoing.
NewsWeek : The French: I’m Shocked, Shocked!

Des missiles, de l’argenterie et des cigarettes françaises, passe encore… mais des sous-vêtements français, MADE IN FRANCE, quelle horreur ! Les conservateurs au Capitole écument de rage : les slips de Saddam et des dignitaires du parti sont français, les couilles de Saddam bénéficient d’un confort inouï grâce à la lingerie française importée en dépit de l’embargo des Nations Unies. Encore une preuve de la traîtrise de ces grenouilles capitulardes ! First Irak, then Syria France !

1. Le 1 mai 2003,
Alain

Maudits français ! Je pensais qu’ici on estampillais nos produits “Fabriqué en France” et non pas “made in france”… “merde in france” ??? le deuxième effet madelin… La désinformation continue… Je dois admettre : ils sont très forts pour leur propagande…

Blah ? Touitter !

Le délire continue…

Les Etats-Unis “croient qu’il y a des armes chimiques en Syrie”, déclare le président américain, George W. Bush.  “Nous croyons par exemple qu’il y a des armes chimiques en Syrie”, a lancé M. Bush, lors de déclarations à la presse, à sa descente d’hélicoptère de retour de sa résidence de Camp David.

Ah non, pas encore ! On nous l’a déjà faite celle-là ! Il va vraiment venir le temps qu’une coalition de démocraties avisées organise des frappes chirurgicales sur la maison Blanche… avec un dégât collatéral sur le Capitole (oups, sorry). La plaisanterie a assez duré.

La farce de l’Irak comme 4e puissance militaire mondiale, au 400 000 hommes sur-entraînés et sur-armés, disposant d’un arsenal chimique, biologique, voire même nucléaire, fournissant tous les terroristes islamistes, et menaçant l’équilibre mondial, la liberté et la démocratie, on nous l’a déjà faite et personne n’y a cru (à part les les 70 % de cons crétins bêtes à pleurer qui peuplent l’Amérique).

P.S. Vous noterez une certaine radicalisation de mon discours, mais il se trouve que je viens de lire quelques bonnes pages du New York Post, le meilleur moyen de devenir vigoureusement anti-américain. Quand la haine entraîne la haine…

1. Le 14 avril 2003,
karl

Petit cours de géographie. Prenons une carte du Moyen Orient provenant du factbook de la CIA…

http://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/sy.html

Ohhhh… La Syrie, cela donne un accès direct à la mer méditérranée… pas pour la plage bien sûr, mais le pétrole cela voyage comment vers les Etats-Unis. Ah oui la mer… des gros bateaux.

Intéressant la Syrie. La Syrie une fois occupée est encadrée par le Liban et la Turquie donc beaucoup plus sécuritaire.

De plus l’Irak n’a qu’un tout petit accès à la mer, et c’est le golfe persique, c’est beaucoup plus long.

http://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/iz.html

Blah ? Touitter !

Que dire ?

18 h 19 : Incendie de la bibilothèque nationale irakienne [AFP]
La Bibliothèque nationale de Bagdad, qui renfermait des documents originaux exceptionnels, a été incendié par des pillards après avoir été volée, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. Situé face au ministère de la défense, qui, lui, n’a pas été touché par les flammes, le “Palais de la Sagesse”, bâti en 1961, abrite également le Centre national des archives. Cet incendie intervient après le pillage vendredi du musée archéologique de Bagdad, qui renferme la plus importante collection d’oeuvres du riche patrimoine irakien.

Que dire ?

Et pour terminer ce triste dimanche des Rameaux, lisez donc le témoignage de Laurent Van der Stockt, photographe de l’agence Gamma, sous contrat avec le New York Times Magazine, accompagné par Peter Maas, le rédacteur de ce même journal, qui a suivi pendant trois semaines la progression du 4e régiment/3e  bataillon de l’USMC jusqu’à la prise de Bagdad, le 9 avril : “J’ai vu des marines américains tuer des civils”. “Une deuxième voiture arrive, le scénario se répète. Les passagers sont tués net. Un grand-père marche lentement avec sa canne, sur le trottoir. Ils le tuent aussi. Comme la veille, les marines tirent sur un 4 × 4 qui longe la berge du fleuve, s’approchant trop près d’eux. Criblée de balles, la voiture part en tonneau. Deux femmes et un enfant en sortent, miraculés. Ils se réfugient dans une masure. Elle est volatilisée quelques instants plus tard par un tir tendu de char.”

1. Le 14 avril 2003,
Eric

Que dire?

Que l’Homme est fou

Blah ? Touitter !