Au royaume d’Utopie
Régulièrement, je reviens sur la question libertarienne. Mon lapin m’a trouvé cette information pour le moins spectaculaire :
Ulcérés par l’existence même du gouvernement, des militants ont lancé il y a deux ans le Free State Project dans le but de convaincre une masse critique d’électeurs de déménager dans un État pour y prendre le pouvoir. Une fois élus, ces libertaires aboliraient tous les programmes sociaux, privatiseraient écoles et hôpitaux, légaliseraient les drogues et la prostitution et mettraient fin au contrôle des armes à feu.
[Simon Chabot, La Presse. Noter cependant une maladresse de traduction, lire libertarien et non libertaire, concepts apparentés mais historiquement très différents, cf. Wikipedia, Libertarianism, libertarianism versus socialist anarchism.]
En savoir plus :
The Free State Project (en anglais).
Wikipedia, Free State Project.
Pour ma part, j’espère que cette expérience aille jusqu’à ses fins, même si le prix de la faillite inéluctable serait lourd à payer, car elle signerait inévitablement par la pratique la fin de l’une des dernières idéologies dogmatiques de la planète : le libertarianisme.
karl
Libertarienne ????
Qu’est-ce que que cela ?
libéral (fr) = libertarian (uk) en français.
Libertaire, completement different.
neige
UN REGARD LIBERTARIEN SUR L’ACTUALITÉ - de la part du Québécois Libre qui dit ::: « Ce terme de libertarien est peu connu au Québec ou dans la Francophonie en général. Certains le confondent avec libertaire, un mot qui réfère surtout à des groupes anarchistes qui s’opposaient, au XIXe siècle, au pouvoir de l’État, mais qui ne favorisaient pas particulièrement le libre marché. Pour désigner les idées que nous défendons, les médias et la classe intellectuelle qui y sont en presque totalité opposés parlent généralement de néolibéralisme, un terme auquel ils donnent toujours une connotation négative.
» …. etc etc …
Sur : http://www.quebecoislibre.org
K
Non Laurent, l’echec de cette expérience ne signerait en rien la fin de ce que tu dénommes “dernière idéologie dogmatique de la planète”, mais prouvera seulement la faillite de cette initiative-là. Comment justifirais-tu, sinon, l’existence des autres courant politique, eux-même éprouvés par des années de pratique du pouvoir?
Laurent
Karl, le “libertarianism” est peu connu en France mais très présent aux États-Unis. Cela se traduit en français par libertarianisme, mais pas par libertarisme et pas non plus par libéralisme. Car le libertarisme est en Europe ancré à l’extrême gauche (anar, libertaire), et pas du tout le libertarianisme. Je sais, ce n’est pas simple… Ce sont des ultra-libéraux plutôt à droite (donc vraiment rien à voir avec le mouvement libertaire tel que connu en France depuis le XIXe s. ancré dans l’anarchisme).
Laurent
Ktar-6 : je crois hélas que tu as raison…
Michel Dumais
Utopie, utopie. Puis-je conseiller à cet prestigieux aréopage la lecture du livre “Écotopie”, d’Ernest Callenbach ( http://www.amazon.com/exec/obidos/tg/detail/-/0553348477/qid=1061054245/sr=8-1/ref=sr81/103-0383219-2104628?v=glance&s=books&n=507846 ). Comme ça, en passant, hop!
Michel Dumais
Zut de zut! Erreur du monsieur. Désolé pour le (trop) long URL.
Laurent
URL de Michel, version courte….
neige
Et la très complète bibliothèque utopique de Gallica, et l’exposition virtuelle. Puis la mienne mon utopie.
Doxa
Serait ce qu’on appelle l’anarcho liberalisme ?
Bertrand
Pour ma part, à la lecture du programme, je me prononce pour la traduction “libéralisme”. C’est la version politiquement correcte de la loi de la jungle.
Bertrand
karl
Laurent,
c’est exactement ce que je dis. Rien à voir.
Le terme exact est “mouvement libéral” = mouvement de droite ou extrême droite favorisant le “libre marché” comme régulation de la vie sociale. En gros, le carnage. Mon opposition n’est pas sur la signification du mot mais plutôt sur sa non existence en français. C’est un anglicisme abusif à mon humble avis.
Pour ce qui est de libertaire, pas besoin d’expliquer… Cela résonne beaucoup plus que beaucoup de gens ne pensent en moi :) Mais le problème, c’est que personne ne connait vraiment les notions de l’anarchie libertaire et donc confonde anarchie (mvt politique) et anarchie (mot commun).
libéral mouvement libéral, libéralisme.
Libertarian, Libetarianism
Jean-Philippe
http://www.quebecoislibre.org
Le Québécois libre, à l’image des libertariens: regard rafraichissant sur l’individu, ridicule sur la société…
C’est le propre de la plupart des idéologies… un gros point fort accompagné d’un gros point faible… ici très gros point faible…
Laurent
Karl, j’ai du mal à te suivre. Réduire le libertarien au libéral, c’est non seulement le rendre plus commun (et donc plus anodin) mais aussi aller contre le définition qu’il donne de lui-même. Ultra-libéral serait plus approprié, ou encore mieux libéral extrémiste, certains se définissent même comme “anarcho-capitalistes”.
Regarde les 3360 occurences du mot libertarien dans Google pour voir que cela recouvre une réalité (hélas en pleine extension). En outre, c’est certes un néologisme issu de l’anglais, mais il correspond à une réalité pour l’instant principalement anglo-saxonne, qui n’avait pas (et pour cause) de terme français.
Je cite le Québécois Libre (quelle horreur…) :
Le libertarianisme est en effet similaire au libéralisme, une philosophie élaborée dès les XVIIe et XVIIIe siècles par des penseurs comme John Locke et Adam Smith pour défendre les droits individuels contre les pouvoirs abusifs des souverains, et qui a connu son heure de gloire au XIXe siècle. Les libertariens sont les héritiers des libéraux classiques. Pourquoi alors ne pas se définir comme libéral ? Parce que ce terme, justement depuis la fin du XIXe siècle, a pris des sens qui ne s’accordent plus du tout avec la défense de la liberté. En Grande-Bretagne, au Canada et au Québec, des partis soi-disant libéraux ne sont en fait qu’un peu plus modérés que les socialistes dans leurs penchants interventionnistes et leur irrespect des droits individuels. Pire encore, aux États-Unis, un liberal est un partisan d’un État qui s’ingère partout dans la vie des individus, qui tente de solutionner tous les problèmes en taxant et en dépensant, qui crée des programmes bureaucratiques pour chaque bonne cause, bref, un État tyrannique qui piétine toute liberté au nom d’une utopie collectiviste inatteignable.
Ou encore :
Certains libertariens qui se réclament de l’”anarcho-capitalisme” visent la disparition complète de l’État et la privatisation des fonctions énumérées ci-haut. Cette vision peut sembler à prime abord farfelue, mais elle s’appuie sur une argumentation théorique plausible. Il est par exemple facile d’imaginer qu’on pourrait remplacer les corps policiers fédéral, provincial et municipaux (avec toute la corruption, les abus de pouvoir, l’incompétence et le favoritisme qui les caractérisent, et cela sauf exception en toute impunité) par des agences privées de sécurité, qui feraient des profits dans la mesure seulement où elles protègent vraiment les citoyens et s’attaquent aux vrais criminels.
Voir aussi : Wikipedia : Libertarien - “Les libertariens sont des libéraux radicaux”. Québécois libre : néolibéral, libertaire ou libertarien. Le parti libertarien du Canada et chez moi : Les clowns du néo-libéralisme.
karl
libéral = ultra-libéral pour moi. Madelin et toute sa clique. Je pense bien au contraire que les ultra-libéraux adoptent ce terme qui est plus proche du son “liberté” pour mieux vendre leur merde.
Je ne rentre pas dans ce jeu là. Non merci. Appelons un chat un chat.
Ce sont des libéraux ou des ultra-libéraux, des gens de droite, avides du marché, des hommes en tant que chair à canon, ou plutôt chair à produire, jetable, destructible à volonté sans conscience aucune.
Non merci, je ne veux pas de cette société là. Ces gens sont des libéraux… pour moi, et cela n’engage que moi, à vomir.
karl
Ah oui, j’oubliais
« Entre le faible et le fort c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère »
Lacordaire
karl
Ah oui dans le québécois libre que tu cites :
… libertarien est de plus en plus utilisé pour décrire les défenseurs cohérents de la liberté individuelle et du libre marché.
Mort de rire. Comment se donner bonne conscience pour vendre la même soupe. Ne pas tomber dans le piège, Laurent.
Laurent
J’ai enfin compris, tu mets tous les libéraux dans le même sac ! Je suis d’accord avec toi pour jeter le sac à la mer. Il est cependant bon de parler des libertariens pour que les gens ne se laissent justement pas abuser par ces pseudo-théories qui font un bien mauvais usage du mot liberté. Et que celui qui croise sur Internet le mot libertarien ait la réaction immédiate “attention, danger”.
Puisque tu les aimes tant, un bon repaire à libéraux de tous poils à Montreal : http://www.iedm.org/
Jean Marc
Qu’est ce qu’on est bien au chaud à se dire ensemble que les liberaux sont vraiment des gros gros méchant.
Tout cela manque de beaucoup de nuances, de recul. Mais il semble y avoir dans ces posts des partis prits qui empêchent de toute façon un autre discours. De penser le liberalisme en dehors du grand satan responsable de tous les maux, refrain habituel et assez confortable. C’est dommage.
vehervouet
Le libertarisme, disons que ce serait le versant libidinal, sadien, du concept de liberté (“Il est interdit d’interdire”, slogan emblématique soixante-huitard, en constitue la meilleure illustration).
Le libéralisme est le versant métaphorique du précédent. La jouissance pulsionnelle se métamorphosant en terme de “profit”.
Pour plus de précisions, vous pouvez vous reporter à cet article en ligne : “Liberté, libéralisme, libertarisme, les dessous d’un concept à géométrie variable”, sur le site > Contrepointphilosophique.ch < en rubrique “Philosophie”.
Cordialement.
V.H
Blah ? Touitter !