[Photo François Rousseau pour le calendrier Dieux du Stade, édité par le Stade Français, au bénéfice de l’association Les Amis de Tom].
J’aime vraiment beaucoup le rugby, allez donc savoir pourquoi… Publicité complètement gratuite : le calendrier 2004 du Stade Français est sorti.
Je me demande combien de calendriers, sur les 100 000 édités, sont vendus à des gays… Je suis sûr que lui (avec son côté Femme actuelle mâtiné de OK Podium) a déjà le sien.
J’introduis mon euro dans la fente du monnayeur, blindé comme un coffre de Fort Knox. La voix numérique au timbre nasillard m’interpelle “Veuillez introduire la somme exacte, attention, cet appareil de rend pas la monnaie”. Je fouille fébrilement le fond du porte-monnaie afin d’arriver à la somme de quatre euros, montant dont le décompte s’affiche sur l’écran au rythme de la chute des pièces. J’ajuste la hauteur du siège tournant. “Pour la prise de vue, appuyez sur le bouton vert”. Je m’exécute en me raidissant… Clac ! sans préavis, me voilà comme un lapin saisi par les phares d’une voiture sur une route départementale. “Si cette vue vous convient, appuyez sur le bouton vert, sinon appuyez sur la flèche haute”. Bien sûr que cela ne peut pas me convenir, j’ai le col de travers et les yeux mi-clos. Ça commence bien… Je rectifie le col, m’essaye à un port de la tête plus altier et un air plus martial (comprendre moins avachi). Bouton vert. Clac. C’est quoi cette blague ? Je suis tout de travers, j’ai une épaule plus basse que l’autre dans mon geste d’appuyer sur le maudit bouton vert en face de moi. Un message menaçant s’affiche en rouge sur l’écran : “3e et dernier essai”. Zut, plus le droit à l’erreur. Petite rectification sur la hauteur du siège, concentration, blocage de respiration. Bouton vert. Clac, les flashs dans les mirettes déjà épuisées. Plus de prévisualisation sur l’écran, juste la voix exaspérante qui m’indique que je n’ai plus qu’à attendre trois minutes mes portraits en couleurs de luxe.
Je me rhabille dans cet espace exigu, tire le rideau et sors. Je regarde l’appareil qui promet monts et merveilles sur papier Kodak. Une blonde artificielle, comme la machine n’a jamais dû en voir, sourit en quatre poses. Attendre dans ce couloir de galerie commerciale miteuse à la sortie du métropolitain, ouvert aux quatres vents, au milieu des flots croisés de toute la misère de la cité, aux portes de cette gigantesque boucherie des âmes qu’est la gare Saint-Lazare. Des petits beurs zonent avec bruit et insolence, tous bardés du logo de leur aliénation sociale. Mon regard est hypnotisé par la flèche rouge qui clignote à côté de la fente réceptacle. Quelle contenance tenir dans l’attente ? une vieille me regarde déjà avec un air suspicieux. Je fais mine de regarder la vitrine déprimante d’un marchand d’articles de voyage. Mais quels voyages sordides peut nous promettre cette gare ? Je surveille la cabine du coin de l’oeil. Ces minutes sont interminables.
Crrrrr… Bzzzzz… Plop ! Le quadri-portrait vient de tomber tout frais. Je m’avance, saisit l’objet humide soigneusement par les bords, je le regarde stupéfait. Qu’est-ce cela ? Mais ce n’est pas moi ! À qui appartient ce visage ? Je ne m’y reconnais pas. Je scrute le moindre détail et je ne lis que souffrance, qu’une infinie tristesse. Traîtres ! Remboursez ! Je hais les Photomatons !
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Ajout à 19:30. À la demande générale : photomaton.
En 1981, la majorité des Français se montre en faveur de la peine de mort [rapport du Sénat]. Pourtant, le 18 septembre 1981, la peine de mort est abolie par vote de l’Assemblée. [Ré-écouter Badinter].
En 2004, la majorité des Français se montre en faveur de la liberté de mourir [sondage BVA du 18 octobre, 86 % des Français considèrent qu’il faut laisser au malade la liberté de mourir quand il le désire]. L’euthanasie est toujours interdite en France.
Le Premier ministre s’est déclaré, à l’occasion de l’affaire Humbert, opposé à une loi sur le sujet, estimant que “la vie n’appartient pas aux politiques”. Pourtant, 80 % des Français jugent utile une nouvelle loi sur ce sujet.
On peut parfois se poser des questions sur la démocratie telle que pratiquée ici, ou, pour le moins, sur le déphasage constant entre la société et les politiques qui gouvernent, entre un Badinter en avance sur son temps et un Raffarin en phase avec une France moisie, catho, passéiste et minoritaire.
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“Certains seront sûrement tristes d’apprendre que je ne suis plus là. Qu’ils se détrompent, je suis tellement heureux de partir ! C’est beau la mort quand elle est souhaitée et qu’elle arrive après des mois d’attente.” Ces mots d’apaisement sont ceux de Vincent Humbert dans son livre Je vous demande le droit de mourir. Plongé dans un coma profond et placé sous assistance respiratoire après que sa mère, Marie, eut tenté, mercredi 24 septembre, de mettre fin aux jours de son fils en injectant un barbiturique dans la sonde qui permettait de le nourrir, Vincent Humbert est décédé vendredi 26 en milieu de matinée dans l’unité de réanimation du Centre héliomarin de Berck (Pas-de-Calais). Les médecins ont choisi de débrancher le respirateur artificiel.
L’équipe médicale qui encadrait depuis trois ans ce jeune homme lourdement handicapé après un accident de voiture a expliqué, dans un communiqué, avoir décidé de “limiter les thérapeutiques actives compte tenu du tableau clinique, de l’évolution et des souhaits qu’avait exprimés à diverses reprises Vincent”. Cette “décision difficile a été prise collectivement et en toute indépendance”, soulignent les soignants.
(…) “La vie n’appartient pas aux politiques”, considère le premier ministre. “On ne peut pas gouverner ou légiférer pour des situations si spécifiques”, ajoute-t-il.
(…) En décembre 2002, lorsque Vincent Humbert avait écrit à Jacques Chirac pour lui demander “le droit de mourir”, M. Mattei s’était alors clairement opposé à l’euthanasie, estimant qu’il s’agissait d’ “une mauvaise réponse à des questions de souffrance, de solitude et d’abandon”.
(…) Christine Boutin (UMP), refuse, quant à elle, toute idée d’ “introduire une exception à l’interdit de meurtre. Cela ouvrirait la porte à toutes les dérives.”
Le Monde, Après la mort de Vincent Humbert, M. Raffarin se déclare défavorable à une loi sur l’euthanasie, Sandrine Blanchard, 27 septembre 2004.
Association pour le droit de mourir dans la dignité.
À la suite de ce billet : Photomaté.
Avec un scanner à plat, on peut s’amuser (j’aurais bien posé une autre partie de mon anatomie sur la vitre, mais je réserve cela pour plus tard…). Par contre, pour le renouvellement de mon passeport, je ne sais pas si ça va passer…
PS. Ce qui est le plus proche du réel est, bien sûr, la vue de gauche. Mais, essayez vous même avec un scanner, vous serez surpris des résultats… Enfin, ce n’est pas forcèment bon pour l’égo et il faut une certaine dose d’humour, comme avec les miroirs déformants à la fête foraine.
Cela faisait longtemps que je jalousais Karl Dubost qui montre ses fesses sur Internet. Aussi, comme mon postérieur n’est pas mal non plus, il me fallait en faire profiter la blogosphère toute entière.
P.S. Oui, oui, je sais, mon blogue deviens un peu olé olé ces temps-ci. Mais il s’agit juste de remonter un peu mon audience….
P.S. bis. Et bien oui, j’assume jusqu’au bout le côté exhibitionniste qu’il y a à tenir un blogue.
PS. ter. Vous ne saviez pas que je vous avez promis de ne rien vous cacher ?
PS. quater. 25/10. Heu, j’ai “mosaïqué” une partie de la photo… Restons décents ;-)
garoo
On dirait que c’est vrai, ce qu’on dit sur les mecs bodybuildés :)
Matoo
C’est qu’il me prend vraiment pour une tassepé !!! :)))
Mr peer
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Martine
Oh boy! Navire.net est le premier carnet auquel j’ai rendu visite ce matin et me voilà toute réveillée.
melodius
Je trouve cela discriminatoire pour les hommes hétérosexuels; d’abord, il n’y a pas de photos de l’équipe féminine de rugby et ensuite, même s’il y en avait, je doute qu’elles soient aussi satisfaisantes.
Où peut-on porter plainte contre Laurent ? ;-)
Laurent
C’est de la discrimination positive ! parce que les femmes à poil, il y en a vraiment partout. Halte à la dictature hétéro-machiste ! ;-)
neige
Très modeliste et circoncis.
Laurent, je te suggère le calendrier des pompiers du Québec, gros et petits feux, tous les feux…
Laurent
Waow ! Merci pour le lien Neige… Je sens que je me consume déjà…
melodius
La femme à poil est une espèce en voie de disparition. Que fait Greenpeace ?
garoo
A quand la revanche des légendaires pompiers de Paris ?
karl
Liliane (ma mère) à propos de la photo : “Cela fait un peu Halloween, un peu fantôme ! Vaudrait mieux enlever le linge”
Damelon Kimbrough
“Jaime le rugby”
Ma femme aussi.
musclor
une vrai reussite . bravo
karine
pourquoi pas!
sandrine
génial ils sont carrement beau beau les garçons
pascal
pas mal. mais la pose est trop commune. peut être penser a autre chose pour un autre calendrier
Blah ? Touitter !