Journal de bord

mardi 17 janvier 2006

Podcasté

J’avais toujours refusé le podcast avec lui, mais Loïc m’a pris par surprise. Où l’on apprendra également que Bloïc™ est mort.

(En parlant de Gaveau comme d’une salle du tout début du siècle, je me rends compte que je suis un homme du passé… ;-)

1. Le 17 janvier 2006,
entropie

chuintement charmant Laurent (le podcast nous surprend dans notre intimité…)…d’un autre siècle certe, mais qu’importe ? Quand au fond…un grand rien agréable, l’auto-congratulation de la blogomachin parisienne (“comment on été choisi les blogueurs ?” réponse : en partie géographiquement…compte tenu des délais courts…c’est sur que la Province, en sus d’être vaincus, est bien trop loin de cette belle salle Gaveau pour que l’on puisse espérer un début de démocratie vraiment équitable…mort aux blogueurs bretons, auvergnat, toulousain et lyonnais, contentons-nous des 10 barons parisiens, c’est plus pratique et chic, et puis c’est le top…non?), tout est dans l’instant, le temps qui s’oublit aussitôt, l’amnésie sans cortex…heureusement qu’ici subsiste un reste du siècle dernier : l’esprit. L’avenir du futur siècle c’est Loïc…sans commentaire.

2. Le 17 janvier 2006,
philippe

Il semblerait que l’on échappe plus beaucoup à Loïc Le Meur en ce moment. Aller, n’ayons pas peur des mots : il est partout :|

Blah ? Touitter !

Un proviseur révoqué (II)

À lire dans le Midi Libre, qui fait sa une sur l’affaire : “Le proviseur est révoqué pour son blog jugé scandaleux” (Merci Lolo).

Le blog a été découvert par hasard, à l’automne, par des enseignants qui cherchaient des blogs d’élèves, pas toujours élogieux pour l’équipe éducative. « Malgré le pseudonyme, l’auteur du blog était parfaitement identifiable, poursuivait le représentant du ministère. Il disait être proviseur et citait l’agglomération de son établissement. Or, dans cette agglo, il n’y a que deux lycées… » Devant le contenu, le recteur de l’académie de Montpellier a été saisi.

Le temps d’instruire le dossier, Michel C***** a été suspendu de ses fonctions aux vacances de Toussaint, remplacé par intérim par le proviseur de l’autre lycée mendois. C’est le 10 janvier dernier, que la nouvelle de sa révocation a été officialisée. Le proviseur par intérim est maintenu jusqu’en juin.

« Cette instabilité à la tête de notre établissement n’est pas une bonne chose », commentent les représentants des personnels du lycée.

(…) « Nous sommes profondément choqués de la lourdeur de la sanction », dit de son côté Suzanne Astier, représentante lozérienne du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN). Son représentant académique, Georges de Haro précise que ce chef d’établissement « était très apprécié par ses chefs comme par ses subordonnés. Dans ce dossier, il n’y a pas de preuve formelle, circonstanciée d’un caractère répréhensible… »

Chez Têtu :

Hussein Bourgi, du Collectif contre l’homophobie de Montpellier, a précisé qu’il était très étonné que le ministère ait choisi de « communiquer 6 jours après la décision de révocation » en précisant l’identité du proviseur, alors même qu’il a la possibilité d’intenter un recours gracieux puis contentieux contre cette décision.

À lire, sous la délicate plume de Kozlika :

Je ne connais pas les règlements quant au devoir de réserve dans la fonction publique, admettons qu’il les ait outrepassés (?). Mais si c’était le cas, en quoi cela méritait-il une sanction aussi dure ? Aussi définitive ? La disproportion de la “faute” et de la sanction est criante d’injustice, la prétendue “pornographie” un mensonge. J’aimerais que ce proviseur remette son blog en ligne (encore qu’archives.org et le cache de Google y donnent encore accès) afin que chacun puisse se rendre compte du ridicule de ce terme de pornographie dont je ne peux hélas que penser qu’il se rapporte en réalité à l’homosexualité de l’auteur.

J’aimerais que ce proviseur s’exprime publiquement maintenant qu’une partie de la presse est allée jusqu’à révéler son nom et sa ville et que nous puissions le soutenir contre une décision essentiellement guidée par les préjugés, le repli sur soi d’une institution dont pourtant il contribuait à réhausser l’image, et sans doute également guidée pour une bonne part par la paranoïa suscitée par les blogs, paranoïa dont déjà des élèves ont été exagérément victimes.

1. Le 17 janvier 2006,
lolosquared

Je suis scandalisé par l’accusation de “blog pornographique” pour avoir juste montré une paire de fesses ou un mec en string.

C’est difficile de se défendre contre ça. D’autant plus que l’objet en question n’existe plus.

@garf : si tu me lis : Je bosse en face du rectorat, juste en face.

2. Le 17 janvier 2006,
Eolas

En tout cas, la soidarité et le soutien de ses collègues sont touchants.

3. Le 17 janvier 2006,
cossaw

Heu, Laurent, tu pourrais à nouveau enlever son nom ? (avec un [] ça ira, non ?) En tout cas, c’est en train de remonter aux oreilles de certains…

4. Le 17 janvier 2006,
Kaoru

Garfiled n’a jamais donné le nom de sa ville !!!!

C’est totalement faux…

Je hais les journaleux et l’éducation nationale

5. Le 17 janvier 2006,
Laurent

Cossaw : ok, fait. Ça remonte où ?

6. Le 17 janvier 2006,
xave

À voir : l’article du figaro qui parle de cette affaire renvoie des pubs vers des sites de sous vètement masculins, à mon avis au moins aussi pornographiques que l’était le site incriminé.

7. Le 17 janvier 2006,
guillermo

D’accord avec Eolas ! Je me demande où sont les syndicats de profs, qui ont une autre portée dans les médias que la simple corpo des proviseurs ; ils sont pourtant les premiers à protester contre des mesures bien plus clémentes concernant leurs ouailles. Dire simplement que “l’instabilité est préjudiciable”, c’est au mieux de la lâcheté, au pire une fin de non recevoir assez répugnante.

Je note aussi que c’est une “commission paritaire” qui l’a révoqué ; paritaire, c’est à dire avec des représentants du personnel, j’imagine ? Bravo.

8. Le 17 janvier 2006,
âne

je serais curieux de : - voir ce qui a valu à ce blog le qualificatif de pornographique; - imaginer ce que ça donnerait en remplaçant les 3 photos de beaux mecs en caleçon par des photos de pub de lingerie féminine, bref remplacer “homo” par “hétéro”….

9. Le 17 janvier 2006,
Briscard

Allons allons grands naïfs! Qu’espériez vous? Que les profs se lèvent en masse pour défendre un protal pédé? Faut pas rêver…l’ordre moral est de retour: quand dire à un prof “t’es con” (et pourtant certains le sont)c’est de l’agression verbale, alors faut pas s’étonner si être homo c’est pornographique… Faut dire qu’en Lozère (cf. mon comment plus bas)les bas cotons attachés avec une ficelle c’est déjà à la limite du supportable, alors les calbuts poutre apparente, t’imagine!… Du coup la solidarité enseignante en prend un vieux coup… Celà dit, et sans rire, il est bien certain que dans un monde ou la folie d’Outreau est possible, il ne fait pas bon être proviseur homosexuel à Mendes… Ou alors faut fermer sa gueule. Et serrer les dents. PS: Kaoru> de mon temps on disait pas journaleux et éducation nationale, mais journaputes et crevursitaires.

10. Le 17 janvier 2006,
cossaw

Laurent > via les associations homo aux partis politiques, ou plutôt un groupe de droite et les partis de gauche ; les syndicats qui se disent qu’il faut bouger. J’essaye d’en savoir plus.

âne > voilà bien le fond du problème et la notion de qualfication qu’on veut y voir : aurait-on fait pareil procès à un hétéro ? La réponse est aisée…

11. Le 17 janvier 2006,
Laurent

Groupe de droite : GayLib je suppose ? Faut tirer toutes les ficelles…

12. Le 17 janvier 2006,
Arnaud

A propos des réactions de ces collègues enseignants, je n’oublie pas non plus que le blog de Garf a été signalé au rectorat par des enseignants, j’imagine déjà leur prose bien attentionnée, répugnant!

13. Le 17 janvier 2006,
K

Kaoru

Tu hais les journalistes ? Et pourtant, c’est un peu grâce à ces gens-là, qui signent leur articles, eux, que l’affaire Garfieldd est sur la place publique.

Ce qui ne peut, à mon avis et vu l’injustice de la mesure prise par le ministère, qu’être favorable à Garf dans le sens où cela créera un mouvement de sympathie (ou d’empathie, comme vous le sentez).

Aucun papier, de ceux que j’ai lu jusqu’à présent, ne critiquaient Garfieldd sur le fond de l’affaire.

Alors les commentaires anti-journaleux sur cette info, sur ce blog et ailleurs, ça commence à faire. Ce ne sont pas des journalistes qui l’ont dénoncé au rectorat (mais des profs, je vous le rappelle), ce ne sont pas des journalistes qui ont écrit son blog, ce ne sont pas des journalistes qui ont jugé de l’immoralité de la prose de Garfieldd.

On fait juste notre boulot, faire remonter l’information.

K, Journaleux qui refuse la carte de presse.

14. Le 17 janvier 2006,
Kaoru

Au vieux Briscard : J’essayais d’être poli, je garde pour moi le fond de ma pensée :)

Je l’ai eu au el le pauvre garf’ il est déprime quand même et ça se comprends

mais quand même, si la pornographie est interdite, et si ce qu’a publié garf’ est de la pornographie alors TD1 passe en chaine cryptée, on voit plus de d’hommes et de femmes nues en une heure sur TF1 qu’il y a eu d’images de mecs en calçon sur son weblog

15. Le 17 janvier 2006,
BR

Compte tenu des responsabilités d’un proviseur, je comprend que les enseignants aient protesté auprès du rectorat pour le blog auquel vous faites allusion.

Quand un proviseur étale publiquement les petits faits de son établissement, en n’hésitant pas à publier des propos diffamatoires envers le personnel qu’il dirige, il est normal que ce proviseur se voit rappelé son devoir de réserve et qu’une mise à pied sanctionne ses errements.

La narration des aventures de ’Marcel’, par exemple, est sans doute fort réjouissante. Mais les propos du blogueur sont clairement diffamatoires.

Quel membre du personnel placé sous l’autorité de ce proviseur peut travailler en confiance avec lui, sachant qu’il peut publier à tout instant des opinions mettant en cause ses capacités ou sa probité professionnelle ?

16. Le 17 janvier 2006,
Guillermito

BR: vous imputez à ce proviseur des propos diffamatoires. Vous allez bien sûr nous indiquer où et quand il a été condamné pour diffamation. On attend. C’est quand même amusant. Pour l’Education Nationale, le blog était pornographique. Pour vous, il est diffamatoire. D’autres excuses en vue pour éviter de mentionner le fait que le monsieur est homosexuel, et que le problème est sans aucun doute là ?

17. Le 17 janvier 2006,
Dangereuse Trilingue

@BR: Je conseille la lecture de cet entretien, dans lequel le directeur de l’encadrement à l’Éducation nationale (insupportable, son «ce monsieur», mais c’est hors sujet ici) précise que c’étaient les enseignants d’un établissement voisin qui ont signalé le blog. Les déboires de «Marcel» ne sont pas en cause, car (s’ils ne sont pas largement frictionnels) ils ont eu lieu dans une région toute différente.

Ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes. M. le directeur-encadreur est très clair sur les raisons, de son point de vue.

18. Le 17 janvier 2006,
Boris

C’est fort intéressant ce que vous dites là, cher BR. Mais si la raison de la révocation de Garfieldd est les aventures de Marcel, pourquoi le ministère met-il uniquement en avant (mensongèrement) le caractère pornographique du blog ? Quand on prend une décision aussi lourde, encore faudrait-il l’assumer. Il me semblait que c’était l’armée la grande muette, pas l’éducation nationale…

Par ailleurs, êtes-vous capable de justifier que les propos sur Marcel sont de la diffamation ? Je vous écoute.

19. Le 18 janvier 2006,
Laurent

Cher anonyme, je crois que nul ne contestera que Garfield ait commis des imprudences, des maladresses (la première ayant été d’avoir semé assez d’indices pour qu’on l’identifie - hélas, beaucoup trop de blogueurs s’imaginent que l’anonymat existe sur Internet), et je suis assez d’accord avec vous que les aventures de “Marcel le gentil intendant” étaient cruelles et peut-être condamnables (mais qui sait si Marcel n’est pas une fiction ?). Je crois que Garfield admet totalement sa faute.

Mais, on parle ici de “pornographie”, ce qui est un mensonge, un chef d’accusation qui ne tient pas. Et d’une sanction tout à fait inusitée et incroyablement sévère.

20. Le 18 janvier 2006,
Furyo

Si vous avez envie de réagir à ce qui est arrivé à Garfieldd et si vous pensez qu’une pétition peut y contribuer, venez ajouter votre signature ici http://new.petitiononline.com/…

21. Le 18 janvier 2006,
Mario Asselin

La révocation de son poste de chef d’établissement de l’auteur du «blogue du proviseur» me trouble beaucoup.

Je ne sais pas ce que c’est que de vivre dans notre société «en homosexuel», alors, je ne me permettrai pas de juger vos réactions. J’ai passé la grande majorité de ma vie professionnelle à la tête d’établissements scolaires; ça, je connais…

Le moins qu’on puisse dire est que l’homme a été très imprudent; c’est manifeste. Je ne connaissais pas le blogue en question. Je suis allé sur le site «http://web.archive.org», j’ai cherché avec son «url» et j’ai pu lire bon nombre de billets qui sont un mélange explosif de genre et de style. Je ne vois pas comment il aurait pu tenir dans une école à partir du moment où il devenait clair que c’était lui, le proviseur, l’auteur de cette prose.

Je suis troublé qu’il ait pris «la chance» de bloguer ce qu’il a blogué tout en exerçant la fonction qu’il occupe. Je suis encore plus troublé du battage médiatique qui sévit chez vous sur cette question et continue de tout embrouiller…

En matière d’homosexualité, je vous le répète, je suis un inculte. Je me fie sur vous pour dire que «le traitement» qu’on lui fait est inacceptable. Vous me semblez être dans le même genre de conflit d’intérêts que je me trouve, mais pour d’autres raisons. Difficile de ne pas faire un peu de projection, j’imagine…

Je n’ai pas trouvé l’article de Libération aussi «torchon» que vous le dites, mais je soupçonne qu’à l’heure où je l’ai lu, il y a eu des retouches.

Qu’est-ce que je pourrais vous dire pour que vous compreniez que ce mec s’est sorti tout seul de son école et qu’il n’avait pas besoin de personne de l’Éducation nationale pour se discréditer?Bien sûr, évoquer la référence à la porno donnera à ceux qui avaient la tâche de le lyncher sur la place publique le beau rôle : celui de protéger la morale publique aux yeux d’une société qui aime bien se croire protégé contre «ce fleau». Je n’ai rien vu de bien répréhensible de ce côté, mais là n’est pas la question à mon avis.

Vous savez bien que c’est de la poudre aux yeux cette histoire de porno. Ils ne voulaient plus de lui parce qu’il n’était pas du bon bord dans ses préférences sexuelles? Le traitement médiatique prête flanc à cette interprétation. Vous semblez donc autorisé à monter aux barricades… Contre Libé? Ah bon !?!

Je vous laisse penser ce que vous voulez, mais c’est quand même lui qui a décidé de mélanger ce sujet avec celui des questions d’école sur son blogue. Et pour ça il ne mérite peut-être pas ce qui lui arrive, mais comme on dit chez nous, « c’est pas fort!»

Je suis troublé, je vous le dis, parce que cet incident démontre jusqu’à quel point les médias et l’Éducation nationale (dont certains de ses fonctionnaires-blogueurs à ce que je vois) ont peine à composer avec ce nouveau média qu’est le blogue. Ils sont le reflet de ce que «monsieur/madame Tout-le-Monde » pense aussi; ils découvrent ce monde un peu «sous-terrain» avec stupéfaction.

Je me pose aussi des questions sur votre compréhension de ce qu’est une école, des profs et des parents dans ce contexte où on découvre que l’éducateur en chef mélange tout sur un espace Web personnel, soit, mais un espace qui le discrédite comme premier représentant des valeurs du projet éducatif. Je ne vise pas spécifiquement les évocations de son orientation sexuelle. Je parle de la tonalité de son blogue où les sujets sérieux sont traités au même niveau que les banalités de la vie.

Je suis blogueur depuis plus de trois ans. Chacun a le droit de faire ce qu’il veut sur son blogue, j’en conviens. Notre confrère blogueur avait le droit d’utiliser le ton qu’il voulait. À partir du moment où il semble avoir compris que les liens se faisaient entre sa vie de proviseur et celle de blogueur, je ne sais pas ce qui s’est passé et je ne sais pas si c’est de mes affaires. Je ne sais pas non plus si la décision de le révoquer était la bonne. Avec les informations disponibles, il y a fort à parier que l’homme aurait pu rendre encore de bons services dans le domaine de l’éducation… mais on a bien peu de détails pour spéculer sur cette question.

Je suggère la plus grande prudence dans le fait de vous servir de «cette cause» pour affirmer vos droits à la non-discrimination, droits que je n’ai aucune peine à reconnaître soit dit en passant. Mais vous savez mieux que moi ce que vous avez à faire.

J’ai bien peur, vue de l’extérieur, que l’usage que le monsieur faisait de son blogue le plaçait dans une position intenable pour mener à bien sa tâche au quotidien et ce, sans qu’il soit question d’évoquer la porno. C’est ça qui me trouble, je crois.

C’est l’histoire d’un pauvre type qui semble avoir pris son pied avec un «jouet Web» en oubliant (comme l’a judicieusement mentionné Laurent) que nous ne sommes jamais anonymes sur le Net. L’histoire finie mal parce qu’elle divise des gens et des institutions qui n’ont pas besoin de ça pour se tirer les cheveux. Ça fait reculer «votre cause» de par la façon dont tout cela est traité, mais dans le fin fond, j’ai bien peur qu’on n’ait pas voulu parler des vraies affaires dans cette histoire.

Je dirais plutôt que la «vraie affaire», c’est que le proviseur n’a pas compris assez tôt les impacts du type d’utilisation qu’il faisait de l’outil puissant qu’est le blogue. Fallait-il vraiment le révoquer pour cela? La question reste entière, mais elle touche davantage la compréhension qu’ont les protagonistes de l’utilisation de ces nouvelles technologies que celle de savoir s’il est possible de pouvoir exposer son orientation sexuelle sans se faire dégommer d’un poste de haut gradé en éducation. Là-dessus, on n’est pas plus avancé, même si j’imagine que vous avez votre petite idée sur la réponse à cette question…

22. Le 18 janvier 2006,
grobert

Garffield mérite largement d’être défendu car

  1. Il est révoqué pour l’unique raison officielle de “blog pornographique”. Que cette affirmation semble infondée et qu’elle doit être remise en question. Le risque d’homophobie latente est une circonstance aggravante mais cela ne devrait pas être la seule raison pour laquelle il est défendu, loin s’en faut.
  2. cette affirmation a été publiée par le MEN, ainsi que le nom de la personne incriminée, alors même que des recours sont encore possibles. Je ne sais si cela peut relever de la diffamation (quelques précautions oratoires ont dû être prises…) mais témoigne du peu de cas que le ministère fait de ses agents et de “la prsomption d’innocence” dirait-on si il s’agissait d’une action en justice.
  3. la révocation est une sanction extrêmement lourde, assez rarement employée (je n’ai pas de stats sur la réinsertion professionnelle des proviseurs révoqués -hors fonction publique donc-, mais bon …)

Par ailleurs, mais c’est un autre débat, je suis aussi troublé par le manque de prudence et d’autres aspects criticables du blog en question. Nous ne savons pas si les histoires de Marcel sont véridiques ou fictives, mais ce qui est vrai c’est qu’en tant que proviseur il a un intendant. A partir du moment où l’auteur du blog est identifiable, l’intendant l’est aussi et celui-ci pourrait à juste titre se trouver mis en cause par les propos (qui ne sont pas présentés comme une fiction, mais bien comme du vécu). Difficile d’animer et diriger un etablissement (ou un service ou une entreprise ou quoique ce soit) dans de telles conditions.

Mais tout ceci ne justifierait en rien une révocation. C’est donc bien l’aspect soit disant pornographique et l’insoutenable mépris du MEN vis à vis du respect de la personne (qui peut encore faire appel, répétons-le) qui est en cause.

23. Le 18 janvier 2006,
BR

Le commentaire de Mario Asselin exprime avec justesse ce que j’ai ressenti à lire quelques extraits du blog incriminé.

Vous semblez vous lancer dans un combat pour une liberté de parole sans contrainte.

Permettez moi d’exprimer mon désaccord.

Les responsabilités d’un proviseur lui imposent une réserve incompatible avec l’usage que faisait de son blog le proviseur révoqué.

24. Le 18 janvier 2006,
Oli

je ne pense pas que les gens qui défendent Garfieldd dans la longue liste de billets linkée par Embruns le fond pour défendre une utilisation légère du devoir de réserve. Oui, les responsabilités d’un proviseur lui imposent une réserve incompatible avec l’usage que faisait de son blog le proviseur révoqué. Mais on parle de la sanction ici, pas de l’opportunité du blog. La sanction est révocation pour publication d’écrits et d’images pornographiques. Prétexte absurde, tellement absurde qu’il n’y a plus besoin d’être paranoïaque pour y comprendre les relents d’homophobie qui ont motivé ce jugement. Le combat, c’est celui qui est porté contre la sanction du ministère, pas celui de la liberté d’expression à tout va.

25. Le 18 janvier 2006,
samantdi

J’ai envie de répondre à Mario Asselin, dont la longue réponse embrouillée marque bien le trouble. Mario, tu écris : “Je me pose aussi des questions sur votre compréhension de ce qu’est une école, des profs et des parents dans ce contexte où on découvre que l’éducateur en chef mélange tout sur un espace Web personnel, soit, mais un espace qui le discrédite comme premier représentant des valeurs du projet éducatif. Je ne vise pas spécifiquement les évocations de son orientation sexuelle. Je parle de la tonalité de son blogue où les sujets sérieux sont traités au même niveau que les banalités de la vie.”

Mais si c’était précisément ça, un blog, un endroit où les sujets sérieux sont traités au même niveau que les banalités de la vie ? N’est-ce pas par exemple ce que fait Laurent, ici-même?

Je comprends cependant ton trouble : il y a des aspects du blog de G. qui me questionnaient moi aussi. Mais c’est parfois “une chance” que quelqu’un t’amène à te questionner, non ? Il me semble que c’est cette ligne que tu défends, dans ta pédagogie.

Si quelqu’un lui avait fait un “rappel au devoir de réserve” entre 4 z-yeux au Rectorat, je l’aurais compris, mais le révoquer, ça c’est proprement scandaleux.

26. Le 18 janvier 2006,
Mario Asselin

J’ai entrepris de continuer la conversation, mais mon commentaire était trop long [encore]. J’ai donc entrepris la rédaction d’un billet et la tentative de réponse au commentaire précédent est en fin de billet @ http://carnets.opossum.ca/…

27. Le 18 janvier 2006,
C’est Raoul

Sarkozy, il a pas un blog lui aussi?

Ca serait pas une raison suffisante pour le virer?

Blah ? Touitter !

Protestation contre Libé

Je vous invite à aller lire sans plus attendre ce billet chez Dangereuse Trilingue.

Je ne vous dis pas ce que je pense du journaliste qui a écrit ce papier…

P.S. Mais Ron le dit assez bien :

(…) Libération a du vraiment fouiller longtemps et en profondeur pour dégager de la fosse septique en cache google trois lignes olé-olé, afin de les coller à un texte qui n’est, ni plus, ni moins qu’une dépêche AFP remix.

Au journaliste (anonyme) de libé : à force de dire des saloperies, on en attrape. Honte à celui qui ose écrire qu’une source principale (sans jeu de mot) est injoignable avant de pondre un article de deux pages. Ca laisse songeur, non ?

Rassurez-moi, les mecs, en vrai, la semaine dernière vous faisiez grêve pour éviter de nous infliger vos articles, c’est ça ?

Libération. Tél.: 01 42 76 17 89 - Fax: 01 42 72 94 93 - Contacts.

Mise à jour, 18 janvier, 14 h 30 : Libération publie une version corrigée de son article.

Mise à jour, 18 janvier, 15 h 30 : Libération admet les inexactitudes de son article.

1. Le 17 janvier 2006,
François Granger

Et n’hésitez pas à utiliser le lien “Ecrire à l’auteur” du site de Libé en faisant référence à l’article de Dangereuse Trilingue. Plus ils recevront de protestations, plus vite ils “corrigeront”. On peut toujours espérer, mais il faut le tenter.

2. Le 17 janvier 2006,
Laurent
3. Le 18 janvier 2006,
Dangereuse Trilingue

J’ai spammé (et me sens toute sale): j’ai fait une copie avec paragraphe introductif au courrier, à la direction, la rédaction en chef et la rédaction société.

Laurent, excellente lettre — faut multiplier les angles d’attaque, eu, d’argumentation, je veux dire.

4. Le 18 janvier 2006,
Laurent

3 courriels et tu appelles ça du spam ? Tu peux leur téléphoner aussi… Et puis passer un fax.

5. Le 18 janvier 2006,
Laurent

Sinon, il semblerait que chez Libé, les adresses de courriel soient le nom du journaliste @ liberation.fr. J’ai retrouvé une Marie Lechner qui m’avait posé des questions en 2003, son courriel était lechner[at]liberation.fr. Donc, pour Christophe Alix, qui a fait l’entretien avec Paul Desneuf, ça doit être alix[at]liberation.fr.

6. Le 18 janvier 2006,
Laurent

Vous pouvez écrire (avec toute la courtoisie nécessaire) à ces contacts :

Rédaction en chef - Service Société - Rédaction du Web - Courrier des lecteurs.

Pensez également à vous identifier (signer votre missive de votre nom).

7. Le 18 janvier 2006,
Dangereuse Trilingue

Ben, 5 (faut additionner, pas soustraire).

Il y avait une journaliste pas trop mauvaise qui a parfois eu en charge des questions homo … Evelyn Kaufmann ? Un nom comme ça. (Elle était surtout bien meilleure que cette abominable Blandine Grosjean. Je l’ai vu autour du vote du PACS, une vraie catastrophe.)

8. Le 18 janvier 2006,
Guillermito

Libé vient juste de mettre en ligne une nouvelle version de l’article. Petite joie momentanée, j’ai cru qu’ils avaient modifié ce qui fachait. Mais la citation manipulée des mots-clefs est toujours là, juste un peu raccourcie.

Première version

Deuxième version Il y a cette fois le nom du journaliste. Honte à lui.

9. Le 18 janvier 2006,
be-rewt

J’ai fait les choses dans le désordre : j’ai lu d’abord l’artic de libération avant de lire le billet de dangereuse trilingue et je ne connaissais pas l’adresse du blog de Garfieldd. Du coup, entre les deux, je me suis demandé ce qu’on reprochait à l’article de libé, même si je trouvais le choix des citations du blog tenait plus de la presse à scandale que du quotidien national. J’ai été stupéfait après par la mise au point de dangereuse trilingue. Non seulement l’article de libé déforme les choses, mais il n’offre aucun moyen de resituer le contexte. A vomir. J’écris un courriel à de ce pas.

10. Le 18 janvier 2006,
phil

Dangereuse Trilingue et d’autres semblent penser que le journaliste fait l’amalgame entre les fantasmes du proviseur et ceux de ses lecteurs. Relisez l’article, il est bien précisé qu’il s’agit des fantasmes des lecteurs. “puis de ses lecteurs sur l’Internet. «J’ai un vrai pervers qui, lui, rêve de remonter son survêt’(…)” Certes, il n’explique pas le truc des keywords google, mais le propos n’est en rien déformé. Au pire, la syntaxe est mal foutue, et il aurait fallu préciser le fonctionnement des requêtes google. OK. Mais, à mon avis, certains s’emballent un peu vite sur cet article.

11. Le 18 janvier 2006,
be-rewt

phil : “Au pire la syntaxe est mal foutue”.

Elle l’est, et c’est bien là le problème. Le choix des citations est déjà criticable, si en plus le contexte n’est pas clairement défini, ça peut rapidement mener à des raccourcis douteux. Le problème n’est pas de savoir si le journaliste fait l’amalgame mais si la lecture de l’article permet de douter. A mon avis c’est le cas.

12. Le 18 janvier 2006,
Guillermito

@Phil : “Relisez l’article, il est bien précisé qu’il s’agit des fantasmes des lecteurs.”

Les gens qui tapent des mots-clefs foireux dans Google ne sont pas les lecteurs de ces blogs. Ce sont des égarés qui cherchent un site de cul. Moi par exemple, j’ai des tas de requêtes pour “fistfucking”, sur une page qui n’a strictement rien à voir, mais où le mot est cité. J’aurais aussi pu écrire un commentaire marrant à ce propos, du genre “ah, j’ai aussi de vrai pervers qui veulent en savoir plus sur le fistfucking”. Et un journal aurait pu commenter “le fantasme des lecteurs de Guillermito est le fistfucking”.

Ca me parait quand même simple de comprendre où sont les deux erreurs (ou manipulation sensationnaliste) du journaliste : 1. ce ne sont pas les fantasmes de ses lecteurs, et 2. les mots “choquants” n’ont pas été écrits par Garfieldd, ce sont des citations de requêtes Google. C’est bien indiqué dans la page originale, ils sont en italique. Le journaliste de Libé a fait sauter les italiques pour transformer une citation en texte original.

Je ne sais pas, ça me parait assez évident.

13. Le 18 janvier 2006,
yves duel

Guillermito : bravo, c’est clairement expliqué. Tu devrais envoyer ça par mail au journaliste qui, comme un benet de bonne foi, est sans doute sur la position : “j’ai écrit lecteurs, donc j’ai bon”

14. Le 18 janvier 2006,
phil

Guillermito > Bon je tiens pas à troller, je suis d’accord avec ce que vous dites. J’essayais d’expliquer que l’erreur du journaliste était de ne pas expliquer le fonctionnement de google. Maintenant, dire “En reproduisant ces requêtes salaces comme s’il s’agissait de fantasmes de l’auteur du blog” (Dangereuse Trilingue), c’est faux. Il y a confusion entre lectorat et paumés sur google, mais il n’y a pas amalgame entre propos du proviseur et fantasmes du paumé. Si on reproche au journaliste de ne pas être suffisamment précis, commençons par l’être nous-même, et évitons les mauvais procès d’intention. Cela dit, je ne conteste pas que l’erreur soit importante puisque la nature du lectorat rejaillit sur l’auteur. Bon, j’arrête de commenter, tant pis si on ne se comprend toujours pas.

15. Le 18 janvier 2006,
Guillermito

Mais si, on s’est compris :) Et je suis d’accord, il est bon d’être précis, ce qui est souvent difficile quand on veut faire court.

16. Le 18 janvier 2006,
Dangereuse Trilingue

@phil : Je crois en effet que le lecteur néophyte moyen de la première mouture de l’article aurait pris le passage cité pour des mots et les fantasmes de Garf (effacement de la typo, suppression du contexte). Quand je suis tombée sur l’article, je n’avais pas dormi pendant 36 heures, et cela a sûrement pas amélioré ma compréhension, je l’admets et je clarifierais dans mon prochain billet. Mais je ne crois pas que cela enlève quoi que ce soit du fond de mon argumentation.

17. Le 19 janvier 2006,
florence

Je trouve que les réactions à cet article ont été globalement exagérées, elles-même porteuses de pas mal de déformations. Dommage. Dites-moi, “Dangereuse Trilingue”, de quel droit en profitez-vous pour parler en ces termes d’une autre journaliste, Blandine Grosjean, en ces termes ? Et selon toute vraissemblance par devers elle ? Vous si férue d’éthique langagière, avez-vous pris soin de lui communiquer votre sentiment à l’égard de son travail ? Non mais, parfois les blogs, ça me fait rire.

A ceux qui ont réagi avec grossièreté et exagération, faudrait voir à ne pas se prendre pour le centre du monde, non ? Un peu de mesure et de modestie, le jour où vous ferez une erreur, vous aurez envie qu’on vous crache à la figure ? Réfléchissez 2 minutes, et ne vous trompez donc pas de colère.

18. Le 19 janvier 2006,
racontars

Je comprends la réaction de Florence, mais il faut bien qu’elle apprenne ceci, les bloggers sont des gens passionnés, parfois excessifs, qui s’expriment passionnément. C’est ce qui les rend attachant et intéressants. Sinon, au lieu de lire des blogs, je lirai les journaux. ;-) Et ils n’ont pas à avoir le ton distancié qui sied à tout article de presse. Avec les risques que cela comporte, mais après tout ce sont de grandes personnes. C’est vrai que dire que le papier de Libé fait vomir… Bon, heureusement qu’on ne le force pas à lire Minute… Cela dit, je trouve beaucoup plus grave l’approximation dans l’article incriminé de Libération, parce qu’il rendait le papier pas vraiment objectif. Et que les répercutions de cette “légèreté”, pour parler poliment, pouvaient être désastreuse. Je suis contente que notre mobilisation ait fait réagir Libération, je suis contente que Libération ait rectifié le tir, c’est tout à son honneur.

et n’oubliez pas la pétition. http://www.petitiononline.com/Garf/petition.html 919 signatures en deux jours, c’est bien, mais on peut, on doit faire mieux.

19. Le 19 janvier 2006,
florence

Merci pour cette précision Racontars, :)), d’autant plus utile que je ne n’avais aucune notion de la tendance lourde du blogueur, voire même que je suis totalement néophyte en la matière, pour ne pas dire que j’ignore tout du, heu, blog. Trêve de plaisanterie, non je ne me gausse point et je t’apprécie sincèrement. Mais la “passion” ne consiste pas à dire n’importe quoi sur n’importe quel ton. Qu’on soit blogueur ou pas : ça ne change rien à l’affaire. Soit passionné qui veut, ce n’est pas le problème : ce qui m’agace, ce qui me pose problème, c’est le langage ordurier, le passage à l’attaque, la logique de meute, l’injure, la déformation -d’où que ça vienne, blog ou pas. Il y a une tendance chez pas mal de blogueurs à la jouer sur l’air de “les journalistes disent n’importe quoi, ils nous manipulent, ils nous mentent”. Faut calmer le jeu, là. Ceux qui ont parlé salement des journaliste de Libé, ceux qui leur ont envoyé des mails grossiers, vous n’auriez pas envie d’envoyer un p’tit mail d’excuses, ou tout simplement d’explication ? Ce serait tout à votre honneur.

20. Le 19 janvier 2006,
yves duel

chère et si bien élevée Florence, oui, bon, c’est mieux quand on est aussi bien élevée que vous ; mais l’efficacité requiert parfois d’être net dans son argumentation.

21. Le 20 janvier 2006,
Dangereuse Trilingue

@Florence : Oups, j’ai failli perdre ce fil là. Désolée si mes propos ont choqué. Effectivement, si j’avais pas été presque morte de fatigue, j’aurais trouvé un moyen de m’exprimer avec davantage d’élégance. Ceci dit, je ne suis pas journaliste, juste lectrice de base, et je ne crois pas qu’il soit extraordinaire que je dise qu’un/e tel/le journaliste me paraît particulièrement borné/e, que je trouve untel sur TF1 servile quand il interviewe des personnalités politiques ou au contraire, que j’aime bien l’émission de Schneiderman ou les reportages d’Aubenas.

Et ici, j’ai simplement dit qu’il me paraissait improbable que celle qui pendant des années a été la personne en charge des articles sur nous les homos comprenne ce qu’on avait à dire. De toute façon, l’affaire est classée.

(Là où je rougis, c’est au sujet de la défaillance de ma mémoire … le nom de la journaliste que préfère est en fait Charlotte Rothman.)

22. Le 22 janvier 2006,
Gecif.net

Décidément les journalistes ne savent plus comment faire du bruit sur des sujets sans importance. Si on devait révoquer tous les homosexuels de l’éducation nationale, il faudrait virer la moitié du personnel (je précise que je suis professeur et gay, ce qui n’est pas du tout incompatible). De plus je possède aussi un site perso sur lequel mon homosexualité est affichée à demi mot. Alors qu’on laisse tranquille ce proviseur qui n’a rien fait de mal, et qui, bien au contraire, montre à ses élèves que l’on peut réussir en étant gay (au cas où certains doutent encore). Je rappelle que la découverte de l’homosexualité est la première cause de suicide chez les adolescents (notament chez les garçons), faute de trouver un référent à qui s’identifier. Donc si un prof ou un proviseur affiche son homosexualité, cela est très bien car il peut servir de “modèle” voire de confidant aux élèves qui ne savent pas à qui en parler, lorsqu’ils découvrent une orientation sexuelle inattendue, et pourtant, rappelons-le, tout à fait naturelle.

Blah ? Touitter !