Magasinage dominical
Dimanche dernier, devant le Metro de Papineau (le super-marché, pas le politain), je faisais remarquer à mon lapin que le Québec me faisait penser au régime soviétique, avec ses lois staliniennes, stupides et sans effet autre que l’emmerdement maximal des citoyens (oui, vous savez déjà comme j’ai l’art de manier la litote…).
Ainsi, ce dimanche, nous abandonnâmes toute velléité de faire notre épicerie à la vue consternante de files d’attente inconcevables et à l’écoute d’un achalant message diffusé en boucle : “En raison de la loi… patati… patata…”.
Imaginez donc une surface commerciale de la taille de la Grande Épicerie de Paris avec seulement quatre employés, tous rayons et caisses compris, pour assurer le service à la clientèle. Un beau bordel, un sacré merdier en perspective, assurément. Ce qui me permet de faire une parenthèse sur la résignation et la passivité des foules québécoises que d’autres pourraient prendre pour du flegme teinté d’endurance : en France, il y aurait déjà longtemps que le magasin eût été pillé, razzié, saccagé, incendié… foi de parisien.
Cependant, le vent de la bouillante colère légitime semble souffler sur les plaines enneigées et sur les arpents de glaces, en témoigne cet article du quotidien La Presse sous la plume de Marco Fortier qui crie “Chu pu capable !”, et qui reprend mon image de pays de l’Est appliquée à la Belle Province.
Demain, je vous parle des bacs verts, ou des nids-de-poule, ou des syndicats, ou des… j’ai l’embarras du choix. Pi j’va commencer à sacrer : tabarnouille, ostille, sacrafoire, sainte crème fraîche, cibolette, cristouille, tafarnette, foboire, bernikaille, espritétula, sac vuitton, suspensoir à gosses, fiacre à chien, calverette, ostie toastée au reblochon… (oui, je prends le parti d’être linguistiquement créatif…).
Vincent
Moi je pense aux quatre pauvres couillons qui bossent le dimanche comme des fous pour compenser. Vaudrait mieux tout fermer!
magoua
Tiens ca me rappelle un lointain (1989) séjour à Reims. Épouvantablement grippé je me lève à midi pour me chercher de quoi manger à l’épicerie en bas. Farmé de 12h à 14h. Comment ca fermé. J’étais en Ta !
Martine
C’est vrai qu’il y a une certaine passivité dans notre manière d’accepter cette règle, sacrafoire! (J’aime bien ce nouveau sacre créé par Laurent.) Personne ne veut que les supermarchés ferment le dimanche mais tout le monde se sent mal d’obliger les gens à venir travailler le weekend alors qu’ils ont des familles à voir, blah blah blah. C’est une réaction bizarre, je l’avoue. Mon anglo de chum est toujours sous le choc devant ce phénomène alors que moi je l’accepte sans broncher et j’en profite pour lire un magazine (sans l’acheter) pendant que j’attends à la caisse. C’est très bon pour le coeur de relaxer comme ça, sans lutter. Très zen.
On est pas beaux avec nos folies et nos paradoxes? :-)
C’est Raoul
Les régles sont faites pour être changées. Ca avait p-e du sens a ce moment la, et plus maintenant.
Ce qui me surprend, c’est que la loi est la même pour toutes les épiceries: peu importe leur taille. Celle a coté de chez nous, ca ne fait pas grand changement.
Oubliez pas que le but est de protéger les commerces de proximité, et d’éviter de ’trop’ favoriser les surfaces ’géantes’.
Ce qui est con, c’est tous les autres gros commerces (hors épicerie) fonctionnent a plein les dimanches…on repassera pour la protection des fins de semaines des familles…
François Granger
“cette article”
Tu parles courament le québecquois à ce que je vois ;-)
Bon, je suis sur le départ pour Paris-Carnet ou tu nous manqueras.
Laurent
Argh ! Je corrige… Ceci noté, on écrit “québécois” ;-)
C’est Raoul
Pis a vue de nez, un article titré “CHU PU CAPAB’”, c’est forcément le Journal de Montréal.
La Presse serait bien incapable de ne pas mettre les lettres CHU(M) et le mot Privé aussi loin l’un de l’autre…
Blah ? Touitter !