Tourment de la LDH
La LDH éprouve le tourment de celui qui ne sait pas sur quel pied danser. Lorsqu’elle est confrontée à l’intégrisme catholique, à l’antisémitisme d’un Le Pen, au racisme du skin head, la LDH danse sur le pied républicain. Elle se revendique du principe de laïcité, et dénonce l’intolérance. Pas question, alors, de se lancer dans une analyse sociologique. Les choses sont claires, évidentes, et simples. Mais lorsqu’il s’agit de l’antisémitisme qui sévit dans les banlieues, du racisme affiché contre les « babtou », du sexisme cautionné par une lecture fondamentaliste du Coran, les choses, mystérieusement, se compliquent : la LDH ne danse plus sur le pied républicain, mais sur le pied communautariste. Il faut alors écouter, comprendre, et se garder de tout jugement « lapidaire ». Entendez : il faut renoncer à tout principe clair. Tel est le tourment du néo-laïque : laïque intransigeant face au préjugé venu du nord, laïque « ouvert » face au préjugé venu du sud. [Marie Perret, “Les tourments de la Ligue des Droits de l’Homme”, Respublica, via Patrick.]
ProChoix : “Un Cri contre le racisme et contre l’intégrisme”.
VinZ
En ce qui concerne la pétition, je suis parmi les 300 premiers signataires. Et, sur cet article (que j’avais déjà dans Respublica) : Pour la LDH ou le MRAP, le racisme, c’est forcément un blanc ou un juif qui tape sur un noir ou un arabe. Dès qu’il se produit un acte raciste qui ne respecte pas ce schéma simpliste, ils sont perdus. Ce n’est pas de la mauvaise volonté de leur part, c’est simplement que leur grille de lecture des choses du monde ne prévoit pas ça. Triste. Messieurs de la LDH, les Arabes n’ont pas besoin que vous les défendiez si mal, ils veulent traités comme tout le monde, là où vous les considérez comme à part en les excusant. Ils veulent s’émanciper de l’islam, là où vous fricottez avec Ramadan et d’autres islamistes…
Kaoru
Dans ce cas un arabe ou un noir qui tape sur un blanc ou un juif c’est quoi ?, pour moi c’est raciste aussi, et j’en vois de tmeps en temps…
william
Je suis de tout coeur avec la LDH, qui n’a et qui n’a jamais eu d’intérêt particulier dans ses reflexions et ses prises de positions (contrairement à certains signataires de cette pétition intitulée « Un Cri contre le racisme et contre l’intégrisme » où il n’est question que d’Islam[isation] sur fond de 11 septembre et de 21 avril).
Le “racisme anti blanc” est un concept mensonger et immonde. L’antisémitisme n’est pas la chasse gardée de nos banlieues bigarrées (nous parlons bien de la France, n’est-ce-pas ?) — je ne pense pas d’ailleurs que la LDH puisse être taxée de laxisme sur ce point. Quand à l’argument sur les “préjugés Nord/Sud” c’est une manière bien étrange et insensée d’exposer le dilemme.
J’ai retrouvé dans cette pétition un argument qui m’intrigue beaucoup. Je cite : « Si ces deux piliers, la loi de 1905 et la liberté d’expression, tombaient ou du moins s’effritaient, avec quelles armes pourrions-nous nous défendre face à cet obscurantisme qui a bien le visage de nouveau totalitarisme ? ». Le totalitarisme n’advient qu’entre les mains des puissants, pas dans celles des prêcheurs obscurantistes de banlieue. Ces puissants préparent le terrain et entretiennent (avec succès semble-t-il) la peur dans nos rangs; ils réduiront (réduisent déjà) nos droits et nos libertés pour notre propre bien face à cette menace — si ce n’est fictive, du moins négligeable — et ce pas seulement sur le plan spirituel.
VinZ
Le racisme anti-blanc, concept mensonger ? Tu es bien dans la vision d’extrême-gauche de la LDH ou du MRAP toi, celle qui dit “le racisme, c’est forcément un blanc ou un juif qui tape sur un noir ou un arabe.”
Continue à penser qu’il faut laisser faire les extrêmistes islamistes, tu verras où ça nous mènera…
Tristao
william> Pour un exemple de racisme anti-blanc, regarde le post “tribu nauséabonde” du cap’taine ci-dessus. :) C’est vrai que le terme “racisme anti-blanc” était cantonné chez les réacs de droite (cf l’Agrif de Bernard Antony). Mais les choses ont changé depuis le 11 sept… Limiter la revendication de la lutte contre le racisme anti-blanc aux fachos, c’est oublier toutes ces nouvelles expressions (notamment kémites). Sinon, c’est vrai que la LDH rame un peu ces dernières années. Syndrôme post 11-sept où l’on se cherche un peu, semble-t-il. Quant à Prochoix, dont je suis, sa ligne est, elle, limpide (c’est mon avis), tout comme celle de Val et se résume en un mot : laïcité.
Bob Marcel
« Le “racisme anti blanc” est un concept mensonger et immonde. » J’ai vécu dans un milieu noir pendant quelques années et je me suis fait traiter de nombreuses fois de “sale blanc” heureusement ça n’a jamais dépassé les mots.
michel v
On pourrait aussi parler de “racisme” tout court, en en étendant la définition (de l’implicite “blanc contre non-blanc” à l’explicite “connard contre groupe arbitraire”) au lieu d’ajouter un enième racisme à la longue liste des racismes (quid du racisme hindou contre basque, hein hein ?). Et paf on évite les récupérations par l’extrême droite.
[ Et puisqu’on parle du MRAP, ça m’amuse encore de me rappeler la façon dont ils dénonçaient le racisme en Corse (qui a encore des leçons à prendre du racisme méridionnal “français”, vraiment) tout en refusant obstinément de reconnaitre et participer aux manifestations anti-racisme organisées en Corse. ]
william
@Vinz : Plus à gauche encore =)
michel v a dit : “On pourrait aussi parler de “racisme” tout court, en en étendant la définition […]”
Justement c’est tout le problème soulevé ici : est-il légitime d’en étendre la définition ? L’insulte et l’opinion haineuse en fonction d’une origine (ou de tout autre caractéristique portant à discrimination) est-elle condition suffisante pour parler de racisme ? C’est à dire sans prendre en compte la hiérarchie. Ou bien s’agit-il de savoir si la personne qui m’insulte et me discrimine fait partie d’un tout, d’un groupe, susceptible de créer des pressions à une échelle suffisante pour rendre ma vie et celles de mes ’semblables’ (d’après les critères discriminatoires de ce tout) difficile voire insupportable [ou pire encore]. Le racisme consiste-t-il en une opinion haineuse sans conséquence sociale ? Ou en un appareil à broyer les vies concrètement à l’échelle d’une société sur des bases discriminatoires ?
Qu’est-ce que le racisme sans oppression ?
Quel intérêt a la classe dominante — et, dans les faits, raciste — à tenter de convaincre sa base, par le dé/re-tournement du concept (bien assimilé) de racisme, qu’elle serait opprimée (on ne sait pas bien comment) par des forces minoritaires (et sûrement démoniaques) au sein de ses minorités &mdash elles-même pourtant opprimées par cette base ? Je m’interroge (et comme vous le voyez j’ai du mal :x).
Bien sûr c’est la merde, toutes ces haines et tous ces connards de tous bords. Bien sûr il est légitime de faire état de ces opinions haineuses et de tenter des les prévenir; de les dénoncer — sans user pour autant de détournement simpliste et dangereux de concept, justement. Ce faisant, il ne faudrait cependant pas oublier; qui le maître; qui le mime.
[Pour caricaturer ma pensée extrême gauchiste à la LDH @ VinZ] Avec ma trombine de breton, je pourrais me faire casser la gueule, me faire insulter par tel ou tel groupe de personnes pour des raisons minables et obscures; je ne saurai jamais ce qu’est être victime du racisme en France. Jamais.
T-shirt communiste
C’est ridicule ce soutien la LDH à Ségolène Royal, elle même avoue agir en sous main pour le PS sur son site :
“Un tiers des membres de la LDH est inscrit dans un parti politique, plutôt un parti de gauche et surtout au parti socialiste. Et un ligueur sur deux a appartenu à un parti. Au vu des entretiens, l’adhésion à la LDH s’est faite comme un complément, ou comme un remplacement. Et certains d’entre eux considèrent l’action de la LDH comme une action politique à part entière”
Source : Site officiel de la LDH http://www.ldh-france.org/docu_dossier3.cfm?iddoss=121 1.Les réseaux des ligueurs A-Le réseau politique et indiviuel
Blah ? Touitter !