Untel RIP
Le frère Untel est mort.
(P.S. Le Soleil : “Des fautes de français en guise d’au revoir”, via Champignac.)
(PS. bis. Mario Asselin : “De la graine de blogueur, ce Frère Untel”.)
Cette après-midi, je lisais votre « actualité » en classe. Les élèves reconnaissent qu’ils parlent joual. Mais ils ne voient pas la nécessité d’en changer. « Tout le monde parle comme ça. » « On fait rire de nous autres si on parle bien. » Et comme je leur disais qu’ils ne parlaient ni le français ni l’anglais, mais une langue bâtarde, un élève me répondit : « On est fondateur d’une nouvelle langue. » Je ne suis point vieux, point trop grincheux; j’aime l’enseignement, et pourtant, je trouve désespérant d’enseigner le français. [Le Devoir : “La première lettre du Frère Un Tel” - Novembre 1959.]
“Nous sommes une race servile. Nous avons eu les reins cassés il y a deux siècles et ça paraît.” Les mots étaient durs.
Quoi faire ? Quand je pense, je pense liberté; sitôt que je veux agir, c’est le dirigisme qui pointe l’oreille. Il n’est d’action que despotisme. Pour nous guérir, il faudrait des mesures énergiques : 1) contrôle absolu de la radio et de la télé. Défense d’écrire ou de parler petit-nègre sous peine de mort; 2) destruction, par la police provinciale, en une seule nuit, de toutes les enseignes commerciales anglaises; 3) autorisation de tuer à bout portant tout fonctionnaire, tout instituteur, tout curé qui parle joual.
Le frère Untel était de la race des polémistes, “de la graine de blogueur” comme le dit Mario.
Après Georges Dor, Jean-Paul Desbiens est donc parti. À voir l’état toujours dégradé de la langue et les menaces qui pèsent sans cesse sur son avenir, peut-être ces grandes figures de la défense du français auront-elles besoin de successeurs…
samantdi
Mario lui consacre son billet du jour : “De la graine de blogueur, ce frère Untel”.
Blah ? Touitter !