Rétropédalage
Ségolène Royal est socialiste, ce qui n’interdit pas de pointer dans ses propositions certains accents démagogiques. Partir des sondages pour avancer des propositions n’est pas ma conception de la politique. Je m’interroge sur la méthode qui consiste à lancer des idées, comme l’encadrement militaire des jeunes délinquants ou les jurys populaires pour surveiller les élus, avant que l’entourage de Ségolène Royal n’effectue à chaque fois une sorte de rétropédalage. [Libération : entretien avec Dominique Strauss-Kahn.]
koz (pas la vraie, l’autre)
Mon sentiment (et je me permets de mettre en url le billet dans lequel je le développe) est qu’il s’agit simplement d’une stratégie d’exposition médiatique maximum en trois temps (bénéfice médiatique tiré d’une proposition bourine, qui ne choque qu’une “élite” qui offre ainsi le repoussoir attendu, avant de bénéficier d’invitations dans tous les médias pour préciser une pensée que l’on a voulue imprécise) … Mais DSK a parfaitement raison : son entourage ne cesse de donner dans le rétropédalage. Ecouter à cet égard sur le blog d’apathie le grand jury de Ayrault, et l’interview de Dray…
Christophe Grébert
On parle de stratégie, mais je penche plutôt sur de l’improvisation. Je suis pour plus de “démocratie participative” (et plutôt que d’en parler, j’ai décidé d’en faire à Puteaux), mais cette histoire de jury populaire, c’est n’importe quoi. J’imagine bien ce que cela pourrait donner à Puteaux : après 6 mois d’invitations aux réceptions de l’hotel-de-ville, de cadeaux, de voyages, de spectacles, de passes droits pour un logement, une place en creche, un emploi… ce n’est plus le jury qui sera “populaire” aux yeux du maire, c’est la maire qui sera “populaire” aux yeux du jury. Par conséquent, qui controlera le jury qui controlera les élus ?
Dominique
Mais la présentation faite par DSK ne correspond pas du tout aux propos qui ont été vraiment tenus et ce qui en constituait la base. On assiste simplement à la réduction des idées (comme à propos de la remise en cause des 35 heures ou de la prétendue suppression de la carte scolaire). Dans l’histoire, c’est DSK qui prétend dire ce que les autres ont dit et cela va lui retomber dessus comme pour le TCE parce qu’à force de vouloir tenir les questions, les réponses et même les oppositions dans une seule doxa, cela finit par se retourner contre l’auteur des seuls propos. Quand on veut donner des coups de boule et qu’on fait des chansons dessus, il faudrait réfléchir à deux fois…
Irène Delse
Faisons nous l’avocat du diable. Si on ne propose rien qui sorte des sentiers battus, on ne risque pas de devoir s’expliquer, en effet… DSK est à l’abri de ce côté là.
Guillermo
Surtout, les propos vraiments tenus n’ont AUCUN intérêt, et c’est toute l’erreur des médias et des autres de tomber dans le panneau. En quoi cette histoire de “jurys populaires” est elle révolutionnaire ? Pourquoi fallait il absolument l’interpréter dans sa dimension maximaliste (style “des gens tirés au sort récusent les élus”) alors qu’on pense au fond à des vagues auditions ?
Idem pour l’encadrement militaire (pas sérieux…) ou pour la critique des 35 heures (ah bon les 35 h ne sont pas parfaites ??????). Des gros coups médiatiques de merde qui ne signalent aucun renouvellement mais permettent à Royal de se distancier du PS.
Enfin le rétropédalage n’en est qu’au début. La révolution va être molle je le crains.
karl (Japon, JST)
Pression fiscale : une baisse en trompe l’oeil : « Malgré les baisses successives de l’impôt sur le revenu qui ont émaillé le quinquennat de Jacques Chirac, la pression fiscale, au sens large de ce terme, s’est accrue depuis cinq ans. Si le poids des impôts a diminué, la part des cotisations sociales a beaucoup augmenté, et la fiscalité locale flambe. »
et
« les cotisations et contributions sociales - plus de 411 milliards d’euros en 2007 - n’ont cessé d’augmenter, représentant en 2006, pour la première fois, plus de la moitié des prélèvements obligatoires »
Blah ? Touitter !