Judas
Besson dit sa vérité. Une vérité. Le libre débat, la polémique politique, rude, âpre, font partie du jeu démocratique —qui est tout sauf un jeu. Besson affirme que Ségolène Royal introduit le populisme et le pouvoir personnel dans le logiciel de la gauche. Il n’est pas seul à le penser. Il décrit l’abandon de ses principes par le PS. Là encore, il exprime quelque chose que beaucoup de gens ressentent. Cela mérite réponse. Pas excommunication.
[…] On dira, aussi que ce n’est pas le moment, en pleine bataille électorale… Ouais… Si on prend la politique au sérieux, c’est justement avant une élection que l’on proclame sa vérité. C’est même, me semble-t-il, le minimum minimorum en régime démocratique… Prétendre qu’il faudrait s’écraser mollement au nom de l’intérêt supérieur du Parti en campagne, relève d’un vision mafieuse de la politique.
[Claude Askolovitch : “Traîtres, Judas, Iago, comment as-tu pu, l’Obs devrait te virer! Donc, quelques mots sur mon bouquin avec Eric Besson, ça s’impose”.]
Pierre Guillery
Bien vu, bien écrit, parfaitement d’accord. C’est quoi une “démocratie” dans laquelle il faudrait fermer sa gueule pour ne pas desservir le clan ?
karl, La Grange
heuuu. Il y a des raccourcis douteux…
On est bien en démocratie. Et Besson s’exprime, non ? Ségolène Royal ne l’a pas empêché de s’exprimer, elle a dit « Si cela ne te convient pas, on ne te retient pas. » C’est justement cela la démocratie, la possibilité d’assumer ses choix.
Donc vu la couverture de Presse de ce non-événement, je pense que la liberté de paroles de Besson est plus que respectée. Personne ne lui a mis une camisole, ou un baillon apparemment.
Un système politique dans laquelle tout le monde ouvre sa gueule n’est pas une démocratie, mais l’anarchie (sens politique du mot). Nous sommes dans une démocratie semi-directe où nous élisons des représentants pour nous exprimer. C’est justement servir un clan, la démocratie… et lorsqu’on est pas satisfait de son clan, on en change.
Daniel Glazman
Bertrand Delanoë ce matin sur LCI : “Besson a pêté les plombs”…
VinZ
Le programme de Bayrou (via Arnaud Sanchez)
Laurent
Haha, les ségolénistes aux abois ne savent plus quoi inventer :-)
tardif
Le vote Bayrou me semble une une illusion, comme le vote Lepen le fut en son temps.
Je ne parle pas ici du vote des militants convaincus, qu’ils soient de l’UDF ou du FN, mais de celui de ces “électeurs volatiles”, qui se portent, le temps d’une campagne électorale, sur le candidat inattendu qui pourra contrecarrer le jeu imposé depuis vingt-cinq ans de l’alternance obligée entre le PS et l’UMP. Cette illusion, c’est celle que le bulletin de vote ait le pouvoir d’imposer un changement de politique dans ce pays, le pouvoir de permettre d’échapper à une alternative UMPS qui est perçue par beaucoup comme une absence de choix politique réel.
L’électeur volatil est naïf: il a cru en 2002 que son bulletin de vote Lepen forcerait l’UMPS à changer de politique. Il s’est fait avoir: rien n’a changé. Il croit aujourd’hui que son bulletin Bayrou imposera une recomposition électorale, qui entraînera à son tour un changement de politique. Même illusion…
Tous les partis de gouvernement ne sont porteurs que d’une seule et même politique depuis le début des années quatre-vingt. Il n’est même pas sûr qu’existe une politique de rechange. Quoiqu’il en soit personne ne propose rien de crédible actuellement.
Je mets de côté l’extrême droite et l’extrême gauche, qui ne proposent, à mon sens, aucun projet de gouvernement, et se retrouveraient face au pouvoir comme une poule face à un couteau. Elles sont l’une et l’autre dans une logique de capitalisation du vote protestataire, ce qui permet de le geler cet électorat qui ne profite alors ni au PS ni à l’UMP et protège plus ou moins ces derniers de trop violentes dérives populistes. Les deux extrêmes contribuent ainsi largement à figer totalement ce système en l’état.
Mais on en revient toujours là: quelle alternative? Existe-t-il une autre politique aujourd’hui que celle d’accompagner la désindustrialisation des vieilles activités de main d’oeuvre, qui s’échappent vers des pays à faible coût du travail, et de faire la promotion de nouvelles activités à forte valeur ajoutée intellectuelle et technologique?
Et accompagner, cela peut-il vouloir dire autre chose que d’accepter la sortie anticipée du marché du travail des travailleurs non-qualifiés les plus âgés, tenter la requalification des travailleurs moins âgés encore employables, et encourager l’élévation massif de la qualification des plus jeunes? Peut-on réaliser cet accompagnement sans tolérer un fort taux de chômage transitoire, qui entraîne un déséquilibre massif des comptes publiques et sociaux, qui ne peut être à son tour financer que par une hausse transitoire des prélèvements et une baisse des salaires et des prestations?
C’est d’ailleurs ce que font, exactement de la même manière, les partis de gouvernement depuis vingt-cinq ans. Quelques ajustements à la marge, un curseur poussé un plus à droite ou un peu plus à gauche, et quelques mesure tape à l’oeil très symbolique mais sans conséquences réelles: voilà les seules différences… Mai qui propose autre chose de crédible que cette politique-là? Votez pour qui vous voudrez, mais au final, que Sarkozy, Royal ou Bayrou l’emportent, cette même politique sera poursuivie…
Eolas
@ Tardif : Désolé. Quand un billet commence par une analogie entre voter Bayrou et voter Le Pen, j’arrête aussitôt ma lecture.
Il faut retravailler vos exordes.
Celui
@Vinz, c’est quoi ce site qui prend mon Lynx pour Internet Explorer ?
tardif
@eolas analogie: “rapport de ressemblance entre des choses DIFFERENTES, par TEL OU TEL point commun”. En effet, il s’agit bien d’une analogie. exorde: “L’exorde est la première des cinq parties canoniques du discours en rhétorique.” Il ne s’agit pas dans mon esprit de rhétorique. Je n’ai aucune péroraison à proposer.
Eolas
@Tardif : « Votez pour qui vous voudrez, mais au final, que Sarkozy, Royal ou Bayrou l’emportent, cette même politique sera poursuivie… ».
La voici, votre péroraison.
rigas
@ Daniel Glazman,
Effectivement, non? Il a raison Delanöe, Besson a pété les plombs. (l’expression fait florès) Ce qui pour un ardent supporter de “l’avenir énergetique (sous-entendu nucléaire ) de la France est cocasse.
tomtit
Hoooo, encore un témoignage sur Matronne Ségolène : http://www.lexpress.fr/info/france/elysee_2007/actu.asp?id=9996
Sigwan
Besson n’a pas pêté les plombs. Il a fait acte d’allégeance à son nouveau maitre. Accessoirement, il s’est mis bien avec Dassault, qui hait Royal et les gauchistes (la gauche commence juste après Sarkozy pour lui). Juste avant le rachat du Football Club de Nantes, qui sait, ça peut lui permettre d’avoir un petit prix. Non, il n’a pas pêté les plombs, il est redevenu lui même…
Blah ? Touitter !