Dramaturgie militante sur la place Monge avec Xavière aux manettes. Le ton monte, le vent se lève, littéralement, la météo est mauvaise, la bâche du charcutier s’envole dans une rafale, j’aborde une militante tiberiste de 19 ans, pour savoir, savoir ce que c’est que d’être une jeune tiberiste et pourquoi. Une troupe se forme, se resserre, nous entoure, j’insiste, pas vraiment de réponse, «parce que Tiberi sauvegarde la beauté du patrimoine», et encore ? merde t’as 19 ans. Et puis une ombre dans mon dos, Xavière Tiberi qui s’interpose, pas seulement sa voix mais son corps : son corps entre mon corps et celui de la militante. «Ne réponds pas, c’est Libération, ils vont te massacrer.» Sifflet coupé par la mère supérieure, la jeune fille qui baisse les yeux, Xavière la tire par la manche, l’emmène hors champ.
D’autres militants m’encerclent alors, m’accusent d’avoir voulu intimider une jeune fille de 19 ans, d’avoir choisi, exprès, une cible facile. Très vite on ne parle plus vraiment, on crie, on a peur de perdre et moi aussi. Je veux juste savoir sur quelles bases, quels points du programme les militants soutiennent Tiberi. Et toujours cette même réponse comme une litanie : l’absurdité de l’aménagement du boulevard Saint-Marcel par l’équipe Delanoë. Bon, oui, d’accord, c’est vrai. Et puis ? Et puis le débat glisse vers la presse partisane. Le ton monte contre Libé journal gauchiste malhonnête, haineux. Et d’abord vous êtes qui vous, d’où vous sortez, vous êtes de gauche, hein dites-le que vous êtes de gauche, ah vous êtes de gauche, bon ben on peut pas discuter alors.
[Libération, Joy Sorman : “Xavière, Jean, « Libé » et moi”.]
Ardalia
Dans mon idée, peut-être naïve, celui qui a vraiment réfléchi s’est profondément “fait une raison” et suit, en paix, la voie de sa sagesse : parler ou non. Celui qui se mord les lèvres n’est pas plus sage, pas vraiment dans son sens plein. Il est plus prudent, peut-être plus calculateur,ou plus lâche, meilleur stratège ou plus clairement égoïste : il détermine si son intérêt est de se taire. On a toujours vite fait de se draper de jolis mots qui flattent.
Daniel C. Hall
En avançant en âge, on recule en baise… Enfin, c’est mon avis grossier…
Laurent Gloaguen
@Daniel C. Hall : parle pour toi.
padawan
@Daniel C. Hall : parle pour toi.
Koz
@Daniel C. Hall : parle pour toi.
xave
@Daniel C. Hall : parle pour toi. (en plus, c’est bien fait : tu avances et tu recules, comment veux tu ?)
samantdi
@ Daniel C.Hall : parle pour toi.
Veuve Tarquine
@Daniel C. Hall : parle pour toi.
celui
Ah non, moi je suis d’accord avec Daniel C. Hall…
be-rewt
@celui : parle pour toi.
Toufic
@celui : parle pour toi.
Daniel C. Hall
Moi je vous réponds à tous (sauf à mon petit “celui” d’amour de mon coeur qui est d’accord avec moi) par une citation du célèbre philosophe poète dont je ne me souviens plus du nom : “Casses-toi, pauvre con !”. Oups, je vais être blacklisté ! Désolé…
Blah ? Touitter !