Ras la fraise
Dès février, les fraises sont sur les étals. Pourtant, sous nos latitudes, les fraises mûrissent en juin !
Oui, mais celles-ci viennent d’Espagne, comme une grande partie des fruits et légumes vendus en hiver dans nos supermarchés. Cultivées sous serres et sur sable par des employés sous-payés, exploités et mal logés, abreuvées de pesticides et de fongicides, elles traversent ensuite toute l’Europe, perdant en chemin une bonne partie de leurs vitamines et minéraux, pour finalement arriver jusqu’à nous… Et décevoir nos papilles : texture plastique et goût aqueux, rien à voir avec le parfum délicieux des fraises qui ont poussé dans la terre et rougi au soleil.
Produites dans des conditions écologiques et éthiques peu reluisantes, fades et polluantes, est-ce bien la peine ? Ne pouvons-nous vraiment pas patienter jusqu’en juin pour nous régaler de ces petits fruits d’été ?
Eolas
Les Espagnols distinguent d’ailleurs la fraise de Huelva, en Andalousie, dont il est traité ici, appelé freson, de la fresa.
D’un autre côté, les gariguettes de juin ayant un goût de flotte vendu au prix du champagne…
Eolas
PS : Quelques serres de Huelva. Ce sont les rectangles blancs.
alphoenix
Bien dit, pas mieux, écoutez et réagissez…
Gilles
Entre manger de la m… pas chère et de la qualité plus chère, les gens ont décidé depuis longtemps.
Sinon le hard-discount ne marcherait pas autant et les gens n’achèteraient pas autant d’Eco+ là où je bosse (sans nommer l’E.nseigne ni rendre honneur à la concurrence).
A propos de fraise : vu à la TV => sur une classe de primaire, on fait goûter (sans leur montrer l’origine) du sirop de fraise (vendu en supermarché) et du jus de fraise pressées. Je vous laisse deviner quel produit était de “la vraie fraise” :)
Tatami
Oui, Gilles, mais encore ? ;-)
celui
Pourquoi le commentaire de Gilles n’apparaît sur la homepage ? J’hésite entre plusieurs choix : le webmestre ne sait pas faire ses templates, MT ça pue, c’est la première conséquence du référé contre Fuzz, ou enfin, c’est que le maître des lieux a encore besoin que ses gentils commentateurs le louent pour avoir remis les commentaires sur la home.
Pingolin
@Gilles : Le “problème”, c’est que le débat ne se résume pas forcément au pas-cher-pas-bon contre bon-et-cher. On trouve des produits super abordables et de très bonne qualité, déja dans les marchés, mais aussi (osons le dire) dans les grandes surfaces et petites supérettes. Et d’un autre coté il m’est souvent arrivé de me faire avoir avec des trucs hors de prix et vraiment pas terrible, déja dans les grandes surfaces, mais aussi (osons le dire :)) dans les marchés… (Eolas parle des gariguettes…)
En plus, les fraises espagnoles dont il est question, en plus d’être mauvaises, sont aussi hors de prix quand elles sont vendues aussi tôt dans la saison.
Eolas
Aujourd’hui à Carrefour : la barquette de 500g de fresones de Huelva à 1 euro. Et elles ne sont pas mauvaises.
Je est un autre
Le commentaire de Gilles est tombé dans la chantilly ?
Laurent Gloaguen
Ciel ! Quel est ce bogue ?
Laurent Gloaguen
Corrigé !
[Non, je ne dirai jamais que c’est encore un bug Markdown, certains mauvais esprits se foutraient encore de ma gueule…]
dagrouik
Ces fraises là sont aussi mauvaises que les tomates qui n’ont plus de goût. Je rappelle qu’une tomate est un fruit et que therefore elle doit être sucrée. Sinon c’est de la sorcellerie.
L’avantage du marché, c’est qu’on peut goûter le truc avant de l’acheter (mais il faut demander, ce qui n’est pas possible ailleurs.
François
Pour info on trouve des barquettes de gariguettes dans les supermarchés depuis 2 semaines au moins.
Sinon j’avais cru comprendre que le principal problème des fraises espagnoles est la surconsommation d’eau.
romu
le probleme n’est pas qu elles soit mauvaises .
Ca a la rigueur on s en fout
non le truc c’est que ça pue .
En achetant ce genre de choses on creuse notre propre tombe. si on peux limiter la casse …
bénédicte
Je cherche un solex d’occaz, ancien modèle, en état de rouler. Si possible avec des sacoches en skaï noir avec des franges.
Garcon
@ Gilles : Je ne crois pas que les consommateurs décident de ce qui est disposé sur les étalages des produits frais ( bien que la decision du vendeur soit motivée par un potentiel de vente). Leur choix de consommation se résume plutôt entre consommer uniquement des produits de saisons ou pas. Le choix de la qualité se faisant surtout au niveau de l’enseigne ( dans le cas des supermarchés) ou les gens vont faire leur courses. Ensuite il me semble que se diriger vers les prix bas, pour des raisons financières, n’est pas un choix d’adhésion, nombreux sont ceux qui désireraient avoir accès a un peu plus de qualité.
Chaque fois que le thèmes supermarchés/marchés est abordé c’est le discours cher pas cher qui ressurgit. Et je dois avoir la berlue car tous les 12/18 mois quand je rentre en France je constate toujours les augmentations de prix dans les supermarchés au rayon frais, et m’étonne toujours de voir la compétitivité des prix sur les marchés ( l’an dernier en novembre pour 20 euros un plein de sac de très bon produits au marche d’Aligre a Paris 11eme, que nous avons pu comparer au 45 euros que nous ont coûté les mêmes produits dans les mêmes quantités dans un Champion de la campagne amiennoise…nous étions curieux de faire la comparaison avec les prix aux USA qui sont extrêmement élevés pour d’autres raisons…)
@ Eolas : Elles ne sont pas mauvaises… seraient-elle mangeables, bonnes ou succulentes ?
A part ça le débat sur l’impact écologique ( transport, voir le cas des asperges sur le lien du billet) me parait plus important que le débat sur la qualité du produit. De plus ces produits d’été ne servent pas a faire des marges exhorbitantes, ce sont surtout des produits d’appels…
Gilles
Je persiste à croire que le prix est un enjeu majeur, le goût venant après. Bien sûr, c’est assez compliqué : ça dépend du panier moyen des acheteur d’un supermarché en particulier. Si chez MEL le panier moyen est 10 euros moins cher que chez le Papin d’à côté, le MEL va proposer, en théorie, des produits plus bas. Parce que proposer des produits trop cher, ça dure qu’un temps, le temps de changer la politique du rayon ;). Et les fruits et légumes comme le reste. Par exemple, chez un concurrents épéiste pas loin de chez moi, si un acheteur prend en main des tomates grappes, il a intérêt à se laver les mains rapidement. Elles sont pas chères, faut juste aimer les produits en fin de vie (à l’agonie même). Hors cette exemple est récurrent chez ce supermarché. Alors soit aucun client n’achète soit ça gêne pas les clients. Mais bon, c’est un exemple, on pourrait en trouver des contraires mais dans une période où “Pouvoir d’achat” revent souvent, je doute que ça soit une invention des médias ou des politiques. Toute légende a un fond de vérité et sur une majorité de client, toute enseigne confondue, je pense que le prix joue plus que la qualité. Malheureusement ? ’fin bon c’est toujours pareil : tu veux un jean pas cher ? Achète en un de Chine. Mais ne demande pas que le producteur soit bien payé. Serpent, queue, blabla.
Stephane
Ouais ! Pareil pour nous au Canada: on nous vend des fruits d’été directement produits par des ouvrier sous-payés, soumis aux pesticides et maltraités. Font chier ces pays du tiers-monde à ne plus respecter les saisons. Je propose donc de boycotter les fraises des USA !
hicham gharib
@Eolas : j’ai des retours de prestataires chez carrefour, ils se font un beurre fou sur les fraises…
Geabulek
@ dagrouik :
Pire que les tomates sous serres d’Espagne sans goût, je vous conseille les tomates sous serre d’Irlande.
C’est affreux, les agriculteurs du coins les synthétiseraient-elles avec des dérivés de pétrole ?
karl, La Grange
Le beurre sur les fraises c’est pas terrible. Prendre plutôt de la crême fraîche épaisse mélangée avec du sucre et faire trempette.
Maxime
Geabulek : c’est fort probable que les tomates irlandaises soient faites de dérivées de pétrole : - on chauffe vraisemblablement les serres en Irlande, car les tomates n’aiment pas les hivers froids du Nord de l’Europe. - on fabrique des engrais à partir de pétrole.
La même chose est également valable pour les tomates belges et néerlandaises.
Laurent
Pas besoin d’aller chercher sa merde jusqu’en Espagne, les français en font également sous serre depuis quelques années (exemple à Plougastel avec les fraises et tomates).
Comme pour le café, le chocolat, la volaille, etc… C’est au consommateur (appelons le consomacteur) d’être moins con.
flo
c’est vrai, mais il y a aussi une question de références (pas d’information : l’info existe en quantité, même parfois submergeante et contradictoire). Je m’explique : si tu sais gustativement ce qu’est un vrai produit, tu sauras faire la différence avec un produit qui a des défauts ou qui est modifié. Si tu ne sais pas et que ta seule référence dans ton histoire de mangeur et ta relation avec la nourriture, c’est l’ersatz, tu placeras l’ersatz au rang de référence. Cela se produit très facilement sur des choses telles que le thé (ou même le vin, dans une mesure moindre en France peut-être), mais de plus en plus sur des trucs qui semblent très “basiques”. Le professionalisme du mangeur passe par celle de son goût, de son olfaction, de son oeil, par sa capacité à poser les bonnes questions sur l’origine et les méthodes de production.
Léna
Je rigole doucement des montagnes (c’est le cas de le dire) de transport qu’on ferait subir aux fraises d’Espagne par rapport au produit du terroir. Habitant Toulouse, je suis persuadée que les fraises espagnoles voyagent moins que les mirabelles de ma mère région (et qui elles me font vraiment pitié quand je les vois dans les rayons).
On trouve en ce moment des fraises françaises qui sont absolument succulentes (meilleures que celles qui arrivaient à survivre dans mon jardin). Elles viennent d’où ?
Blah ? Touitter !