Oui, oui, bloguer peut être stressant, et parfois même très stressant !
Il y a les causes exogènes, principalement les commentaires, que ce soit leur nombre ou leur qualité. Il faut avoir le cuir bien dur pour supporter certains commentaires fielleux, voire vraiment haineux. Les réactions peuvent aller très loin, jusqu’à des menaces de mort, j’en ai fait l’expérience. Cela peut perturber un peu le sommeil. Et je ne parle pas des recommandés d’avocats menaçants…
Il y a aussi l’espèce d’état d’urgence qui se déclenche en vous quand vous croulez sous les commentaires suite à un article. Bref, psychologiquement, cela peut parfois être difficile et prenant.
Il y a aussi les causes endogènes, où l’on se met la pression tout seul — ciel, quelqu’un dit une connerie sur Internet, il faut que je réagisse tout de suite ! — ou encore, quand on ne veut pas rater l’actualité, être le premier à sortir un truc, etc. Sans oublier l’angoisse quand on a rien trouvé à bloguer, que l’on n’est pas inspiré. Et je ne parle pas de l’agrégateur, tonneau des Danaïdes qui ne se vide jamais, qu’il faut toujours écoper si l’on ne veut pas être noyé, l’infobésité galopante.
Et les courriels, et les “twitts”, tout votre environnement technologique incite à la suractivité et la dispersion. Le blogage intensif encourage les comportements compulsifs, la procrastination à outrance et entretient un état de stress permanent. Vivement déconseillé aux constitutions fragiles !
J’ai fait une dépression nerveuse, il a presque deux ans, je suis persuadé que le blogage en est la raison principale. Bloguer tue, c’est peut-être exagéré, mais cela peut y contribuer.
Mais Guillemette Faure est tombée sur d’autres blogueurs qui, soit par posture, soit par sincérité, affirment ne pas être le moins stressés du monde. Grand bien leur fasse. Il est vrai que bloguer sur les tisanes ou le point-de-croix doit être moins éprouvant.
[Le blogueur doit aussi vivre avec ce qu’il a écrit, explique Anyhow.] “Parfois, j’écris un texte tard le soir, en rentrant d’un dîner qui s’est prolongé. Je me défoule, je balance tout ce que j’ai accumulé dans la journée. C’est une catharsis. Le lendemain matin, je me précipite avec angoisse devant mon écran et je découvre avec consternation ce que j’ai écrit la veille. Parfois je laisse le texte, alors que je ne suis plus d’accord avec moi-même. D’autres fois, épris de honte, j’efface le texte.”
XIII
C’est une excellente nouvelle… Même si les termes limitent l’usage du détournement de logo en parlant d’associations “agissant conformément à leur objet, dans un but d’intérêt général et de santé publique par des moyens proportionnés à cette fin”. Le premier blogueur venu ne doit donc pas se sentir autorisé à détourner un logo commercial sans raison…
Eolas
XIII : Attention ! Ne te fais SURTOUT pas une opinion tirée du Greenpeace Blog, fondée sur le commentaire de l’avocat de Greenpeace. Par exemple : as-tu noté le titre ? “Victoire juridique”. Pourquoi «juridique» ? Pourquoi pas «victoire» tout court ?
Parce que figure-toi que la cour de cassation a confirmé la condamnation de Greenpeace pour avoir dénigré Areva, et a confirmé aussi l’interdiction faite à Greenpeace d’utiliser le logo d’Areva. Ça ne ressort pas trop du billet de GP, n’est-ce pas ?
La seule victoire de Greenpeace est la cassation de la partie de l’arrêt qui les a condamné à un euro de dommages-intérêts et la publication de la décision pour abus de la liberté d’expression, car la cour de cassation entend restrictivement les possibilités d’abus de cette liberté fondamentale (art. 11 DDHC, art. 10 CEDH, touça). Or, dit la Cour de cassation, Greenpeace ayant agi dans le cadre de son objet en poursuivant un objectif de santé publique, on ne pouvait être en présence d’un abus de la liberté d’expression. Juste d’une simple campagne de dénigrement.
Bref, Greenpeace a perdu. Mais pour motiver les militants, elle invoque une victoire “juridique”. C’est un peu comme un amour platonique : il y manque l’essentiel, mais on essaye de se consoler avec.
versac
Eolas, quel sens du commentaire. On pourrait te décerner un prix. Une sorte d’inverse de Busiris. Concision, justesse et petite touche piquante qui rend la chose agréable. Surtout un dimanche soir.
Laurent Gloaguen
Bonjour le cirage de pompes entre blogueurs influents ;-)
versac
Laurent : je soigne mes pourvoyeurs de liens et amis. Plus sérieusement, il t’as pas calmé, là, le père Eolas ? Tu balances un relais d’info, et hop, en deux mouvements tranquilles, il te pourrit ton effet.
celui
Ouais, Laurent, franchement il t’a pas stressé Eolas ?
Blah ? Touitter !