On vous promet un “dérapage”, un sarko qui “se lâche”, un off saignant, avec des “menaces”, le tout en pleine polémique sur l’indépendance des médias. C’est assurément très grave, alors on regarde… Et on se tape 6 minutes de réglage son sur France 3 pendant lesquelles le patron se plaint, à un moment, d’un technicien qui ne dit pas bonjour. Voila toute la transcription des propos terriblement off, puisque tenus devant plusieurs journalistes, une maquilleuse et un technicien :
« Quand on est invité, on a le droit que les gens vous disent bonjour quand même, ou on n’est pas dans le service public. On est chez les manifestants… C’est autre chose. C’est incroyable. Et grave. » (…) « Ça va changer… »
[…] Je veux bien que la situation soit frustrante, de voir l’écart entre l’impopularité flagrante du pouvoir — malgré tout le baume médiatique qu’on lui passe à profusion — et l’apathie face aux “réformes” ; mais en revenir toujours à l’homme, à ses travers plutôt qu’à sa politique qu’on est incapable d’analyser, on parle encore de lui et ça finit toujours par lui profiter.
[Radical Chic : “Dérive pathétique de l’antisarkozysme”.]
Selon un témoin de la scène, le Président ne s’adresse pas au technicien qui lui branche le micro, mais à un autre. « Il y a un incident avec un technicien, mais qui n’est pas celui qu’on voit à l’écran », affirme cette personne, qui n’exclut pas non plus que le chef de l’Etat ait croisé juste avant un autre technicien avec un T-shirt « Plus belle la vie sans Sarkozy », non sans l’énerver. Ce qui est certain, c’est que « Nicolas Sarkozy est arrivé agacé à cause des manifestants de France Télévisions qui l’ont accueilli à l’entrée ».
« C’était tendu à cause du comité d’accueil », confirme à Libération.fr Véronique Auger, rédactrice en chef Europe à France 3, présente lors de l’interview. […]
En revanche, l’article de Rue89 reste au travers de la gorge de Véronique Auger. « Je suis profondément choquée qu’on mette des choses comme ça sans vérifier. C’est de la désinformation, ce ne sont pas des méthodes journalistiques. » Elle poursuit: « L’analyse de Rue89 est totalement fausse. Ce n’était pas du tout glacial sur le plateau. Il est normal qu’il y ait du silence, on se concentre juste avant le direct. C’était même plutôt sympathique et décontracté étant donné le contexte. »
[…] (Augustin Scalbert de Rue89) s’étonne que Véronique Auger tienne des propos « proches de la ligne de l’UMP, qui parle de manipulation. Pourquoi parler de désinformation pour une vidéo non coupée et diffusée dans son intégralité ? »
Quand au sens du « ça va changer » de Nicolas Sarkozy, Véronique Auger apporte la clarification nécessaire : le reste de la conversation. « On ne comprend pas bien quand il dit “on a le droit que les gens vous disent bonjour”. Je crois comprendre qu’il parle de l’accueil des manifestants. Je lui réponds “C’est ça la France.” Lui : “C’est l’ancienne. Ça va changer”. Il ne parlait donc pas de France 3 ». Gérard Leclerc, lui aussi présent sur le plateau, donne la même version au site Arrêt sur images.
[Libération, François Vignal : “Vidéo « off » de France 3: « Sarkozy est arrivé agacé à cause des manifestants »”.]
Christophe Ginisty
Moi ça me fait sourire d’être sollicité par des agences de RP.
karl, La Grange
Pourquoi répondre aux sollicitations ?
Blah ? Touitter !