Aphatie, le cheval de trait
Quand Jean-Michel Aphatie, chroniqueur pris de blogo-blues, revient sur les cas Versac et Birenbaum…
J’ai lu, voilà quelques jours, un papier pédant et définitif d’un blogueur dont j’ai déjà parlé ici, Versac, jeune homme qui ne semble connaitre ni la modestie ni le doute. Il expliquait que j’étais un mauvais sujet de la grande Toile parce que je ne respectais pas ce qui, selon lui, distingue le blogueur moderne du cheval de trait : le dialogue avec ceux qui laissent des messages.
Personnellement, je n’ai jamais blogué avec le souci de répondre aux commentateurs. J’écris librement, des gens critiquent librement. Où donc est-il écrit qu’un dialogue est obligatoire ?
[…] Son premier blog, le premier que j’ai repéré du moins, s’appelait “Domaine d’extension de la lutte”. Guy Birenbaum l’a tenu avec talent et créativité pendant plusieurs mois. Ses textes étaient variés, souvent amusant, et ont rencontré un vif succès. La défaillance de son analyse politique - Le Pen sera fort, Sarkozy faible et Royal présidente - l’a conduit à saborder ce qui me sembait être une réussite. L’espace qu’il a ouvert depuis, hébergé par Le Post, me parait cumuler quelques graves défauts du genre : textes courts qui ne sont souvent que des jeux de l’esprit, regard anecdotique sur les faits de société. En outre, un billet sur trois concerne Carla Bruni, et trois sur quatre Nicolas Sarkozy. C’est ce rabachage là qui épuise blogueurs et lecteurs.
En résumé, Jean-Michel Aphatie est atteint par les critiques de Versac (et pas qu’un peu pour qu’il y revienne aujourd’hui), et considère Guy Birenbaum comme un obsédé.
(Lorsque l’on voit le niveau généralement affligeant des centaines de commentaires laissés chez Aphatie, on comprend bien qu’il n’ait pas l’envie d’y intervenir. Sur ce genre de blogue de personnalité médiatique exposée à la télévision, je crois qu’il ne devrait pas y avoir de commentaires, à moins d’une modération massue qui ferait hurler tout le monde à la censure. Un petit groupe fort actif, probablement des chômeurs, des profs ou des fonctionnaires ;-), y confond le fil de commentaires avec le forum et l’IRC, s’invective joyeusement, converse entre eux, “Salut Titine, tu as bien dormi ?”. Sacrée pollution qui noie les rares commentaires intéressants en rapport avec la chronique.)
P.S. Les commentaires, sujet du moment semble-t-il… Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération : “Message du Pacha, les commentaires sont supprimés”.
Affligé par la vacuité, la bêtise ou la méchanceté de trop de commentaires sur mon blog, j’ai décidé de supprimer jusqu’à nouvel ordre la possibilité d’en poster, à la suite de chacun de mes articles.
Zelittle
Bien d’accord. Impossible d’avoir une quelconque discussion intéressante dans son “squate de forumers”. Dommage qu’il ne modère pas. Et dommage qu’il ne participe pas. Car il y a souvent matière à discussion avec lui. C’est d’ailleurs le petit message que je lui ai fait passer sur son blog pour le faire changer ;)
tristan
Oui, mais peut-on encore parler de blog quand il n’y a pas de commentaires possibles ?
Mitternacht
Tristan > blog = web log = journal de bord en ligne. C’est tout. Les commentaires c’est un extra sympa, mais ça n’a rien de nécessaire dans un blog.
(Désolée je me suis levée trop tôt, alors je laisse des commentaires qui répondent à d’autres commentaires, mais c’est pas mon genre, d’ailleurs je recommencerai plus).
aqb
“probablement des chômeurs, des profs ou des fonctionnaires”
Le fonctionnaire bashing a de l’avenir. :-/
Yves Duel
les profs-fonctionnaires bashing, c’est le top !
Laurent Gloaguen
Oui, c’est le top, ça marche toujours, mieux que les chats.
gasper
Je n’ai pas lu le billet de Versac (en fait pas trouvé), mais sur le fond, Versac n’a pas tord d’avancer qu’Aphatie et les journalistes de sa génération utilise le blog comme une autre rubrique de presse numérique, sans tirer profit de l’hyperlink ou de l’espace commentaire. La note de blog est considérée comme une fin en soit, et non pas comme le début, ou l’étape d’un débat. quelque chose de définitif en somme.
alors bien sur qu’Aphatie tient un blog (bloc notes) et un bon en plus, mais pourquoi ne pas s’inspirer des bonnes pratiques pour le rendre meilleur encore?
narvic
@ gasper
Le billet en question de Versac est sur Transnets.
Nicolas/versac
En fait, comme d’habitude, il trolle, en ne retenant pas la discussion, mais uniquement ce qui peut apparaitre comme une attaque à son égard.
Ce que j’expliquais, et qui a été repris ensuite et ailleurs, c’est que la trop forte exposition interdit, sauf à y consacrer un temps et une énergie qu’il ne peut avoir, le dialogue de plain pied. Le blog d’Aphatie n’en est pas un et ne devrait pas en être un. Juste des éditoriaux quotidiens accessibles avec un flux RSS. Pas une promesse d’interactivité de plain pied.
Il n’en entend que ce qui peut être une attaque personnelle, parce que, dépassé par ce mouvement, et ne voulant pas l’entendre, il se crée des hommes de paille ou des moulins à vent, pour mieux se draper. Tant pis pour lui.
Nicolas/versac
En revanche, pour Merchet, l’arrêt des commentaires est dommage. Les commentaires et la dialogue entre des spécialistes divers de la chose militaire (dont beaucoup de militaires) en faisait un espace passionnant, et créait beaucoup du succès d’un des blogs les plus intéressants de journalistes (plus, d’ailleurs, que celui de Jean Quatremer).
J’en vais récemment parlé ici, d’ailleurs. Juste avant qu’il ne ferme. Là encore, la trop grande exposition de ce blog, à un moment particulier (celui où l’on se met à parler de guerre et d’armée) a fait vaciller cette difficile économie du commentaire.
XIII
“jeune homme qui ne semble connaitre ni la modestie ni le doute” -> On dirait qu’Apathie fait son auto-portrait (enfin si on enlève le mot jeune, bien entendu… :-) )
ceriselibertaire
Les remarques d’Apathie : sans intérêt. Ce que dit ce mec ne m’a jamais fait changer d’opinion, n’a jamais éveillé mon intelligence? Lui il s’écoute mais a-t-il quelque chose à dire?
Blah ? Touitter !