Journal de bord

samedi 11 octobre 2008

Réduction de voilure

Les temps sont rudes pour le Web 2.0… Afin de passer la tempête, Seesmic se voit contraint de supprimer 7 postes pour alléger ses frais de fonctionnement (diminuer son “burn rate”).

[…] In order to prepare the company and ensure it has as strong a position until we reach to the other side, we have had to make some tough decisions around expenditure - the biggest impact being that we will be cutting 7 positions within the company.

Of course this is not a decision we have entered into lightly, especially when all of our staff have contributed so heavily to our growth. But the longevity of the company is obviously of significant importance - and thus we must reduce costs now in order to establish Seesmic as a solid business and pursue success of the company for years to come.

Loïc Le Meur: “Tough times. Tough decisions.

Seesmic avait déjà licencié trois employés en septembre dernier. Aujourd’hui, l’effectif serait passé d’environ une vingtaine à une douzaine personnes.

Loïc Le Meur adopte la tactique “Survival Of The Quickest”. J’imagine que son annonce sera suivie de bien d’autres la semaine prochaine. La Silicon Valley bruisse du mot “Layoff”.

Survival Of The Quickest.

De son côté, le fond d’investissement Sequoia Capital a réuni les chef des entreprises financées autour d’une image percutante, une pierre tombale gravée de l’épitaphe “Good Times, RIP”.

Good Times, RIP.

[Om Malik: “Sequoia Rings the Alarm Bell: Silicon Valley Is in Trouble”.]

La stratégie de survie est claire : faire le dos rond et réduire les coûts, principalement en simplifiant les structures, ce qui veut dire licencier (souvent dans les postes administratifs et le marketing). “Cuts are a must”.

1. Le 11 octobre 2008,
Damien B

Of course this is not a decision we have entered into lightly

Roooh, ça devrait le faire kiffer pourtant, ça n’est pas un truc qu’il aurait pu faire en France ! Le licenciement, c’est juste de la bonne gestion.

2. Le 11 octobre 2008,
Abstrait ≠ Concret

Très intéressante cette théorie du “survival of the quickiest”.

3. Le 11 octobre 2008,
Off Topic

We love them all.

4. Le 11 octobre 2008,
karl, La Grange

OffTopic: Les charcutiers disent cela de leurs cochons aussi. :)

5. Le 11 octobre 2008,
entropik

c’est triste à dire, mais j’ai presque eu de l’empathie pour Loic…sa vidéo m’a arraché une larmette, et puis je me suis rappelé ses principes libéraux-winner-ump-“le-monde-est-plat” etc… et tout le toutim de la grande époque, et là, j’ai fait péter le champomy !

ps: mais j’ai de l’empathie pour les types virés, c’est toujours les mêmes qui trinquent, hips.

6. Le 11 octobre 2008,
Off Topic

Ton image est amusante Karl parce que je pensais aux gars qui collaient une balle dans la tête de leur cheval ou de leur chien pour le bouffer … Je t’aime mais je suis obligé …

Bref, n’empêches, c’est pas drôle pour Loïc j’imagine … Et puis il a été obligé, tout ce pognon n’est pas que son pognon. Nul doute que si ça n’avait été que le sien, il aurait agi différemment.

7. Le 11 octobre 2008,
Damien B

Nul doute que si ça n’avait été que le sien, il aurait agi différemment.

Il aurait revendu ?

8. Le 11 octobre 2008,
karl, La Grange

revendu, liquidé, etc. Le problème toujours dans ces moments là est le mélange des genres. Les pseudo-sentiments avec le contexte économique, cela fait partie de l’indécence qui m’irrite. Du même type que « You are all great guys, but we have to let you go. » Être déclaré comme quelqu’un de bien ne change rien à l’affaire. Il y en a qui reste et d’autres qui partent. Et ceux qui partent ont rarement choisi de le faire. Ce n’est pas de l’anti-capitalisme primaire de ma part, c’est plutôt le message dans le cadre des relations humaines.

9. Le 12 octobre 2008,
Off Topic

De mon coté, je suis assez sensible au fait que ces 10 (7+3) personnes vont se retrouver sur le marché de l’emploi au meilleur moment. La notion d’esprit de groupe m’étonne pas mal. On pourrait croire que startup’er, c’est créer un groupe qui partage les joies et les peines mais pas du tout. Pour les joies et les succès, on partage, mais quand les peines et les périodes difficiles arrivent, on sacrifie. C’est assez différent de ce qu’il se faisait il y a 100 ans dans les PME où le patron se sentait une responsabilité envers les gens qu’il employait et les familles que ces jobs nourrissaient. Certains vont crier au communisme et au socialisme, et pourtant je fais référence à des grands bourgeois (notez le préfixe!) de mes connaissances qui n’avaient rien de gauchos révolutionnaires. C’est une histoire de morale. Et la “droite de l’argent” s’est assis sur la morale depuis bien longtemps.

10. Le 12 octobre 2008,
Jean

Tout comme les grosses levées de fond ont été une “mode” dans les start-up 2.0 depuis quelques années, les restrictions budgétaires et les licenciements vont l’être dans les années à venir. Ça sera plus pour faire comme les autres que par vision claire du futur du business.

11. Le 12 octobre 2008,
e-cedric

C’est assez étonnant à observer, car très “classique”.

Il faut s’attendre à une vague de downsizing importante en effet, car c’est à mon avis la seule réponse du moment capable de continuer à maintenir un niveau raisonnable d’insécurité liée à l’absence de modèle(s) économique(s) viable(s).

Du moment donc que l’on continue de maintenir ce statu quo plus ou moins vaseux avant la grande lessive viable/pas viable, je ne crois pas que le “web 2.0” décède, comme on peut le lire ici ou là (oui, oui, je prétends que ce que l’on nomme 2.0 se résume à l’absence de modèle économique).

Sequoia Capital veut que la “fiction économique 2.0” continue, que les conditions qui ont permis son engagement ne soient pas modifiées. OK. Peut-être y avait-il d’autres solutions que virer des gens.

Bien que je ne le connaisse que via son image “publique”, j’ai l’impression que l’une des qualités de Loïc Lemeur est de parfaitement sentir ce qui va être légitime ou pas (y compris faire dans les sentiments - sincères ou pas, personne ne peut le dire - car c’est parfaitement dans l’esprit SF). Si c’est bien un acte de gestion, ce n’est pas au 1er ordre du downsizing.

Blah ? Touitter !