Journal de bord

vendredi 28 novembre 2008

Quizz étasunien

Test of Civic Literacy.

J’ai obtenu le résultat suivant :

You answered 29 out of 33 correctly — 87.88 %.

François Granger, moins bon que moi — je ne suis pas étonné —, a eu :

You answered 25 out of 33 correctly — 75.76 %.

Il me parait difficile d’obtenir moins de 60 % à ce test, tant certaines réponses sont évidentes (souvent par élimination des propositions farfelues).

Exemples de questions très, très difficiles :

6. The Bill of Rights explicitly prohibits:

A. prayer in public school
B. discrimination based on race, sex, or religion
C. the ownership of guns by private individuals
D. establishing an official religion for the United States
E. the president from vetoing a line item in a spending bill

21. Name two countries that were our enemies during World War II.

A. Canada and Mexico
B. Germany and Japan
C. England and Spain
D. China and Russia

D’autres sont plus corsées, notamment celles faisant référence à l’histoire des États-Unis. Ainsi, dans quel texte est-il dit qu’il devrait y avoir un “mur de séparation” entre l’église et l’État ?

Mais, dans l’ensemble, il suffit de quelques neurones et d’un minimum de culture américaine qui peut dater de vos années lycée. Sauf que :

WASHINGTON (AFP)US elected officials scored abysmally on a test measuring their civic knowledge, with an average grade of just 44 percent, the group that organized the exam said Thursday. Ordinary citizens did not fare much better, scoring just 49 percent correct on the 33 exam questions compiled by the Intercollegiate Studies Institute (ISI).

Oups.

1. Le 28 novembre 2008,
Bob

27/33. Je me suis planté sur la question de la Bill of Rights ; j’étais persuadé que l’établissement d’une religion officielle était interdite dans la déclaration d’indépendance. Par contre le mur de séparation je m’en souvenais pour en avoir discuté il n’y a pas si longtemps.

Je me demande si les « elected officials » n’ont pas fait exprès de répondre à côté, pour faire « proche du peuple ».

2. Le 28 novembre 2008,
Anne Archet

30/33. Mais puisque j’enseignais l’histoire américaine pas plus tard que l’an passé, j’aurais dû faire bien mieux.

3. Le 28 novembre 2008,
Gwynfrid

31/33. Mais bon, j’ai eu du bol avec certaines réponses au pif, par exemple le mur de séparation et le gouvernement par le peuple et pour le peuple.

Toujours est-il que c’est quand même facile à quelques exceptions près. Les résultats des élus US font un peu peur…

4. Le 28 novembre 2008,
Mouche

Je comprend pas bien en quoi

Business profit is: A. cost minus revenue B. assets minus liabilities C. revenue minus expenses D. selling price of a stock minus its purchase price E. earnings minus assets

est une question civique ??

5. Le 29 novembre 2008,
Tristan

“You answered 25 out of 33 correctly — 75.76 %”, la honte ! Mais bon, c’est pas pire qu’un politicien américain :-)

6. Le 29 novembre 2008,
Aranno

30/33! Content de moi! Je suis d’accord avec Mouche, les questions économiques sont un peu tendancieuses et n’ont pas grand chose à voir avec l’instruction civique…

7. Le 29 novembre 2008,
Pingolin

Enfin le coup de Sputnik est relativement étrange aussi. Surtout que c’est un coup de russes, en pleine guerre froide… Je comprends relativement peu ce que ça vient faire dans les questions “civiques” américaines.

8. Le 4 décembre 2008,
franCk

En fait je pense que les mauvais résultats aux US traduisent seulement que les gens ne savent pas lire, car rien qu’avec du bon sens, sans aucune notion de l’histoire américaine, on doit déjà avoisiner les 50%… Donc, comme ils n’y a aucune raison pour qu’ils soient plus cons que la moyenne - non les américains ne sont pas une race à part sur terre - je ne vois qu’une explication plausible: ils ne comprennent pas les questions… et donc ne savent pas lire. Un biais culturel en somme…

Blah ? Touitter !

Réunification de la Bretagne

LibéRennes : “Sarkozy évoque Nantes, capitale de la Bretagne”.

1. Le 28 novembre 2008,
ol - ker embruns

titre accrocheur, mais qui détourne la vraie question la redifinition des territoires en france, en europe! kenavo

2. Le 28 novembre 2008,
Off Topic
3. Le 28 novembre 2008,
Yann

Vraiment un très vieux débat qui divise encore et toujours les Bretons. Si Sarkozy en remet une couche l’hermine va bouffer son blason.

4. Le 28 novembre 2008,
Neovov

WTF !??

5. Le 28 novembre 2008,
Hervé Torchet

Rendre Nantes à la Bretagne et inversement, c’est une justice, mais le discours de Sarkozy est plus ambigu : prône-t-il la fusion des régions Bretagne et Pays-de-Loire ou le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne ?

La première signifie l’absorption de la Bretagne par la France, et ça ne va pas, le deuxième la réunification de la Bretagne et tout va bien.

Ambiguïté, quand tu nous tiens…

Kenavo.

6. Le 29 novembre 2008,
Troll de premier choix

Et Fillon, ancien Président de ladite Région Pays de Loire, chef-lieu Nantes, que pense-t-il de cette réflexion du Président de la République ? A sa place, j’aurais le sentiment d’être un peu mis sur la touche, une fois de plus.

7. Le 29 novembre 2008,
Aranno

Off Topic > Priceless!

8. Le 30 novembre 2008,
Turtle Crazy

» Vraiment un très vieux débat qui divise encore et toujours les Bretons

Les bretons ? Non, les Nantais, qui refusent de reconnaîtraient qu’ils sont vendéens.

9. Le 30 novembre 2008,
nowai

“les Nantais, qui refusent de reconnaîtraient qu’ils sont vendéens.”

les nantais seraient vendéens ? D’où tu tiens ça ?

Blah ? Touitter !

Tragicomédie politique canadienne

Résumons les faits :

En 2000, le Parti libéral gagne brillamment les élections législatives et son chef, Jean Chrétien, devient premier ministre.

En 2003, le grand ennemi de Jean Chrétien au sein du Parti libéral, Paul Martin, s’empare sans surprise du Parti (90 % des voix). Jean Chrétien, en fin de carrière, ne se représentait pas.

Constatant qu’il a perdu l’appui de son propre parti et fatigué du pouvoir, Jean Chrétien démissionne du poste de premier ministre et prend sa retraite de la vie politique.

Sans élections, Paul Martin lui succède au poste de premier premier ministre en tant que nouveau chef du parti majoritaire.

En 2004, jouissant d’une bonne popularité, et trouvant sans doute la place de premier ministre agréable, Paul Martin déclenche des élections législatives anticipées.

Catastrophe imprévisible, un scandale politico-médiatico-financier ruine sa campagne électorale. Résultat, il n’engrange que 135 députés (la majorité est à 155), et le gouvernement devient minoritaire, à la merci d’une motion de censure.

Cahin-caha, ce gouvernement arrive quand même à se maintenir jusqu’à une motion de censure le 28 novembre 2005, ce qui est une belle performance. Le parlement est alors dissous, comme il est d’usage dans ce cas.

En janvier 2006, ce sont donc de nouvelles élections législatives, et c’est le Parti conservateur qui l’emporte, mais… sans majorité absolue à l’Assemblée.

Stephen Harper devient ainsi premier ministre du nouveau gouvernement minoritaire, encore plus minoritaire que le précédent. À croire que les Canadiens, qui ont souvent la culture du consensus, ont pris goût à ces gouvernements qui doivent mettre de l’eau dans leur vin, négocier âprement chacun de leurs projets, quémander une majorité pour chacune de leur loi. Comme on dit céans, “Y’a toujours moyen de moyenner !”… et le seul moyen d’un gouvernement minoritaire, c’est justement de “moyenner”.

Le mois dernier, en octobre 2008 donc, de nouvelles élections anticipées ont lieu car Stephen Harper croit, à la vue des sondages, en la possibilité d’obtenir enfin un gouvernement majoritaire. Résultat attendu… vous avez deviné… encore un gouvernement minoritaire (143 sièges) !

Ce nouveau gouvernement présente alors son projet de politique économique devant la toute nouvelle Assemblée. Imprudent et un peu arrogant, fort du fait qu’il est un peu moins minoritaire qu’auparavant, il fait des propositions musclées (réductions de dépenses drastiques) dont certaines assez provocatrices comme supprimer le financement des partis politiques par l’État. (Ne jamais toucher l’homme politique au niveau du portefeuille, très mauvais ça…)

Résultat : bronca généralisée. Menace de motion de censure… Et union sacrée de tous les partis d’opposition, Parti libéral, Bloc québécois, Nouveau parti démocratique et Parti vert !

Le vote de confiance aura lieu lundi, et il y a de très fortes chances que le gouvernement Harper soit renversé, au bout d’un mois d’existence…

Deux scénarios de profilent pour la semaine prochaine :

1. Une coalition Parti libéral et Nouveau Parti démocratique (du jamais vu) forme un nouveau gouvernement, avec la bienveillance du Bloc québécois.

2. Nouvelles élections législatives.

La personne qui détient en partie les clés, c’est la gouverneure générale Michaëlle Jean, représentante de la chef de l’État canadien, sa très gracieuse Majesté, reine du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Jamaïque, de la Barbade, des Bahamas, de la Grenade, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, des Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-Grenadines, d’Antigua-et-Barbuda, du Belize et de Saint-Christophe-et-Niévès, chef du Commonwealth des nations, chef de l’Amirauté britannique, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, seigneur de Man, Duc de Normandie (régnant sur les îles Anglo-Normandes), chef suprême des Fidji, Élisabeth II du Royaume-Uni.

C’est en effet elle qui autorise la dissolution de l’Assemblée au nom de la chef de l’État canadien, c’est elle qui avaliserait un éventuel gouvernement de coalition.

Problème du côté de l’opposition, Stéphane Dion le mal-aimé, chef du parti libéral, est en passe d’être remplacé après son échec aux législatives… Mais c’est justement le chef du Parti libéral qui devrait devenir le premier ministre de la coalition, et ce, avant que le parti ne désigne son nouveau chef en janvier 2009.

Notons aussi que les caisses des Partis sont vides après les élections d’octobre dernier… et que les citoyens n’ont aucune envie de retourner si vite dans l’isoloir.

En résumé, maxi-bordel.

Autant dire que je ne suis pas déçu par mon nouveau pays, aussi drôle que chez nous. De plus, j’aime beaucoup Stéphane Dion, je le vois bien Premier ministre.

P.S. Le Parti libéral et le Nouveau Parti Démocratique négocient très activement les conditions d’un gouvernement coalition.

P.S. bis.

À 17 h 30 aujourd’hui, le premier ministre Stephen Harper a reporté au 8 décembre (jour des élections québécoises) le vote décisif de la Chambre des Communes sur la mise à jour budgétaire de son gouvernement.

Le Canada se prépare donc à vivre une semaine fébrile et Gilles Duceppe, Jack Layton, Stéphane Dion et Stephen Harper à faire des choix déterminants et peut-être déchirants pour leurs avenirs respectifs, celui de leurs formations et la suite des choses au Canada.En gros, le premier ministre s’est donné une semaine pour se trouver un allié parmi les trois partis d’opposition et éviter la chute hâtive de son gouvernement minoritaire.

[Chantal Hébert : “8 décembre: grosse, grosse journée…”]

1. Le 28 novembre 2008,
Olivier

Mon avis rejoins le tiens sur la présence de Stephane Dion à la tête du gouvernement. Il a une bien meilleure tête que tous/(tes) les politicien(ne)s du Québec.

Cependant, j’ai bien peur d’être d’une des victimes de l’effet “everything but Harper”…

2. Le 28 novembre 2008,
Gwynfrid

Hélas, la politique canadienne au niveau fédéral n’est pas souvent aussi distrayante que ces jours-ci (soit dit sans vouloir doucher ce bel enthousiasme de nouvel arrivant). Le coup de la suppression du financement public des partis, sous prétexte de crise financière, est d’une mesquinerie assez exceptionnelle, et la réaction de l’opposition offre un joli suspense: l’un des protagonistes va-t-il se dégonfler, ou iront-ils tous jusqu’au bout ?

L’hypothèse Dion premier ministre est peu probable: il ne passe absolument pas dans l’opinion (surtout en anglais) et il est de toute façon démissionnaire à la tête de son parti. S’il obtenait le poste, ce ne pourrait être que transitoirement, à mon avis. Les Libéraux ne prendraient sûrement pas le risque d’une élection, ni maintenant ni plus tard, avec Dion à leur tête. Ceci dit… Harper compte là-dessus pour les obliger à reculer. A force que chacun attende que l’autre se couche, tout peut arriver.

3. Le 28 novembre 2008,
Mox Folder

De toutes façons dans un an on remet ça…

4. Le 28 novembre 2008,
magoua

Merci de me rappeler que nous partageons la reine avec les Tuvalu. Et de la savoir duchesse de Normandie explique un peu mieux le séjour de Karl en nos terres.

5. Le 29 novembre 2008,
Gilles

Manque un peu de précision pour savoir qui est “de Droite” et “de Gauche” dans le genre libéral ou socialo (à la Française) car on ne sait pas qui sont les gentils et les méchants quoi :)

6. Le 29 novembre 2008,
Laurent Gloaguen

@Gilles : il n’y a pas de gauche et de droite ici. Mais je crois que Sarkozy passerait pour un gauchiste à côté de Stephen Harper.

7. Le 29 novembre 2008,
Off Topic

Pendant ce temps en France:

«Je me retrouve en slip devant eux, ils refouillent mes vêtements, puis me demandent de baisser mon slip, de me tourner et de tousser trois fois.»

Mais parce que le massage prostatique, c’est bon, un peu plus tard:

«Je signale alors que j’ai déjà été fouillé d’une manière un peu humiliante deux heures plus tôt et je refuse de baisser mon slip à nouveau. Bien que comprenant l’absurdité de la situation et mon énervement, ils me répondent que c’est la procédure et qu’ils doivent appeler la juge devant mon refus. Celle-ci leur répond que soit je respecte la procédure et dans ce cas-là elle m’auditionnera et je serai libéré; soit j’assume mes actes».

8. Le 29 novembre 2008,
Gwynfrid

Disons que l’ensemble de l’échiquier politique canadien est un peu plus à droite que son équivalent français, à ceci près qu’il n’y a pas de parti d’extrême droite. Il n’y a d’ailleurs pas de parti qu’on puisse qualifier de vraiment extrême.

Mais surtout, la plus grande différence avec la France est que l’idéologie est beaucoup moins importante dans le discours. C’est pourquoi les notions de gauche et de droite ne sont pratiquement pas utilisées dans le langage politique d’ici.

9. Le 1 décembre 2008,
Gilles

En fait, y’a un parti qui prone plutôt le “je fais payer des impôts pour une redistrib à tout le monde en faisant du social” ?
Et son contraire : “je pompe pas beaucoup d’impôts et je fais pas beaucoup de social” ?
C’est comme ça que j’entendais Gauche et Droite ;)
Merci pour la précision Laurent !

10. Le 1 décembre 2008,
Laurent Gloaguen

@Gilles : disons que tout ce qui n’est pas conservateur est à gauche, à l’exception du Bloc & PQ qui couvrent tout le spectre politique à l’intérieur d’un seul parti.

11. Le 1 décembre 2008,
Laurent Gloaguen

Ah, et j’oubliais l’ADQ, parti populiste au Québec, mais en voie de désintégration.

12. Le 2 décembre 2008,
Gilles

“couvrent tout le spectre politique”
Comme voudrait faire Bayrou ? :D
Encore merci :)

13. Le 5 décembre 2008,
atomicjonas

Très bon résumé de la situation, bravo! Je vais m’en servir pour expliquer aux français ce qui se passe en ce moment puisque c’est un peu complexe!

Blah ? Touitter !