Test of Civic Literacy.
J’ai obtenu le résultat suivant :
You answered 29 out of 33 correctly — 87.88 %.
François Granger, moins bon que moi — je ne suis pas étonné —, a eu :
You answered 25 out of 33 correctly — 75.76 %.
Il me parait difficile d’obtenir moins de 60 % à ce test, tant certaines réponses sont évidentes (souvent par élimination des propositions farfelues).
Exemples de questions très, très difficiles :
6. The Bill of Rights explicitly prohibits:
A. prayer in public school
B. discrimination based on race, sex, or religion
C. the ownership of guns by private individuals
D. establishing an official religion for the United States
E. the president from vetoing a line item in a spending bill
21. Name two countries that were our enemies during World War II.
A. Canada and Mexico
B. Germany and Japan
C. England and Spain
D. China and Russia
D’autres sont plus corsées, notamment celles faisant référence à l’histoire des États-Unis. Ainsi, dans quel texte est-il dit qu’il devrait y avoir un “mur de séparation” entre l’église et l’État ?
Mais, dans l’ensemble, il suffit de quelques neurones et d’un minimum de culture américaine qui peut dater de vos années lycée. Sauf que :
WASHINGTON (AFP) – US elected officials scored abysmally on a test measuring their civic knowledge, with an average grade of just 44 percent, the group that organized the exam said Thursday. Ordinary citizens did not fare much better, scoring just 49 percent correct on the 33 exam questions compiled by the Intercollegiate Studies Institute (ISI).
Oups.
Résumons les faits :
En 2000, le Parti libéral gagne brillamment les élections législatives et son chef, Jean Chrétien, devient premier ministre.
En 2003, le grand ennemi de Jean Chrétien au sein du Parti libéral, Paul Martin, s’empare sans surprise du Parti (90 % des voix). Jean Chrétien, en fin de carrière, ne se représentait pas.
Constatant qu’il a perdu l’appui de son propre parti et fatigué du pouvoir, Jean Chrétien démissionne du poste de premier ministre et prend sa retraite de la vie politique.
Sans élections, Paul Martin lui succède au poste de premier premier ministre en tant que nouveau chef du parti majoritaire.
En 2004, jouissant d’une bonne popularité, et trouvant sans doute la place de premier ministre agréable, Paul Martin déclenche des élections législatives anticipées.
Catastrophe imprévisible, un scandale politico-médiatico-financier ruine sa campagne électorale. Résultat, il n’engrange que 135 députés (la majorité est à 155), et le gouvernement devient minoritaire, à la merci d’une motion de censure.
Cahin-caha, ce gouvernement arrive quand même à se maintenir jusqu’à une motion de censure le 28 novembre 2005, ce qui est une belle performance. Le parlement est alors dissous, comme il est d’usage dans ce cas.
En janvier 2006, ce sont donc de nouvelles élections législatives, et c’est le Parti conservateur qui l’emporte, mais… sans majorité absolue à l’Assemblée.
Stephen Harper devient ainsi premier ministre du nouveau gouvernement minoritaire, encore plus minoritaire que le précédent. À croire que les Canadiens, qui ont souvent la culture du consensus, ont pris goût à ces gouvernements qui doivent mettre de l’eau dans leur vin, négocier âprement chacun de leurs projets, quémander une majorité pour chacune de leur loi. Comme on dit céans, “Y’a toujours moyen de moyenner !”… et le seul moyen d’un gouvernement minoritaire, c’est justement de “moyenner”.
Le mois dernier, en octobre 2008 donc, de nouvelles élections anticipées ont lieu car Stephen Harper croit, à la vue des sondages, en la possibilité d’obtenir enfin un gouvernement majoritaire. Résultat attendu… vous avez deviné… encore un gouvernement minoritaire (143 sièges) !
Ce nouveau gouvernement présente alors son projet de politique économique devant la toute nouvelle Assemblée. Imprudent et un peu arrogant, fort du fait qu’il est un peu moins minoritaire qu’auparavant, il fait des propositions musclées (réductions de dépenses drastiques) dont certaines assez provocatrices comme supprimer le financement des partis politiques par l’État. (Ne jamais toucher l’homme politique au niveau du portefeuille, très mauvais ça…)
Résultat : bronca généralisée. Menace de motion de censure… Et union sacrée de tous les partis d’opposition, Parti libéral, Bloc québécois, Nouveau parti démocratique et Parti vert !
Le vote de confiance aura lieu lundi, et il y a de très fortes chances que le gouvernement Harper soit renversé, au bout d’un mois d’existence…
Deux scénarios de profilent pour la semaine prochaine :
1. Une coalition Parti libéral et Nouveau Parti démocratique (du jamais vu) forme un nouveau gouvernement, avec la bienveillance du Bloc québécois.
2. Nouvelles élections législatives.
La personne qui détient en partie les clés, c’est la gouverneure générale Michaëlle Jean, représentante de la chef de l’État canadien, sa très gracieuse Majesté, reine du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Jamaïque, de la Barbade, des Bahamas, de la Grenade, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, des Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-Grenadines, d’Antigua-et-Barbuda, du Belize et de Saint-Christophe-et-Niévès, chef du Commonwealth des nations, chef de l’Amirauté britannique, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, seigneur de Man, Duc de Normandie (régnant sur les îles Anglo-Normandes), chef suprême des Fidji, Élisabeth II du Royaume-Uni.
C’est en effet elle qui autorise la dissolution de l’Assemblée au nom de la chef de l’État canadien, c’est elle qui avaliserait un éventuel gouvernement de coalition.
Problème du côté de l’opposition, Stéphane Dion le mal-aimé, chef du parti libéral, est en passe d’être remplacé après son échec aux législatives… Mais c’est justement le chef du Parti libéral qui devrait devenir le premier ministre de la coalition, et ce, avant que le parti ne désigne son nouveau chef en janvier 2009.
Notons aussi que les caisses des Partis sont vides après les élections d’octobre dernier… et que les citoyens n’ont aucune envie de retourner si vite dans l’isoloir.
En résumé, maxi-bordel.
Autant dire que je ne suis pas déçu par mon nouveau pays, aussi drôle que chez nous. De plus, j’aime beaucoup Stéphane Dion, je le vois bien Premier ministre.
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P.S. Le Parti libéral et le Nouveau Parti Démocratique négocient très activement les conditions d’un gouvernement coalition.
P.S. bis.
À 17 h 30 aujourd’hui, le premier ministre Stephen Harper a reporté au 8 décembre (jour des élections québécoises) le vote décisif de la Chambre des Communes sur la mise à jour budgétaire de son gouvernement.
Le Canada se prépare donc à vivre une semaine fébrile et Gilles Duceppe, Jack Layton, Stéphane Dion et Stephen Harper à faire des choix déterminants et peut-être déchirants pour leurs avenirs respectifs, celui de leurs formations et la suite des choses au Canada.En gros, le premier ministre s’est donné une semaine pour se trouver un allié parmi les trois partis d’opposition et éviter la chute hâtive de son gouvernement minoritaire.
[Chantal Hébert : “8 décembre: grosse, grosse journée…”]
Bob
27/33. Je me suis planté sur la question de la Bill of Rights ; j’étais persuadé que l’établissement d’une religion officielle était interdite dans la déclaration d’indépendance. Par contre le mur de séparation je m’en souvenais pour en avoir discuté il n’y a pas si longtemps.
Je me demande si les « elected officials » n’ont pas fait exprès de répondre à côté, pour faire « proche du peuple ».
Anne Archet
30/33. Mais puisque j’enseignais l’histoire américaine pas plus tard que l’an passé, j’aurais dû faire bien mieux.
Gwynfrid
31/33. Mais bon, j’ai eu du bol avec certaines réponses au pif, par exemple le mur de séparation et le gouvernement par le peuple et pour le peuple.
Toujours est-il que c’est quand même facile à quelques exceptions près. Les résultats des élus US font un peu peur…
Mouche
Je comprend pas bien en quoi
Business profit is: A. cost minus revenue B. assets minus liabilities C. revenue minus expenses D. selling price of a stock minus its purchase price E. earnings minus assets
est une question civique ??
Tristan
“You answered 25 out of 33 correctly — 75.76 %”, la honte ! Mais bon, c’est pas pire qu’un politicien américain :-)
Aranno
30/33! Content de moi! Je suis d’accord avec Mouche, les questions économiques sont un peu tendancieuses et n’ont pas grand chose à voir avec l’instruction civique…
Pingolin
Enfin le coup de Sputnik est relativement étrange aussi. Surtout que c’est un coup de russes, en pleine guerre froide… Je comprends relativement peu ce que ça vient faire dans les questions “civiques” américaines.
franCk
En fait je pense que les mauvais résultats aux US traduisent seulement que les gens ne savent pas lire, car rien qu’avec du bon sens, sans aucune notion de l’histoire américaine, on doit déjà avoisiner les 50%… Donc, comme ils n’y a aucune raison pour qu’ils soient plus cons que la moyenne - non les américains ne sont pas une race à part sur terre - je ne vois qu’une explication plausible: ils ne comprennent pas les questions… et donc ne savent pas lire. Un biais culturel en somme…
Blah ? Touitter !