Journal de bord

dimanche 25 janvier 2009

Cirque de Lola (bis)

Le cirque de Lola, affaire judiciaire qui agite le Québec et dont j’ai déjà parlé avant-hier, ne cesse de me surprendre.

Si la justice québécoise avait à cœur de réellement protéger l’identité de personnes impliquées dans un procès d’affaires familiales, y compris les riches et célèbres, il y aurait sans doute possibilité de tenir ces procès à huis clos, d’observer quelques élémentaires règles de discrétion, d’éviter de transformer le palais de justice en centre de presse avec des dizaines de journalistes et autant de cars de régie dans la rue. Comment sont-ils arrivés là ? On dit qu’on y a même vu un journaliste de Vanity Fair

Mais non, la salle est ouverte à tous les vents… et la justice se contente seulement d’interdire aux médias de dire explicitement les noms réels des intervenants en guise de protection des personnes. Vœu pieu pour une justice provinciale qui s’arrête aux limites territoriales du Québec. Vœu pieux quand l’un des intervenants est parmi les six plus grosses fortunes du Québec et est le créateur du deuxième produit culturel de la Belle Province après Céline Dion. Vœu pieux quand toute la presse fourmille de détails évidents quand ce n’est pas un journaliste de télé qui gaffe. Dans notre ère de l’information et des réseaux mondiaux, l’État québécois voudrait croire que l’on peut bloquer une nouvelle aux frontières comme un camembert français à la douane. C’est tout simplement grotesque.

Et de nous trouver dans la situation surréaliste où tout le monde sait, ou presque, mais personne n’a le droit de dire des noms. Ridicule. À l’image d’une dictature qui interdirait aux médias de parler de mauvais temps parce que cela déprime le peuple alors qu’il suffit à chacun d’ouvrir la fenêtre pour savoir le temps qu’il fait.

Et de lire sous la plume de la chroniqueuse de La Presse, Rima Elkouri, “Appelons-la Lola, appelons-le Éric, puisque c’est ainsi qu’on les appelle, sourire en coin, au palais de justice de Montréal”. Voilà, le “sourire en coin”, parce que l’absurde fait rire.

Ce n’est pas le messager qu’il faut attaquer, c’est le producteur de l’information, en l’occurrence, le système judiciaire québécois, et parfois les justiciables eux-mêmes (on ne peut pas dire que la “Lola” croqueuse de diamants et son généreux mécène — un homme d’affaires qui paie ses frais de justice — aient brillé par leur discrétion, et je ne parle pas de la terrifiante avocate…), mais pas les journalistes, et encore moins les blogueurs.

1. Le 25 janvier 2009,
Mox Folder

C’est qui ce généreux mécène ?

2. Le 25 janvier 2009,
brem

Herbert Black, un autre millionaire, avec qui elle s’est rabattue après avoir rompu avec le milliardaire dont il faut taire le nom…

3. Le 25 janvier 2009,
karl, La Grange

nouveaux outils de communication, nouveaux mécanismes sociaux… Comment réintroduire des mécanismes d’opacité, non pas pour enterrer mais bien pour temporiser afin de respecter l’humain. Une belle source de réflexion qui, il me semble, va prendre de plus en plus d’importance dans les années à suivre. Je continue à explorer ces mécanismes pour ma part et c’est passionnant. Et en effet, l’effet médiatique est ici exagéré du status même des personnes impliquées au départ. En revanche dans le cadre des personnes non médiatiques, le mal de la révélation est tout aussi néfaste et peut-être avec des conséquences à plus long terme.

4. Le 25 janvier 2009,
karl, La Grange

Libérez votre corps

5. Le 26 janvier 2009,
marie-hélène

Une justice qui joue les Tartuffe en somme !

6. Le 26 janvier 2009,
marie-hélène

Une justice qui pratique la tartufferie en somme !

7. Le 26 janvier 2009,
Off Topic

Vous avez dit “Pousse au crime”?

8. Le 26 janvier 2009,
Off Topic

@Karl: Excellent! ;)

Blah ? Touitter !