Tronçonneuse de blogues
[…] Un peu plus loin, il y a quelques vestiges d’une aristocratie déchue, ceux qui se sont fait doubler par le nombre, et qui ne savent pas s’ils doivent l’accepter ou jouer de l’entre-soi comme des vieux cons et des sales dindasses acariâtres. Les dinosaures sont malheureux, mais les aristos c’est fait pour se faire couper la tête, n’est-ce pas, et ça n’a jamais fait aucune révolution. Pas plus ici que dans l’Histoire. Alors, ils continuent à disserter la bouche en cul de poule sur l’outil qu’ils ont tant aimé. À la manière d’une discussion qui n’en finirait pas sur des tournevis et des clés à molette dont ils n’ont finalement pas fait grand-chose.
Au virage suivant, on croise une armada de mères Teresa. Ceux-là, ils aiment tout le monde, toutes les bonnes causes sont les leurs. Trémolos. Du bébé phoque au Darfour, tout les émeut, ils en font une affaire personnelle, et vous livrent deux ou trois lignes d’une analyse très fouillée de la situation. Ils sont merveilleusement bons et généreux. Ils veulent qu’on les aime au moins pour ça. Faut pas leur dire qu’ils sont bidons, c’est méchant.
[…] Cet incroyable brouhaha de monologues intimistes et putassiers qui finirait par engendrer la répugnance de son prochain. Cette prétention à croire que tout peut être déballé et intéresser. Cette médiocrité de l’expression qu’on sauve à grands coups d’artifices, pour fabriquer des petites ambiances où le semblable se sentira bien, quelle escroquerie ! Cette vulgarité auto complaisante, ces simulacres de communication, cette masturbation collective pénible…
[Police : “Le blogueur est malade, il faut l’achever.”]
J’adore ce texte (oui, je sais, j’ai un métro de retard sur celui-là). Tout le monde, ou presque, veut peut (j’aime mon lapsus) se sentir visé au détour d’une phrase assassine. Bénédicte, quand elle sort la sulfateuse, mieux vaut se planquer sous la table.
Et la Bénédicte, qui a un certain franc parler, faut pas venir la chatouiller dans les commentaires :
Alors, comme je ne me sens aucune obligation de politesse pour un machin insultant et anonyme, donc avec une existence très approximative, et inutile en ce qui me concerne : Va te faire foutre, tu ne sers à rien. Bouffonne, va.
Cela étant dit, reste à savoir qui sont ces “sales dindasses acariâtres”…
Guy Verville
Même Verlaine ne résisterait pas à la varlope.
Jujupiter
Bah moi j’aime bien parler de mes histoires de cul sur mon blog - et je ne renie pas mes pulsions narcissiques.
(ou “Comment attirer de nouveaux lecteurs en postant des commentaires aguicheurs chez les ’blogueurs influents’”)
Dave
D’un autre coté, on est tous le blog rouge-sur-fond-blanc-rimes-de-CM2-coucher-de-soleil-dégoulinants d’un autre…
laurent
Pour ma part, j’ai trouvé son billet assez nauséabond. Sa plume impeccable quand elle parle de ce qu’elle connaît n’était plus que fielleuse. Je ne prétends pas être pire ou meilleur, mais elle souffre de la même blogopathie qu’elle reproche aux autres, et ne supporte pas un avis différent du sien. Mais j’ai dit ça, je n’ai rien dit.
gilda
Mouarf, avec le billet que je viens de commettre je suis définitivement tombée dans l’armada de Mères Térésa. J’assume. :-)
Blah ? Touitter !