Parlez-moi français
Que dois-je faire pour persuader les Québécois francophones de parler en français lorsque je m’adresse à eux?
Même si c’est, dans la plupart des cas, une politesse, il devient gênant pour un Anglo qui vient de finir un cours de français de plus haut niveau, quand il essaye d’utiliser la langue nationale du Québec, de constater qu’un francophone lui réponde en anglais.
[…] J’ai donc expérimenté d’autres stratégies. Quand, dans un dépanneur, par exemple, on m’a répondu en anglais, j’ai dit: « Désolé, Monsieur, mais je ne parle pas très bien l’anglais, car je viens d’Ukraine. »
C’était efficace, parce que rares sont ceux qui connaissent l’accent ukrainien.
Le Devoir, Ean Higgins : “L’anglo de Saint-Pierre”.
Nicolas B.
Le réflexe d’adopter la langue que son interlocuteur semble maitriser le mieux n’est pas une exception québécoise. Les luxembourgeois aussi ont tendance a répondre en Français/Anglais/Allemand/Portugais quand ils maitrisent ce qui leur semble être la langue natale de leur interlocuteur. C’est clairement un obstacle pour apprendre la langue, même si tout cela part de bons sentiments.
VinZ
Oh, c’est classique, dans les endroits bilingues, les gens s’adaptent à l’accent qu’ils entendent.
Quand mon amie belge (francophone) s’adresse en néerlandais à un flamand, il lui répond le plus souvent en français (j’ai d’ailleurs assité à la scène une fois à Middelkerke). Alors même que si elle leur parlait français, certains feraient mine de ne pas le comprendre.
Maxime
Au Luxembourg, c’est la loi (si pas la constitution) qui dit qu’une personne s’adressant à l’administration doit recevoir une réponse dans la langue qu’elle connait le mieux (parmi les 3 langues officielles). Et la maîtrise des langues étrangères par les luxembourgeois est impressionnante. Voilà un pays qui parvient à faire ce que tous les pays de l’union européenne devraient faire si on veux une véritable Union Européenne : briser la tour de Babel. Chaque citoyen européen devrait être capable de savoir s’exprimer dans 2 langues de l’union au minimum (en plus de la sienne). Il n’y a qu’au Luxembourg qu’on y soit vraiment arrivé (des efforts en Flandre tout de même).
Au Pays-Bas, les gens sont tellement fiers de montrer qu’ils parlent bien anglais qu’ils ne loupent pas une occasion d’utiliser cette langue. Par ailleurs, comme leurs voisins flamants ils visent aussi l’efficacité de la communication de la sorte, car ils parleront toujours mieux anglais que leur interlocuteur le néerlandais avec l’accent du coin. Il arrive même que 2 néerlandophones natifs mais de régions différentes préfèrent utiliser l’anglais ou le français pour communiquer (de moins en moins vrai cependant, ils font des efforts pour unifier cette langue).
Vinz : à Bruxelles, les flamands sont effectivement très habitués à parler français, et le parlent généralement assez bien. De toute façon, 95% des francophones de Bruxelles parlent (très) mal le flamand ET ne cherchent surtout pas à l’améliorer (ils sont généralement traumatisés par des mauvais souvenirs des cours de flamand à l’école). Mais si tu vas en Flandre profonde, la maîtrise du français est bien plus aléatoire, et ceux qui le parlent feront comme s’ils ne le connaissent pas (Pour leur faire apprendre le français : “Je viens du sud de la France / Suisse / Canada, je ne suis pas belge (et encore moins wallon) ni chti”). Moi pour mettre tout le monde d’accord, quand on me parle en néerlandais/flamand, je réponds en anglais (je ne parle pas néerlandais).
L’accent ukrainien ça doit ressembler à l’accent russe (les langues sont vraiment très proches, et j’imagine que la-bas si tu essayes d’apprendre l’ukrainien… tu vas avoir tout le monde qui va te parler en russe). A choisir, je dirais plutôt : “je viens de Roumanie” (où effectivement, beaucoup de personnes parlent Français).
xave
Mmmh, on dit quand même des luxos qu’ils parlent tous très mal leur trois langues, hein ? (faut dire ce qui est, un tiers de la scolarité dans chaque langue, il finissent par tout mélanger, les pauvres…)
Et n’exagérons rien, le “bonjour-je-suis-français”, ça marche aussi très bien avec une plaque 59. Mais nous, c’est pas pareil : nous sommes aussi flamands, pour la plupart, juste non pratiquants (et de toutes façons, les quelques restes de flamand qui nous viennent de nos grands-parents sont totalement incompréhensibles pour les néerlandophones, justement parce que le flamand de France, non content d’être sévèrement méridional par rapport aux autres, est le seul à n’avoir pas été touché par les velléités d’unification de la langue.)
Tom Roud
C’est marrant, il m’arrive exactement la même chose à Montreal mais dans le sens inverse. Tu es dans un magasin anglophone, tout le monde parle anglais, et on te répond en Français. Il est vrai aussi qu’il doit y avoir une loi comme quoi les employés des magasins doivent pouvoir parler français au Québec, non ?
Laurent Gloaguen
La loi impose d’assurer un service en français, mais elle n’est pas toujours respectée à Montréal.
celui
C’est marrant, il m’arrive exactement la même chose à Calgary, mais dans le sens inverse…
Denys
C’est marrant, il m’est arrivé exactement la même chose l’autre jour, sur une aire d’autoroute, entre Paris et Grenoble. J’avise une paire de bécanes britanniques stationnées là et j’attaque : “comin’ from Britain ?”, et le gus me répond en Français. Bon, vu les plaques, c’était pas très malin comme entrée en matière ; pas très causant, de toute façon, le gars. D’un autre côté, un trajet pareil en Speed Triple et en GSX-R, ça se respecte.
Tom Roud
C’est marrant, il y a comme de l’écho sur ce blog.
Laurent Gloaguen
Ohé ! Ohé…
Laurent Gloaguen
C’est marrant, j’arrive pas entendre l’écho…
padawan
… Ohé ! Ohé.
(Bin le temps que ça fasse l’aller-retour jusqu’ici, faut être patient !)
Blah ? Touitter !