Au préalable, un peu de cette belle musique qui baigne mon optimiste dominical :
(Même si je regrette un peu l’étendue des concessions faites à l’Irlande.)
Ensuite, force est de constater que nos nonistes ont des aigreurs d’estomac…
Le parti du “non” a toujours été une coalition incongrue d’intérêts hétéroclites (pour reprendre l’expression de Koztoujours, avec qui il m’arrive de partager certaines valeurs). En 2005, nous avons vu l’alliance de vues du Front National, des souverainistes antieuropéens et catholiques du MPF, des néo-gaullistes du RPF, des libéraux et libertariens unis, de quelques socialistes perdus ou opportunistes (Fabius, Mélenchon, Peillon et d’autres), des communistes et de l’extrême gauche. Il ne manquait plus que quelques écolos pour faire du “brun vert rouge”. Une telle coalition était manifestement incapable de fournir un projet de traité bis. Toute promesse à cet égard relevait du mensonge et de la démagogie.
De même manière, en Irlande, nous avions vu en 2008 embarquer dans le même navire le Sinn Féin, les ultralibéraux, les communistes, les cathos antiavortement, etc.
Maintenant, les nonistes de gauche en sont à espérer d’un David Cameron (conservateur europhobe) ou d’un Václav Klaus (populiste ultra-libéral) pour torpiller la construction européenne à 27. Oui, ceux-là mêmes qui hurlaient en 2005 que le projet livrait l’Europe pieds et poings liés aux affres du libéralisme à coups de putes slovaques et plombiers polonais.
L’analyse d’Anatole Kaletsky est toujours exacte, la victoire du camp noniste serait un coup d’accélérateur pour la libéralisation de l’Europe et signerait la fin du modèle social européen.
C’est pathétique.
Allons, un peu de prose gaucho-noniste pour nous détendre :
Ces infects traîtres que sont Sarkozy ou Barroso, comme la valetaille médiatique qui est payée pour leur servir la soupe, savourent leur vengeance. Ils se réjouissent bruyamment et sans pudeur de la victoire de Leur Europe. Celle du pognon, celle des multinationales, celle de la concurrence libre et non faussée, celle de la croissance aveugle, celle du libéralisme. L’histoire jugera ces salopards et leur déni de démocratie. Elle jugera aussi leurs lâches complices, les “socialistes”, ces veules hypocrites qui font tout pour se prétendre différents, mais qui sont exactement les mêmes. […]
2005, furtif instant de grâce et de démocratie, accident industriel de la propagande à l’artillerie lourde, est effacé.
La “crise”, qui aurait pourtant dû ouvrir les yeux aux plus aveugles, et montrer en pleine lumière en quelle estime les politiciens les tiennent, et à quel point le système libéral est fiable et juste, n’aura servi à rien.
“2005, furtif instant de grâce et de démocratie”
Ouais, la démocratie n’est réelle que lorsqu’elle aboutit à reconnaitre mon avis, quoi…
Si on peut d’ailleurs trouver un point commun à cette “coalition incongrue d’intérêts hétéroclites” c’est peut-être bien cette incapacité à penser la démocratie en termes d’opinions divergentes et d’harmonieuse cohabitation d’i-celles.
Non, pour ces gens, il n’y a que Le Peuple, un fantasme soit sacralisé comme souverain soit dénigré comme aliéné.
Comme je l’avais lu dans ce bel article de Cormary datant d’il y a 5 ans, Le Peuple, l’opium des souverainistes, “Le peuple, dans une démocratie, c’est la majorité. Autrement dit, ça n’existe pas.”
Laurent j’aime bien les citations que tu nous refiles d’habitude mais l’amalgame que tu fais entre les propos haineux de ce superNo, illustre inconnu, et tout les autres nonistes me déplait fortement.
Thomas Lecourbe, ancien militant de Désirs d’Avenir, qui a participé activement à la campagne dans le cadre de la Netscouade, semble bien dégoûté…
[…] Ce qui a fait le buzz il y a quelques semaines sur la sortie du site était secondaire. Le problème est plus profond que cela, et ce site est en fait la traduction publique de ce qu’elle vit et provoque depuis deux ans. Incapable de se créer des loyautés, car peu loyale elle-même, elle se retrouve isolée assez justement par tous ceux qui un jour ont cru en elle. Il s’agit de ses soutiens politiques certes, volages, mais surtout de son entourage proche. Ce second entourage est plus révélateur, car on ne saurait suspecter ceux-là d’être attirés par la lumière à laquelle ils n’ont d’ailleurs jamais prétendu. Cette distance, au-delà d’une attitude parfois ingrate, est surtout provoquée par un autre facteur : depuis deux ans, elle ne travaille pas.
Si le président-candidat d’en face connaît ses dossiers (même s’ils en tirent des projets auxquels je n’adhérerai jamais), Ségolène ne travaille pas plus depuis sa défaite, qu’elle a pourtant présentée comme un tremplin et une étape pour préparer la suite. […] Ce non-travail a comme conséquence ce qu’elle vit aujourd’hui : un discrédit total. Interrogez les gens non-politisés autour de vous et faites leur parler de Ségolène Royal. Si cette image peut être changée avec du travail, en bossant sur des dossiers et en faisant des interventions pointues, ce processus n’a jamais été en cours. Elle le considère comme secondaire et préfère briller par des coups…
Lors de l’été 2007, ses porte-paroles, relayés par les journalistes ont entretenu la musique sur le mode « elle lit beaucoup, écrit son livre, et travaille sur les dossiers pour la suite ». Chaque personne qui aura lu son livre « Ma plus belle histoire d’amour » et qui connaît un peu les plumes de son entourage reconnaîtra les « nègres » de chaque chapitre, dont ni l’écriture, ni le style sont uniformes. Chaque personne qui aura un jour lu un texte de Ségolène Royal elle-même aura reconnu que, à part l’introduction (ou la conclusion, je ne l’ai pas sous les yeux) de deux pages, aucune autre n’est d’elle !
Ensuite, j’ai personnellement été témoin de deux situations durant lesquelles je me suis vraiment dit qu’elle ne savait pas elle-même où elle allait, et qu’elle ne gérait rien. Je ne les détaillerai pas, mais ma conclusion a toujours été la même : « si elle n’est pas capable de gérer dix personnes, peut-on vraiment lui en confier 64 millions ? ».
Pourtant, j’ai, comme beaucoup d’autres et pendant longtemps, cru en elle comme personne. Nous étions là par conviction, mais aussi parce que nous avions confiance en elle. Cette confiance n’existe plus et continuer auprès d’elle serait par pur cynisme.
[…] Un beau gâchis en tout cas. Je ne renie rien de mes idées et mes convictions, mais il est évident que ce ne sont pas ces gens qui les mettront en application… […] Mais avant très très très longtemps, la France ne comptera aucun Président de la République issu du PS. D’ailleurs, seront-ils seulement au second tour en 2012 ? Sincèrement, je ne le crois pas…
Constat un peu tardif… (Dès 2006, je savais que Ségolène était une impasse pour le PS. Je l’ai dit, répété au cours des ans, et m’en suis pris plein la gueule de ségolâtres de tous horizons :-)
Enfin, nous dirons qu’il n’est jamais trop tard pour revenir de ses illusions.
Cela dit, en 2007, il y un proche de Ségolène qui faisait exactement les mêmes observations que Thomas, il s’agit d’Éric Besson. Un homme précurseur, assurément.
Je crois que l’appeau à trolls (nonistes, ségolistes) a perdu de son efficacité ;)
Cependant, on peut encore espérer voir une figure socialiste alternative émerger d’ici 2012. En 2005, on croyait que les primaires se résumeraient à un duel Fabius-DSK…
Ce genre de post confirme que la vague Royal s’est levée trop haut et trop vite pour durer. Que Royal a plus séduit que convaincu. Et qu’elle est vraiment aussi nulle qu’elle en a l’air.
En tout cas, les français sont coincés avec Sarkozy pour encore quelques temps. Bon courage les gars!
Celui
Tu aurais pu citer le passage sur Eolas quand même.
100% d’accord. Et je dirais même plus “ubuntu, ça pue”.
aymeric
“2005, furtif instant de grâce et de démocratie” Ouais, la démocratie n’est réelle que lorsqu’elle aboutit à reconnaitre mon avis, quoi…
Si on peut d’ailleurs trouver un point commun à cette “coalition incongrue d’intérêts hétéroclites” c’est peut-être bien cette incapacité à penser la démocratie en termes d’opinions divergentes et d’harmonieuse cohabitation d’i-celles. Non, pour ces gens, il n’y a que Le Peuple, un fantasme soit sacralisé comme souverain soit dénigré comme aliéné.
Comme je l’avais lu dans ce bel article de Cormary datant d’il y a 5 ans, Le Peuple, l’opium des souverainistes, “Le peuple, dans une démocratie, c’est la majorité. Autrement dit, ça n’existe pas.”
Bob Marcel
Laurent j’aime bien les citations que tu nous refiles d’habitude mais l’amalgame que tu fais entre les propos haineux de ce superNo, illustre inconnu, et tout les autres nonistes me déplait fortement.
Blah ? Touitter !