Faire couler l’encre
— Surtout ! Ne parlons pas de l’affaire !
Vendredi 18 décembre, un cahier spécial de Mediapart sera en vente dans les kiosques, au prix de 2,50 euros. Son thème : dire non au débat sur l’identité nationale. Tiré à 50.000 exemplaires, ce numéro spécial de 32 pages couleurs fait suite au grand succès de l’Appel de Mediapart « Nous ne débattrons pas » qui a déjà recueilli près de 40.000 signatures.
Pourquoi un numéro spécial papier ? Parce que beaucoup de nos lecteurs l’ont souhaité, notamment autour de cet appel pour lequel la demande d’un support utilisable partout a été forte. En cette période de fin d’année, où il n’est pas toujours simple de se déplacer avec un ordinateur, ce prolongement imprimé d’un journal numérique permet de nouveaux usages de Mediapart. Il répond aussi à la demande de « contre-débats » qui monte des universités et des associations.
Mediapart, la rédaction de Mediapart : “Un cahier spécial de Mediapart ce vendredi”.
Il y a quelque chose qui m’échappe un peu, dire “non au débat sur l’identité nationale”, le clamer, en faire des analyses, envahir l’espace public avec ce message, n’est-ce pas participer au débat ?
L’ironie de la démarche n’échappe pas aux commentateurs sur la même page :
Mais c’est stupéfiant, Mediapart passe son temps dans ses articles, dans les commentaires à débattre de ce sujet !
Je l’ai déjà écrit, il ne fallait pas du tout dans ces colonnes aborder le sujet, il fallait le boycotter tout simplement, comme je le fais dans la vie de tout les jours, je zap le sujet et je passe à autre chose lorsque quelqu’un autour de moi me demande de débattre de ce sujet.
À force de faire des pétitions sur un tel sujet, il est amplifié, ne serait-ce que pour savoir si le sujet vaut la peine d’être débattu, avec arguments pour ou contre. C’est totalement contre productif !
Ce “débat” qui n’en est pas un ressemble à un troll gouvernemental, un appeau à gauchistes, pire, une diversion façon contre-feu, une manœuvre de communication dilatoire.
… Ils en ont parlé.
Et deux bouteilles plus tard, il ajoutait, en fixant d’un œil toujours malicieux et vaguement supérieur le clan des bobopposants : “Moi, je dis ça comme ça mais vous les opposés au débat, vous ne valez pas plus que les approuveurs de débats, tous vous entrez tout pareil dans le jeu au petit Nicolas.” On faisait semblant de l’ignorer, les uns et les autres, et citoyennement on débattait de plus belle. Alors, un peu vexé par notre bruyant silence, et à peu près complètement désinhibé par le divin breuvage qu’il avait consommé comme nous autres sans trop de modération, il en rajouta une couche, qu’il croyait ultime, en agitant son index céleste sous nos nez sublunaires, mais l’œil sombre, plus du tout malicieux cette fois-ci : “Je dis non au débat sur le débat. La planète brûle ! Les pauvres sont pauvres !” Il y tenait à renvoyer dos à dos les patriotes impliqués et les opposants concernés. Et surtout, il voulait que ça se sache.
Causeur, Florentin Piffard : “In vino veritas”.
Mox Folder
Ils sont ridicule, et cette peur de participer au débat me fait me demander si ça pas cache quelque chose… au fond ils ont surement la trouille de s’appercevoir qu’on retrouverait les mêmes courants idéologiques à gauche et à droite.
Blah ? Touitter !