Les nuits du belvédère
J’ai l’impression que cet article a été écrit dans les années 50.
Passé l’heure de fermeture des parcs, il y a tant de fêtards rassemblés sur le belvédère du mont Royal que la police a du mal à les déloger. À tel point que la police de Montréal a proposé aux autorités d’installer une barrière pour en limiter l’accès après 23 h.
[…] Selon lui, plusieurs personnes se rendent au belvédère pour admirer le paysage. Mais une fois la nuit tombée, des jeunes se regroupent autour de leurs voitures et écoutent de la musique tout en buvant de la bière. Après l’heure de fermeture du parc du Mont-Royal, ils refusent souvent de quitter les lieux.
« Il est parfois arrivé qu’un véhicule de patrouille arrive au belvédère dans la nuit, après les heures de fermeture, et qu’il y ait une cinquantaine de voitures et une centaine de personnes rassemblées. Les gens se mettent à crier : “On veut rester, ne nous mettez pas dehors.” C’est intimidant pour deux policiers. Ils doivent appeler du renfort, et c’est plus long. »
[…] « Tous les jeunes se réunissent comme ça dans toutes les villes du monde. C’est normal, précise-t-il. Les jeunes font ça au Dunkin Donuts de Sept-Îles… Mais au mont Royal ? ! Le mont Royal est un lieu patrimonial et ne devrait pas être utilisé pour ça. »
La Presse s’est rendue au belvédère un vendredi soir après l’heure de fermeture, vers minuit. Une trentaine de voitures étaient garées malgré le mercure qui affichait -20 °C. De certaines s’échappait une musique étouffée dont on entendait surtout la basse. Des jeunes accoudés à une Honda Civic semblaient fumer un joint. Un peu plus loin, un jeune homme se tenait debout à quelques centimètres du poteau portant la pancarte qui rappelle que le stationnement est interdit après 23 h. Il urinait dessus.
Mais sur le bord de la falaise, devant le paysage, Walid Lameu et sa copine, bien emmitouflés dans leur manteau, profitaient du ciel dégagé.
« Moi, je suis venu ici une dizaine de fois pour profiter de la vue, a-t-il raconté entre deux bouffées de cigarette. C’est tranquille et c’est joli. »
Le mécanicien de 20 ans a dit ignorer que le lieu était fermé après 23 h.
« C’est sûr que j’ai déjà vu des joints et de la bière ici. La musique est trop forte parfois, mais rien de trop grave. Ce serait dommage qu’ils mettent des clôtures, sérieusement. Regarde comme c’est beau la nuit ! » a-t-il lâché en montrant les lumières de la ville, en contrebas.
La Presse, Gabriel Béland : “Belvédère du mont Royal: les policiers demandent une barrière”.
C’est beau une ville la nuit… Laissons donc les mécaniciens de 20 ans avoir des émotions esthétiques.
Karl, La Grange
Ça c’est du journalisme de terrain, de l’enquête !
Comme quoi les jeunes sont plus courageux que les vieux croutons.
Aaaaah la basse ! Vous savez ces choses qui détruisent vos tympas, et qui sont à l’origine de cette dégradation morale de la jeunesse. Il ne manquerait plus qu’ils écoutent les Walkyries de Wagner…
Vraiment pour voir ou sentir un jeune fumer un joint. Il suffit de se ballader rue Sainte-Catherine, pas besoin d’aller se les geler sur le Mont-Royal.
Non respect des instructions, non respect du mobilier urbain, vous voyez bien que c’est un endroit de moralité douteuse et une zone de non respect. C’est vrai qu’il n’y a pas de types complètement bourrés de la rue Saint-Denis ou de la rue Crescent qui pissent dans les ruelles. :)
C’est vrai que cela fait très années 50. Et d’ailleurs, je l’ai cru à la lecture de ton billet, jusqu’à la phrase Honda Civic.
Laurent Gloaguen
C’est effectivement du vrai journalisme de terrain, ce ne sont pas des blogueurs qui prendraient de tels risques pour dévoiler ces faits qui bouleversent l’opinion publique.
des fraises et de la tendresse
je dirais même plus : du vrai reportage d’investigation comme on aimerait en lire plus souvent !!!!!!!!!!!!!
padawan
Les braves gens n’aiment pas que…
Karl, La Grange
Les délinquants du belvédère le plus haut du monde se lancent.
Blah ? Touitter !