Courrier reçu de Maîtres Nicolas Maubert et Tania R####, avocats à la Cour. Cabinet RiveDroit avocats, 91, bd de Courcelles, 75008 Paris, qui “se distingue par sa souplesse, sa réactivité et sa dimension humaine” et qui “perpétue la tradition d’excellence, en pratiquant des honoraires modérés” [taux horaire compris entre 150 et 300 € hors taxes].
Pour aller ainsi faire la chasse au petit JPEG cracra qui traîne sur le Web (et pas le plus moche), il faut croire que Stéphane Ducandas, auteur des photographies de Valérie Bègue posant en bikini sur une croix pour une marque de fringues locales en Réunion, a un problème avec cette série ou n’assume pas son passé. Parce que même avec des “taux horaires modérés”, ça doit coûter bonbon d’utiliser un cabinet d’avocat pour envoyer des dizaines de recommandés à travers le monde (la soi-disant annexe de constat d’huissier porte le numéro 63).
(Pour mémoire, Stéphane Ducandas utilise une jeune nymphette de 16 ans alors inconnue pour faire des photos de mode. Ces images à caractère publicitaire proviennent de la société Pardon — c’est le webmaster de Pardon qui aurait vendu les photos au magazine Entrevue. L’une d’entre elles, particulièrement vulgaire, où Valérie Bègue lèche du lait concentré, laisse voir clairement le logo de la société Pardon apposé sur la boîte de conserve. Et quand on voit des vêtements sur les photos, il sont, comme par hasard, signés Pardon. Après, il est difficile de prétendre qu’il s’agissait de “photos strictement privées” ou “intimes”…).
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P.S.
Bon, il s’agit probablement pour Stéphane Ducandas de faire des sous. J’ai trouvé ça qui trainait sur le Web (je n’en connais ni le destinataire ni ne peux prétendre de son authenticité, mais cela paraît vraisemblable) :
[…] Je fais suite à mon courrier recommandé du 25 août 2010, reçu le 6 septembre 2010, et à votre courrier électronique du 8 septembre 2010 par lequel vous m’informiez du retrait des photographies de mon client de votre site internet, ce dont j’ai pris acte.
Cependant, le préjudice consécutif aux actes de contre façon de droit d’auteur de Monsieur Stéphane Ducandas reste entier. C’est la raison pour laquelle celui ci m’a d’ores et déjà donné instruction de vous assigner devant le Tribunal de Grande Instance de Paris en contre façon de droit d’auteur afin d’obtenir réparation de son préjudice.
Mon client reste toutefois ouvert à un règlement amiable de cette affaire à condition que celui-ci s’effectue rapidement (avant la fin du mois) sur la base d’une indemnisation forfaitaire globale et définitive à hauteur de 1 000 euros, montant qui serait sensiblement réévalué si une procédure contentieuse s’avérait nécessaire.
[…]
Nicolas Maubert
Avocat à la Cour
RIVEDROIT A.A.R.P.I.
[…]
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P.S. bis
Ah, merde, j’avais pas lu ça sur le site de Rivedroit Avocats…
Les Internautes ne sont pas autorisés à créer un lien hypertexte vers le Site Web et/ou une page quelconque du Site Web et/ou d’un fichier s’y trouvant sans l’accord préalable et exprès du Cabinet.
Désolé, je ne recommencerai plus. Promis, juré.
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P.S. ter
Sur les circonstances de la réalisation de ces clichés :
Pardon Création est une entreprise réunionnaise de vente de vêtements qui a acquis sa notoriété au travers de campagnes de publicités volontairement provocantes (notamment à l’égard de l’Église catholique).
Valérie Bègue était alors salariée par la société Pardon et était l’égérie de la marque. “À l’époque, Valérie Bègue était vendeuse et mannequin pour la griffe.” [Journal du Dimanche du 23 décembre 2007, Adeline Fleury et Mahdia Benhamla, “La Réunion se lève pour Miss France”.] Pour les prises de vue, la société Pardon a “prêté” son employée et les vêtements.
La société Pardon était commanditaire du travail. “Ces photos ont été prises dans le cadre d’une recherche artistique avec un photographe, Stéphane Ducandas, dont les travaux n’ont finalement pas été retenus par la marque.” [Communiqué de presse de Pardon Création, décembre 2007.]
Les photos, stockées sur un serveur de l’entreprise, ne seront pas utilisées dans les opérations de communication, sauf une fois, par erreur, par la franchise de Dunkerque. Peter Mertes, le PDG, soutient qu’elles ne répondaient finalement pas aux attentes artistiques de la marque. Le photographe, Stéphane Ducandas, croit que la société ne voulait pas payer le prix de l’exploitation de ces photos. “Il [Peter Mertes] est plutôt du genre à avoir des oursins dans les poches”, déclare-t-il à Patrice Boccanfuso, journaliste au Quotidien de la Réunion.
Une fois Valérie Bègue élue Miss France, ces photos deviennent compromettantes pour la jeune femme compte tenu du règlement de la compétition qui impose de “n’avoir jamais posé ou s’être exposée dans un état de nudité partielle ou totale”. Des courriels anonymes arrivent dans les rédactions parisiennes pour signaler l’existence de ces photos.
Peter Mertes dément leur existence, mais, piégé par un journaliste qui bluffe en prétendant déjà être en possession des photos, le PDG menace de procès quiconque publierait ces photos censées n’avoir jamais existé.
C’est finalement un employé indélicat de l’entreprise, le webmestre, qui vendra pour 8 000 euros les photos en haute résolution à un journaliste d’Entrevue, Franck Rousseau, lequel s’était déplacé à La Réunion spécialement pour trouver ces photos sur la foi des courriels reçus par la rédaction. Par la suite, on apprendra qu’il y avait aussi un autre vendeur, mais son identité n’a pas été révélée.
La publication des photos par Entrevue suscite un intérêt considérable et déclenche une importante polémique avec le comité Miss France, ce dont tous les médias français se feront écho, ainsi que le gouvernement via Christian Estrosi, secrétaire d’État à l’Outremer. Les photos sont reprises par beaucoup de médias. “Entrevue n’était pas encore livré à La Réunion que les photos en question étaient déjà sur le site internet de RFO, télévision du service public.” [Le Quotidien de la Réunion, 29 décembre 2007.]
Dans un procès contre Choc qui a publié une autre série de photos, Valérie Bègue est déboutée de ses demandes, au motif principal du droit à l’information.
Dans sa décision, le magistrat rappelle d’abord que le droit à l’image (article 9 du code civil) « n’est pas un droit absolu ». « Le principe de liberté de l’information conduit à le limiter en certaines circonstances touchant à l’actualité ou à la vie publique ou professionnelle de personnes dont la notoriété les expose à la curiosité légitime du public ». Car les fameuses photos sont assorties d’un « article dans lequel un rapprochement est effectué entre l’image de Melle Valérie Bègue montrée par les clichés et le non respect par l’intéressée du règlement présidant le déroulement du concours de Miss France » exigeant dans son article 12 de « n’avoir jamais posé ou s’être exposée dans un état de nudité partielle ou totale ».
Le magistrat estime que « ces photographies ne sont ni choquantes ni équivoques ; elles ne dégradent pas l’image de Melle Valérie Bègue ». « L’existence de ces photographies peut donner à penser qu’en souscrivant aux conditions régissant le déroulement de l’élection de Miss France 2008, Melle Valérie Bègue, finalement élue, a pu faire, sur un point précis, par omission ou par manque de sincérité, des déclarations contraires à la réalité ».
« Compte tenu du fort intérêt public et médiatique suscité par l’élection annuelle de Miss France, de la grande notoriété à laquelle accède celle qui a obtenu ce titre, compte tenu encore du symbole que celle-ci représente pour de très nombreux Français et de la curiosité qui en découle pour sa personne et son comportement, il ne peut pas être soutenu que l’information révélée est sans intérêt pour le public », ajoute le jugement.
Le Quotidien de la Réunion, Jérôme Talpin, 4 mars 2008 : “Valérie Bègue perd son procès contre « Choc »”.
Off Topic
Sans goto, beaucoup de nos outils de dev. favoris (à commencer par le code généré par lex et yacc/flex et bison) tourneraient beaucoup plus lentement.
‘Faut vraiment avoir aucune sensibilité en matière de performance pour avoir envie de supprimer goto, même si en effet, son utilisation ne rend pas le code particulièrement lisible.
celui
Comparer du code produit automatiqueme par lex et yacc à partir de prédicats mathématiques fournit en entrée avec du code pissé par un ingé bourré, camé pour tenir les délais impossibles et mal payé, il est là le vrai troll.
OlivierJ
Sur l’usage du goto en programmation, certains connaissent sûrement cette discussion sur la mailing-list de Linux, avec Linus en particulier (c’était début 2003) : Linux: Using goto In Kernel Code .
Olivier
Off Topic, je n’ai jamais remis en cause l’utilité de goto en assembleur ou autres langages bas niveau que je ne connais pas :)
Par contre, pendant 10 ans, il n’est jamais arrivé une seule fois que je me dise “ce problème serait plus simple à résoudre avec un goto”.
Et surtout, on parle de PHP là. Un wrapper sur la libc dont la grande majorité de ceux qui s’en servent n’ont jamais eu l’idée de regarder la quantité de ram qu’ils consomment.
Je reconnais que j’aurai du dire “un langage de script”.
Off Topic
@celui (et merci à OlivierJ):
Les outils ne sont mauvais que si l’on en fait mauvais usage.
Et c’est ainsi que nous arrivons sur le sujet de la libre vente des armes.
Blah ? Touitter !