Kaniukisation
Car en Israël, le registre national de la population mentionne la religion des individus (75% sont juifs, 17% musulmans, 2% chrétiens, 1,5% druzes et 4% sans religion) aux côtés de leur nationalité (non pas « israélienne » mais « juive » ou « arabe » pour les personnes nées sur le territoire national). Et si la loi permet de passer d’une religion à l’autre en produisant un certificat de conversion, il était jusque là impossible à un juif de basculer dans la catégorie « sans religion ».
Au terme d’une longue procédure judiciaire, Yoram Kaniuk y est pourtant parvenu: il reste « juif » par sa nationalité mais devient le premier Israélien à pouvoir légalement y accoler le qualificatif « sans religion ».
[…] Pour tous les candidats à la « kaniukisation », cette décision est perçue comme un pas majeur vers une séparation du politique et du religieux dans un Etat défini comme « juif et démocratique » par la jurisprudence de la Cour suprême. Elle s’inscrit dans la lignée de la loi sur le mariage civil, adoptée en 2010, et qui permet désormais à deux personnes identifiées comme « sans religion » de se marier en Israël.
« Ces décisions ouvrent une brèche dans le mur, estime Oded Carmeli. Elles réduisent l’emprise de la religion sur nos vies ». « Ce que nous voulons maintenant, c’est que la Cour Suprême reconnaisse aux gens le droit de quitter la catégorie “juif” pour la catégorie “sans religion” sans avoir à passer devant les tribunaux », explique Yael Katz-Mastbaum.
Si la décision de justice rendue en faveur de Yoram Kaniuk relance l’éternel et fondamental débat sur ce que signifie « être juif » — religion, culture ou nationalité ?, elle radicalise aussi le divorce entre deux Israël, où ceux qui souhaitent réaffirmer le caractère juif de l’Etat (à l’instar du premier ministre Benyamin Netanyahu demandant aux Palestiniens de reconnaître Israël comme « Etat juif ») font face à ceux pour lesquels cette tendance met en péril la démocratie.
Slate, Emmanuelle Talon : “Yoram Kaniuk, démissionnaire du judaïsme”.
Dav
Sans rentrer dans le fond, je pense que ceux qui affirment le caractère “juif” de l’Etat ne sont pas forcément de droite en Israël étant donné que c’est le principe même de cet état théorisé par Herzl.
On ne peut donc pas qualifier cette volonté de tendance.
Blah ? Touitter !