Journal de bord

vendredi 2 mars 2012

L’école, à quoi ça sert ?

Le seul vrai succès historique de l’école est d’avoir fait reculer l’analphabétisme. Et encore, c’est un succès très mitigé : selon la fondation pour l’alphabétisation, 49% des Québécois sont analphabètes ou ont de trop faibles compétences en lecture pour accomplir les tâches élémentaires de leur vie courante. Alors soit que l’école ne fait pas son travail, soit que l’école ne sert pas vraiment à transmettre des connaissances - et j’ai tendance à choisir cette seconde option. Car même les écoles les plus libérales restent… des écoles, c’est-à-dire des lieux où l’on transforme des individus en citoyens, en consommateurs, en main d’œuvre - autrement dit, en simple marchandise. Toutes les écoles, qu’elles soient privées ou publiques, catho ou alternatives, sont des lieux où on apprend le conformisme et l’obéissance. Et la cour d’école et le gymnase participent autant que la classe à ce processus, particulièrement pour les garçons qui y apprennent l’esprit grégaire et la soumission au chef de meute.

Née avec l’industrialisation, l’école moderne fonctionne comme une usine. Elle a évidemment comme but de donner aux individus les habilités élémentaires en lecture et en calcul pour qu’ils puissent comprendre ce qu’on attend d’eux dans le contexte du travail et mettre en application les procédures de production. Mais encore plus important, elle instille dans l’esprit des jeunes la discipline qui est nécessaire au travail: comment adapter son cycle de sommeil et l’heure de réveil pour se plier aux exigences du boulot, comment arriver à l’heure, apprendre à contrôler ses sphincters pour aller aux toilettes uniquement aux moments prévus à cet effet, bref, savoir être un esclave à temps partiel capable d’autodiscipline. Enfin, l’école a pour mission d’inculquer le respect de l’autorité et pousse l’élève à adopter un comportement hiérarchique de respect envers ses supérieurs et de condescendance méprisante envers les subalternes.

Le blog flegmatique d’Anne Archet : “Étudiants, encore un effort si vous voulez favoriser l’accès à l’éducation”.

1. Le 2 mars 2012,
Gagarine

Maintenant, grâce au télétravail, on n’a même plus besoin des compétences transmises par l’école. Pas besoin d’arriver à une heure donnée, d’adapter son cycle de sommeil ou même de contrôler ses sphincters.

Blague à part, c’est quand même du bon gros trollage de toto. Trolleuse conséquente, mais trolleuse quand même.

2. Le 2 mars 2012,
Romain

Oui allez, supprimons les écoles, comme ça nous finirons complètement le travail des néolibéraux.

3. Le 2 mars 2012,
OlivierJ

Il y a du vrai dans son article, mais la société étant conformiste par nature, l’école l’est-elle plus qu’autre chose ? On a tous eu au moins un prof qui nous a appris l’esprit critique et la réflexion.

@Romain : J’aimerais bien savoir pourquoi les (néo-)libéraux voudraient supprimer l’école.

4. Le 2 mars 2012,
Maxime
5. Le 2 mars 2012,
politoblog

N’importe quoi !!! Mais quelle réduction !!! Mais quelle petite lorgnette !!! L’école c’est le dernier et unique lieu de la discussion et de l’enseignement socratique. C’est là qu’on stimule l’individu et qu’on en ressort tous ses potentiels. C’est l’endroit où chacun peut apprendre à se connaitre. C’est le seul le dernier lieu de l’acte intellectuel gratuit. La fonction première de l’école c’est l’ENSEIGNEMENT ! L’envisager dans toute autre acceptation c’est se tromper !!! Remettre en cause l’école, mais quelle drôle d’idée !!!

6. Le 2 mars 2012,
Maxime

Oser dire que l’école est le “dernier lieu de l’acte intellectuel gratuit” sur internet, c’est…

Ah, c’est déjà vendredi en fait.

7. Le 2 mars 2012,
politoblog

@ Maxime Parce que vous allez peut être m’expliquer qu’Internet est un lieu où s’épanouit l’intelligence ? Lorsque la télévision a été crée il existait une idée préconçue selon laquelle, on pourrait faire de l’enseignement grâce à la télé diffusion et qu’à ce titre, à terme, peut être, l’école, en tant qu’institution, n’aurait plus de raison d’exister. Alors inutile d’ouvrir AUJOURD’HUI le même débat à propos d’Internet. Ca déborde plutôt de crétinerie et l’intelligence et plutôt marginale et difficle à trouver !

8. Le 2 mars 2012,
Maxime

Ainsi donc, de l’aveu même de son auteur, le politoblog « déborde plutôt de crétinerie et l’intelligence et plutôt marginale et difficle à trouver ! ». ;-)

Et puis on est vendredi soir, j’ai mieux à faire que d’argumenter pourquoi je ne suis pas d’accord. Alors trollons gaiement.

9. Le 2 mars 2012,
Guillermito

A choisir, je préfere etre l’esclave de mon patron qu’etre l’esclave de mes sphincters.

L’école apprend certes le conformisme, la hiérarchie, le respect de l’autorité, la discipline, l’arrivee a l’heure, mais permet aussi de s’en libérer, de les dépasser, de les sublimer, d’avoir le choix de les accepter ou non.

Bref. C’est un peu comme de dire : “La nourriture rend obese, arretons de manger !”.

L’ecole a des avantages et des inconvenients. Ses avantages depassent de tres loin ses inconvenients.

Ca me fatigue, tout ca, tiens. Si Anne n’aime pas l’ecole, qu’elle n’envoie pas ses enfants a l’ecole et qu’elle arrete de nous faire chier.

10. Le 2 mars 2012,
LeBougre

Guillermito, ne confondez pas l’école et l’université. Souvenez-vous qu’en France, la philosophie (base de l’éducation critique) n’était (il paraît que cela a changé…) étudiée qu’à partir de la Terminale (lorsque les enfants d’ouvriers sont déjà loin).

Une petite conférence gesticulée sur le sujet : http://www.scoplepave.org/l-ecole

11. Le 2 mars 2012,
politoblog

@ Maxime “Alors trollons gaiement” Quelle réponse pleine d’intelligence !

12. Le 3 mars 2012,
ossobuco

J’ai mal lu ou au Québec il faut aller à l’école pour apprendre à contrôler ses sphincters? (ici, c’est l’inverse : il faut contrôler ses sphincters pour être admis à l’école (maternelle) - pays cruel) Pour les reste je serais assez d’accord avec Guillermito que je ne connais pas personnellement mais qui a un très joli avatar.

13. Le 3 mars 2012,
Gilles

C’était mieux avant quand Anne Archet faisait des romans érotik…

14. Le 3 mars 2012,
Hoedic

Quel beau sujet pour troller :)

“C’est là qu’on stimule l’individu et qu’on en ressort tous ses potentiels.”

On n’est clairement pas aller à la même école… Dans la catégorie “inhibiteur de potentiels”, l’école (incluant l’université) ne donne pas sa place!

15. Le 3 mars 2012,
Karl, La Grange

Il y a école et école

16. Le 3 mars 2012,
Karl, La Grange

@Guillermito

Ca me fatigue, tout ca, tiens. Si Anne n’aime pas l’ecole, qu’elle n’envoie pas ses enfants a l’ecole et qu’elle arrete de nous faire chier.

Il faudrait surtout que si elle n’aime pas l’école (le personnage), qu’il arrête d’enseigner (la personne). Ce que je trouve passionnant dans cette discussion, c’est la discussion générée par une fiction sur un enjeu réel. Comme quoi, la société n’est pas perdue. Il y a encore de la poésie.

17. Le 3 mars 2012,
Laurent Gloaguen

[Rire.]

18. Le 7 mars 2012,
MGZALLP

49% d’analphabètes ? Les normes sont les mêmes qu’en France / c’est de la fiction ?

19. Le 7 mars 2012,
Karl, La Grange

L’école cela sert les intérêts du pouvoir

Blah ? Touitter !