Journal de bord

vendredi 18 mai 2012

Loi d’exception au Québec

Pour reprendre les termes de Bertrand St-Arnaud, député de Chambly, entendus en chambre vers 0 h 50, “une loi odieuse”, “une atteinte à la démocratie”, “un coup de force ignoble”. Ce n’est plus une question de droits de scolarité, c’est une question de pacte social et de libertés. C’est très grave.

Faisons bien la liste des députés qui voteront la loi… Nous la garderons en mémoire sous le titre “indignité nationale”. Toute la population devra être dans la rue pour manifester contre des intolérables atteintes aux libertés. Le 22 mai, j’y serai, et vous ?

Tristesse et colère.

Une journée très, très sombre dans l’histoire du Québec.

1. Le 18 mai 2012,
magoua

J’espère que la manif sera légale puisque l’article 29 de cet infâme projet de loi stipule que: «Quiconque, par un acte ou une omission, aide, ou, par un encouragement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même cette infraction et est passible de l’amende prévue…» soit 1000 à 5000 $.

En somme, on peut être coupable si on ne dit pas à quelqu’un de ne pas aller à la manif !

Ce gouvernement est franchement dégoûtant.

2. Le 18 mai 2012,
jeu de coiffure

Bonjour, Manifester est un droit, j’espère que vous serez nombreux à l’exercer ce jour là, étudiants et tous les autres! Je vous envoie des pensées de France. Sabrina.

Blah ? Touitter !

Coupable d’être debout

J’ai beau le retourner dans tous les sens, j’ai du mal à voir comment le projet de loi matraque déposé hier pourrait régler la crise étudiante et ramener la paix sociale.

Depuis le début de ce conflit, le gouvernement Charest sous-estime la détermination et l’intelligence du mouvement étudiant. Il fait maintenant le pari qu’un gros couvercle posé sur la marmite étouffera la grogne. Il tente d’imposer la paix de force, en bafouant des droits fondamentaux. Les premières réactions d’indignation laissent présager que ce ne sera pas si simple.

À défaut de chercher à négocier une solution salutaire pour tous - carrés rouges, carrés verts, carrés blancs ou pas de carré du tout -, le gouvernement choisit une ligne dure qui attisera davantage les tensions. Des pouvoirs accrus aux policiers. Un droit de manifester restreint pour tout groupe de 10 personnes ou plus, avec obligation de fournir au moins 8 heures à l’avance son itinéraire aux policiers (qui pourront le modifier à leur guise). Une interdiction de manifester à moins de 50 mètres d’un cégep ou d’une université. Un retour en classe de force. La possibilité de juger les associations étudiantes coupables par association en renversant le fardeau de la preuve. La possibilité de leur couper les vivres. Des amendes sévères de 1000$ à 125 000$ par jour aux dissidents…

Bref, c’est tout un mouvement social que l’on semble vouloir mettre au pas, bâillonner et pénaliser sévèrement. On bafoue la liberté d’expression. On bafoue la liberté d’association. On bafoue le droit à la dissidence. Voilà qui est indigne d’une société démocratique. Et après, ce sera quoi? La Loi sur les mesures de guerre?

Au début du conflit, le gouvernement Charest a choisi d’ignorer le mouvement étudiant contre la hausse des droits de scolarité. Il a ensuite tenté de le diviser. Puis, de le discréditer en l’associant à tort à la violence ou à un mouvement d’enfants gâtés intransigeants. Quand il s’est finalement assis pour «négocier», on a eu le droit à une mascarade, deux fois plutôt qu’une. Et bien que des propositions intéressantes aient été présentées, le gouvernement n’a jamais reculé d’un iota sur l’enjeu principal - la hausse des droits.

[…] Au-delà du fait que cette loi matraque ne règlera rien, on peut s’inquiéter du message qu’elle envoie à la jeunesse. On reproche souvent aux jeunes d’être individualistes. Voilà qu’ils se lèvent pour défendre l’accès à l’éducation pour tous. Et on les traite comme des voyous en prétendant agir pour l’avenir du Québec. Drôles de voyous que ces jeunes gens souvent plus éloquents que bien des politiciens.

«Ça me fait perdre foi en nos institutions démocratiques», a dit Léo Bureau-Blouin. Pour les étudiants, ce projet de loi qui brime la liberté d’expression est pire encore que la hausse des droits de scolarité, a souligné Martine Desjardins. Combien de jeunes brillants et talentueux comme eux, jugés coupables de s’être tenus debout, ne font déjà plus confiance aux institutions?

La Presse, Rima Elkouri : “La loi matraque”.

[…] Vous avez réagi en vous promettant de bien montrer aux Québécois de quel bois vous vous chauffez. Votre colère s’est abattue sur nous sans retenue. Vous tirez visiblement du plaisir à nous faire mal et à nous diminuer. Votre mépris exprimé de toutes les façons possibles et sur toutes les tribunes quand vous parlez de ce peuple qui, selon vos prétentions, n’a pas su vous reconnaître les qualités exceptionnelles que vous vous reconnaissez vous-même, en est la preuve flagrante. Votre orgueil vous donne envie de régler des comptes. Ce que vous faites en pensant peut-être que nous ne nous en rendons pas compte.

[…] Il se lève dans nos rues une toute nouvelle génération de jeunes qui n’ont pas peur de vous. Ce sont les enfants des parents, et parfois même des grands-parents, qui sont restés avec la Crise d’octobre 1970 de travers dans la gorge. Le Québec a découvert qu’il a une mémoire et que son « Je me souviens » n’est pas juste une phrase vide.

Je ne connais pas les gens qui vous conseillent en ce moment, mais je vous assure que vous auriez tous intérêt à venir marcher un soir, dans la rue, avec des milliers de jeunes qui réclament « leur juste part » de cette société si mal foutue qui est la nôtre et qui partageraient volontiers avec vous des idées pour arriver à un meilleur équilibre. Mais je sais que vous ne viendrez pas. Comme je sais qu’il n’y a pas d’abonné au numéro qu’ils ont composé.

Je ne sais pas si vous arrivez à dormir la nuit. J’espère que non. Moi, après votre conférence de presse annonçant votre décision d’imposer une loi spéciale à nos enfants, j’ai repassé dans ma tête tous les premiers ministres que j’ai connus. J’ai 80 ans. J’en ai connu plusieurs. Quelques insignifiants, sûrement. Des brillants ? Quelques-uns, mais en moins grand nombre que les précédents. Mais j’ai le regret de vous annoncer que vous êtes le pire ; c’est à se demander si vous avez du coeur.

Vous n’aimerez pas cette chronique. J’en suis bien consciente. Alors, si mon droit d’expression vous dérange tellement, je vous pense capable de vouloir me faire taire. Comme dit la chanson : vous pouvez m’envoyer vos policiers. Dites-leur « qu’ils pourront tirer, car je n’aurai pas d’arme ».

Les blessures que vous laisserez dans notre peuple, M. Charest, seront longues à guérir. Mais j’ai la certitude que nous y arriverons. Je suis heureuse de savoir que la relève est debout. Ça ira plus vite.

Le Devoir, Lise Payette : “Honte à vous, Jean Charest”.

Tout cela était préparé de longue date. Tout cela est un kidnapping de nos droits et libertés. Tout cela est un crime.

De deux choses l’une:

1) Le gouvernement Charest compte mettre à genoux le mouvement étudiant en le forçant à négocier sous la menace de cette loi spéciale qui est un couteau sur la gorge;

2) Le gouvernement Charest, devant la réelle possibilité d’un échec aux prochaines élections, tente par cette loi un véritable coup d’état qui réduit à l’impuissance toute forme de contestation de ses politiques.

Dans ces deux cas, je vois qu’une seule solution. Désobéir.

Il n’y aura pas assez de cellules pour nous tous.

Le Journal de Montréal, Jean Barbe : “Un coup d’État”.

1. Le 18 mai 2012,
xave

N’étant pas sur place, je me pose une question : y-a-t-il des versions québécoises du Figaro qui à l’inverse applaudissent Charest et ses idée à la con ?

2. Le 18 mai 2012,
xave

+s

3. Le 18 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Il y a de nombreux éditorialistes de droite dure qui font ce travail au Journal de Montréal et à La Presse. Le Devoir est plus modéré.

Chaque journal a une couleur, mais a généralement des chroniqueurs contre sa couleur pour dire “voyez, nous ne sommes pas partisan et respectons les différents points de vue”. Pour savoir la vraie couleur, il faut lire “l’éditorialiste en chef”. C’est une tradition nord-américaine dans la presse.

Le Journal de Montréal, c’est droite, plutôt démago (c’est un tabloïd).

La Presse, c’est droite fédéraliste.

Le Devoir, c’est centriste-souverainiste, mais personne ne le lit. “Trop intello”.

Pour un truc un peu plus (mais juste un peu, hein) à gauche, il faut aller voir du côté du bimensuel L’Actualité.

Il faut savoir qu’ici, pour beaucoup de monde, gauche est synonyme de marxisme, de radicalité, de communisme révolutionnaire, et d’impôts spoliateurs, ce qui effraye le citoyen ordinaire. Nous sommes bel et bien en Amérique du Nord !

4. Le 18 mai 2012,
xave

Note que je ne parlais pas du Figaro comme image de journal de droite vs. les journaux de gauche, mais bien comme la Pravda qu’il a été ces dernières années, le porte-parole du gouvernement.

5. Le 18 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Non, pas de Pravda ici :-)

6. Le 18 mai 2012,
Laeti

L’Actualité est plutôt de droite, non? Par contre, l’hebdomadaire Voir, journal culturel, est vraiment à gauche.

7. Le 19 mai 2012,
Karl, La Grange

hihi, j’aime bien lire “vraiment à gauche” quand c’est le Québec ou le Canada. Il y a des groupes minuscules mais Voir comme journal gratuit de gauche… non pas vraiment :D

À gauche

Plutôt indépendance en premier que gauche

et d’autres que j’oublie mais en général qui sont ultra-minoritaires pour les raisons que citent Laurent. La dichotomie au Québec se situe(ait) plus au niveau de l’indépendance/fédéralisme. Les indépendantistes ayant plus souvent des « valeurs de gauche » mais là encore il faut être prudent car… il y a aussi du fascisme populaire dans le corps des indépendantistes.

Ce n’est pas simple.

8. Le 19 mai 2012,
Laurent Gloaguen

On se souviendra que Richard Martineau était chroniqueur chez Voir… ;-)

9. Le 19 mai 2012,
Anne Onyme

Il en a aussi été le rédacteur en chef… Mais il y a bien longtemps. Et à l’époque, il avait d’autres idées qu’aujourd’hui. Quant à savoir si le Voir est de droite ou de gauche ou autre (…), je pense que dans le contexte actuel, c’est l’un des rares journaux (gratuit peut-être, mais payer n’est pas un gage de qualité) qui soutient ouvertement un mouvement social sans précédent dans les dernières années au Québec.

10. Le 19 mai 2012,
Laeti

Je voulais pas être Anne Onyme, mais Laeti…

Blah ? Touitter !

Principales dispositions de la loi 78

projet-loi-78-2012.png

Dispositions relatives aux établissements d’enseignement

Les universités et collèges d’enseignement général et professionnel (CEGEP), actuellement touchés par des mouvements de grève, sont fermés, les cours y sont suspendus. La reprise des cours se fera entre le 17 et le 30 août, suivant les établissements.

Ces dates imposées de reprise pourront être ultérieurement modifiées avec l’accord de la ministre de l’Éducation.

De fait, cette mesure rend caducs les jugements d’injonction précédemment délivrés pour contraindre à la reprise des cours dans certains de ces établissements. (Cf. Article 31).

Tout salarié d’un établissement demeuré ouvert doit se présenter au travail. Il doit “accomplir tous les devoirs attachés à ses fonctions, conformément aux conditions de travail qui lui sont applicables, sans arrêt, ralentissement, diminution ou altération de ses activités normales.” — Article 11.

Il est interdit à toute association de salariés et à ses membres de participer à une “action concertée” pouvant contrevenir à l’accomplissement des tâches normales des salariés. — 12.

“Nul ne peut, par un acte ou une omission, entraver le droit d’un étudiant de recevoir l’enseignement dispensé par l’établissement d’enseignement qu’il fréquente, faire obstacle ou nuire à la reprise ou au maintien des services d’enseignement d’un établissement ou à l’exécution par les salariés de leur prestation de travail relative à ces services, ni contribuer directement ou indirectement à ralentir, altérer ou retarder la reprise ou le maintien de ces services ou l’exécution de cette prestation.” — 13.

“Nul ne peut, par un acte ou une omission, entraver l’accès d’une personne à un lieu où elle a le droit ou le devoir d’accéder pour y bénéficier des services d’un établissement ou pour y exercer des fonctions. Sans restreindre la portée du premier alinéa, toute forme de rassemblement qui pourrait avoir pour effet d’entraver un tel accès est interdite à l’intérieur d’un édifice où sont dispensés des services d’enseignement par un établissement, sur un terrain où est situé un tel édifice ou dans un rayon de 50 mètres des limites externes d’un tel terrain.” — 14.

Une association d’étudiants doit prendre les moyens appropriés pour amener les étudiants qu’elle représente à ne pas contrevenir aux articles 13 et 14. Il en est de même pour une fédération d’associations à l’égard des associations d’étudiants qu’elle regroupe et des étudiants représentés par ces dernières.

Dispositions relatives aux manifestations publiques

“Une personne, un organisme ou un groupement qui organise une manifestation de dix personnes ou plus qui se tiendra dans un lieu accessible au public doit, au moins huit heures avant le début de celle-ci, fournir par écrit au corps de police desservant le territoire où la manifestation aura lieu les renseignements suivants :
1. la date, l’heure, la durée, le lieu ainsi que, le cas échéant, l’itinéraire de la manifestation;
2. les moyens de transport utilisés à cette fin. Le corps de police desservant le territoire où la manifestation doit avoir lieu peut, avant sa tenue et aux fins de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique, ordonner un changement de lieu ou la modification de l’itinéraire projeté; l’organisateur doit s’y conformer et en aviser les participants.” — 16.

“Une personne, un organisme ou un groupement qui organise une manifestation ainsi qu’une association d’étudiants ou une fédération d’associations qui y participe sans en être l’organisateur doit prendre les moyens appropriés afin que la manifestation se tienne conformément aux renseignements fournis en application du paragraphe 1 du premier alinéa de l’article 16 et, le cas échéant, de l’ordre donné en application du deuxième alinéa de cet article.” — 17.

Mesures administratives

Si un établissement est bloqué avec la participation d’étudiants, le chef d’établissement doit relever leurs appartenances syndicales et “le ministre peut ordonner à l’établissement de cesser, malgré toute disposition contraire, de percevoir la cotisation fixée par cette association d’étudiants ou par toute association d’étudiants qui lui succède et de lui fournir gratuitement un local, du mobilier, des tableaux d’affichage et des présentoirs. Cette cessation vaut pour une période égale à un trimestre par jour ou partie de jours durant lequel il n’a pas été possible de dispenser les services d’enseignement en raison de ce manquement.” — 18.

Les mêmes mesures d’appliquent aux fédérations “si le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport constate qu’il y a eu manquement de la part d’une fédération d’associations à une obligation prévue par la présente loi et que ce manquement a eu pour effet de, ne pas permettre que des services d’enseignement soient dispensés à des étudiants qui y ont droit.” — 20.

“Une association d’étudiants d’un établissement et une fédération d’associations dont fait partie cette association d’étudiants sont solidairement responsables du préjudice causé à un tiers en raison d’une contravention à l’article 13 ou à l’article 14” — 22.

Constitue notamment un préjudice, tout coût additionnel ou toute perte de gain assumé par quiconque, notamment un étudiant, un établissement ou l’État. — 23.

Dispositions pénales

Quiconque contrevient aux dispositions principales de la loi est passible d’une amende de 1 000 $ à 5 000$.

S’il s’agit soit d’un dirigeant, d’un employé ou d’un représentant, incluant un porte-parole, d’une association d’étudiants, d’une fédération d’associations ou d’une association de salariés, soit d’un dirigeant ou d’un représentant d’un établissement, soit d’une personne physique qui organise une manifestation, cette amende est portée aux sommes de 7 000 $ à 35 000$.

S’il s’agit soit d’une association d’étudiants, d’une fédération d’associations, d’une association de salariés ou d’un établissement, soit d’une personne morale, d’un organisme ou d’un groupement qui organise une manifestation, de 25 000 $ à 125 000 $.

En cas de récidive, les amendes sont doublées.

“Quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi commet lui-même cette infraction et est passible de l’amende prévue.” — 29.

Et attention, ça vaut même pour un message d’appel à la grève sur Twitter !

Portée temporelle

Les dispositions de la présente loi cesseront d’avoir effet le 1er juillet 2013 ou à la date ou aux dates antérieures fixées par le gouvernement. — 35.

Projet de loi complet (PDF).

Poutine, Charest, même combat

Moscou, Montréal, mêmes lois répressives.

Le parti au pouvoir Russie unie veut imposer de lourdes amendes aux organisateurs ou “participants actifs” de manifestations non autorisées, le Parlement devant se prononcer mardi alors que l’opposition multiplie les initiatives contre le régime de Vladimir Poutine.

Dernière annonce en date dans la floraison d’actions symboliques lancées depuis deux semaines pour incarner la résistance au régime, un groupe de poètes moscovite a appelé au rassemblement vendredi pour lire des vers devant un monument à Ossip Mandelstam, mort dans les camps staliniens en 1938.

Il y a une semaine, ce sont des écrivains russes qui menaient une “promenade” dans Moscou avec au moins 10.000 sympathisants, au motif de reprendre possession de la rue. Samedi, ce sont des peintres qui doivent les imiter avec une exposition itinérante.

[…] Mais le parti au pouvoir Russie unie, majoritaire à la Douma, a aussi entrepris d’adapter la loi pour lutter contre les rassemblements “illégaux”, en déposant un projet de loi prévoyant des amendes allant jusqu’à un million de roubles (25.000 euros) pour les organisateurs ou “participants actifs” à des manifestations non autorisées.

Le vote en première lecture sur la nouvelle loi était prévu vendredi. Il a été reporté à mardi mais maintenu malgré les protestations de l’opposition parlementaire.

[…] Le chef du groupe parlementaire Russie unie, Andreï Vorobev, a accepté de diminuer le montant des amendes pour le ramener à 500.000 roubles (12.500 euros) pour les personnes physiques.

“Ce sera une juste punition”, a-t-il estimé en ajoutant: “Il n’y a aucune restriction dans notre pays à la tenue de manifestations”.

La police russe a dispersé mercredi un campement installé par l’opposition dans le centre de Moscou et indiqué qu’elle ne tolèrerait aucune autre action de ce type.

Libération : “Russie: le parti du président Poutine prévoit d’énormes amendes pour les manifestants”.

Pour un printemps

Pour un printemps.

Désobéissance civile

« Lorsque les lois deviennent injustes, parfois il faut désobéir et on est en train de réfléchir sérieusement à cette possibilité-là », a-t-il déclaré vendredi, à Québec, lors d’un point de presse conjoint avec les représentants des autres associations étudiantes et des grandes centrales syndicales.

« La répression policière ne nous a jamais effrayés. Ça ne commencera pas aujourd’hui avec ce projet de loi là. Les manifestations vont continuer, dès ce soir, j’en suis convaincu, tous les soirs s’il le faut. Il n’est pas exclu d’appeler à désobéir à cette loi. Il y a probablement une annonce qui va être faite concernant cela aujourd’hui », a-t-il ajouté. Est-il prêt à faire de la prison, lui a demandé un journaliste? « On verra », a lâché M. Nadeau-Dubois.

Le président de la CSN, Louis Roy, a dénoncé cette loi « pitoyable » que le gouvernement Charest s’apprête à adopter. Une loi « écrite par des mononcles impuissants », a-t-il renchéri. « On n’invite pas notre monde à défier la loi mais si vous pensez que vous avez une cause, bien, manifestez! On n’incite pas nos membres à désobéir, on incite nos membres à faire respecter nos droits », a-t-il nuancé.

« Souvent, les lois sont légales mais illégitimes et il y aura une réflexion à faire », a répondu à cet égard le président de la FTQ, Michel Arsenault. « Cette loi-là est guidée par la hargne, par la colère et la revanche du parti Libéral et du premier ministre Charest. Les amendes sont injustifiées. Ça n’a aucun sens dans une société démocratique… On n’est pas en Corée du Nord! », s’est-il insurgé, ajoutant qu’on est « dû pour élection ».

Disant essayer de contenir sa propre colère, le président de la CSQ n’a pas réussi à atteindre son objectif lors du point de presse, s’enflammant autant que ses confrères. « Ce n’est pas la première loi spéciale à laquelle on est confrontés comme syndicalistes (…) mais aussi loin qu’on puisse reculer, je n’ai jamais vu une loi aussi perfide que celle-là. Pour la première fois dans ma courte vie, je pense que tout est noir ce matin. Les conservateurs à Ottawa ont maintenant des leçons de law and order d’extrême droite à recevoir du Parti libéral du Québec », a-t-il laissé tomber.

« Le ministre Gignac nous faisait la leçon pour nous dire qu’on n’est pas dans une dictature mais je vais vous dire que c’est digne d’une république de bananes. J’espère que le bon sens les rattrapera avant la fin de la journée. »

Journal de Québec, Jean-Luc Lavallée : “La CLASSE songe à la défier”.

Vendredi noir

D’ici moins d’une heure, la loi sale sera votée.

Ce blogue versera de facto dans l’illégalité. Il continuera à relayer si nécessaire les appels à la résistance, à l’action contre l’arbitraire, à la désobéissance civile.

1. Le 18 mai 2012,
Yaume

question un peu hors sujet (enfin pas totalement quand même) que signifient les #ggi dans vos tweets (et pas mal d’autres) ?

2. Le 18 mai 2012,
Geneviève

Grève Générale Illimitée suivre ce fil-là c’est plonger dans des abîmes de surréalisme.

3. Le 18 mai 2012,
magoua

Est-ce que c’est moi ou la couverture des manifs devient rare chez Cyberpresse ? Solidaire avec toi itou. Et vu de mon cégep, une sorte de stupeur dégoutée tant chez les profs que les étudiants. Rendez-vous le 22 mai. Et suis sûr qu’il y aura manif dans tous les coins du Québec

4. Le 19 mai 2012,
Yaume

Merci pour la réponse et bon courage à vous.

Blah ? Touitter !

Petit opportuniste médiocre

C’est faire peu de cas tout ceux et celles qui quotidiennement essaient de se battre contre l’ignorance et la bêtise de cette droite qui ne voit dans le système d’éducation qu’un repaire d’enfants gâtés. Lisez sur tous les journaux, les blogues, les commentaires de ces apôtres des Martineau et consorts. Comptez les fautes des anti-grèves. Vous aurez une bonne idée de ce pourquoi ils n’aiment pas les étudiants et l’éducation en général.

Et voilà précisément ceux à qui les libéraux veulent donner un os.

M. Charest est le premier premier ministre à égaler les trois mandats consécutifs de Maurice Duplessis. Celui là même qui avait fait du Québec le champion de la sous-scolarisation en Amérique du Nord. Duplessis disait que l’éducation, c’est comme la boésson, y’en a qui portent pas ça. Il aimait bien les lois matraques aussi. On se souvient aussi comment les entrepreneurs en construction finançaient ses somptueuses campagnes électorales.

J’ai toujours eu un fond d’estime pour M. Charest que j’ai souvent croisé il y a 25 ans. On était pas du même bord, mais bon, la politique crée des adversaires, me disait-il, pas des ennemis.

C’est bien dommage, monsieur Charest, mais votre mépris pour mes étudiants, surtout les plus éveillés paraît trop. Votre loi, votre impéritie envers cette mision fondamentale qu’est le fonctionnement normal des institutions d’éducation qu’on ne peut régir à coup d’injonctions ou de lois trahit ce que vous êtes au fond.

Un petit opportuniste aussi médiocre que ceux qui vous protègent sont puissants.

Je vous déteste maintenant.

Addendum après lecture de la loi. Tu es pire que je pensais, petit Pinochet. Je te vomis, toi et ta bande. 

Les dits du magoua : “Ras le bol”.