Formule 1, fascisme et vulgarité
Et assez extraordinairement, il est en même temps parvenu à dénicher des politiciens assez serviles pour lui verser, en plus, un boni de 15 millions de dollars par année. « Le Grand Prix génère des retombées de plusieurs dizaines de millions. Il est donc normal de partager ces recettes avec Bernie Ecclestone », disent les politiciens comme le ministre québécois des Finances, Raymond Bachand.
Quand son contrat viendra à échéance en 2014, Ecclestone aura empoché 75 millions (dont une grande majorité provient des fonds publics) simplement parce que les politiciens trouvent « normal » de lui donner cet argent. Et cela, en surplus des millions de profits qu’il engrange avec l’organisation du Grand Prix!
C’était donc particulièrement comique cette semaine de lire qu’Ecclestone veut obtenir encore plus d’argent à compter de 2015 et qu’il exige, en plus, que 15 millions supplémentaires soient investis pour rénover les installations de l’île Notre-Dame.
Quand Normand Legault demandait de l’aide pour rehausser la qualité du site, les gouvernements lui répondaient de s’arranger tout seul. Mais quand Bernie lève le petit doigt, le ministre Bachand accourt aussitôt : « M. Ecclestone veut des installations en bon état et c’est normal. Il faut trouver une façon de financer cela », dit-il.
Bref, la paille de Bernie Ecclestone est plongée bien au fond de notre grand milk shake collectif. Et pour lui, de toute évidence, les coffres de l’État sont infiniment profonds.
Les chefs de file du mouvement étudiant peuvent aller se rhabiller. À leur place, Bernie Eccletone aurait depuis longtemps obtenu la gratuité scolaire. Et à titre de boni, Raymond Bachand aurait sans doute accepté, en plus, de verser un salaire à tous ceux qui fréquentent le cégep ou l’université.
Radio Canada, Martin Leclerc : “Qu’aurait fait Ecclestone à la tête du mouvement étudiant ?”.
Ecclestone, c’est aussi le type qui a dit que les femmes devraient s’habiller en blanc pour mieux ressembler à de l’électroménager, que Hitler était un type efficace, et que la démocratie était détestable.
À son image, la Formule 1 n’a rien d’un sport et tout de l’exhibitionnisme de la vulgarité ploutocrate, un bruyant et coûteux divertissement de douchebags. J’espère sincèrement que le Grand Prix de Montréal soit saboté et que les poules siliconées de la rue Crescent aillent se faire voir ailleurs.
Lire aussi cet article de Jean-François Nadeau dans le Devoir en 2009 : “Bernie Ecclestone - Attention, chauffard à droite !”.
Ombre
Ah tiens, il joue au même jeu en Belgique. Chez nous les caisses sont vides et on parle d’un accord avec la France pour organiser les grands prix en alternance.
Karl, La Grange
Je me demande si Michelle Blanc va se plaindre du bruit du grand prix.
Karl, La Grange
Je ne sais pas pour cette année, mais, les années précédentes, les activités du Grand Prix sont en fait au coin de Saint-Laurent et Sherbrooke dans tous les restaurants bimboland. La rue est même bloquée pour que les « festivités » aient lieu.
Maxime
« Du pain et des jeux ». Voilà qui justifie bien les 15 millions de dollars par année. Et aidera les concernés à se faire réélire.
Dans le même genre, accueillir les JO est souvent un goufre financier pour les villes qui les accueillent, la corruption du CIO est importante, mais ça n’empêche pas que tout le monde (ou presque) a envie d’avoir les JO chez lui.
Je crois qu’on touche aux limite de la démocratie, « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres » disait Churchill. Mais on va m’accuser d’aller dans le même sens que Bernie Eccletone si je continue. Il fait beau, alors je vais m’abstenir de troller.
Gilles
P’tête qu’il a peur de ça : http://fr.news-republic.com/Web/ArticleWeb.aspx?regionid=2&articleid=3060063
Blah ? Touitter !