On peut être de gauche ou de droite. On peut être pour ou contre une hausse des droits de scolarité. On peut trouver que les atteintes aux libertés fondamentales de la loi 78 sont justifiables dans une société libre et démocratique.
Mais quand on est ministre, quand on est ministre de la Culture dans un contexte de crise sociale, on ne peut se permettre de déclarer que le carré rouge porté par des milliers de citoyens - pour la très grande majorité pacifique - est un symbole de « violence » et d’« intimidation ».
De la part d’un clown qui blogue anonymement de son demi-sous-sol à Saint-Augustin-de-Desmaures, on peut admettre pareille ânerie. De la part d’un ministre, c’est un dérapage en règle. Un mensonge irresponsable, tellement grossier qu’il ne se qualifie pas comme un sophisme.
Un ministre a plusieurs responsabilités. Celle, entre autres, de faire preuve de discernement et de bonne foi dans ses déclarations publiques. Celle, de façon générale, de calmer le jeu, plutôt que de jeter de l’huile sur le feu.
Jeter de l’huile sur le feu, c’est pourtant ce que le gouvernement Charest, avec toute son arrogance, tout son mépris et son cynisme, s’applique à faire depuis le début de ce conflit. Un conflit qui s’est transformé en crise sociale, à force d’entêtement d’un gouvernement impopulaire qui a laissé pourrir la situation et qui pourrait ironiquement en profiter.
[…] Je ne sais pas s’il faut parler dans ce cas précis de mauvaise foi ou de crasse incompétence, mais en matière d’intimidation, on ne fait guère mieux que la déclaration sans nuance de Christine St-Pierre.
Le plus grave, c’est que ce discours simpliste, découlant d’une logique binaire que ne renierait pas George W. Bush (« Vous êtes avec nous ou avec les terroristes »), semble avoir été assimilé par l’ensemble des ministres du gouvernement Charest.
La ligne de parti est claire et a pour objectif de stigmatiser tous ceux qui, même de la manière la plus pacifique et symbolique, contestent l’intransigeance du gouvernement dans son combat contre les étudiants.
[…] Je comprends, quand les esprits s’échauffent, que personne n’est à l’abri d’une ineptie. Je comprends aussi que ce gouvernement semble prendre les gens pour des abrutis, dupes de ses stratégies de relations publiques. En tentant stupidement de diaboliser des milliers de citoyens qui s’affichent en faveur de la justice sociale.
Des milliers de citoyens qui dénoncent la violence et l’intimidation - celle du gouvernement, des policiers, comme celle des casseurs. Et qui portent le carré rouge, non pas, comme le prétend la ministre St-Pierre, pour empêcher des gens d’étudier, mais pour que, justement, tout le monde ait le droit d’étudier.
La Presse, Marc Cassivi : “La violence et l’intimidation”.
Blabla
Le petit con est au “redressement productif” ; toujours une histoire de mots, donc.
Vicnent
ton lien n’est pas bon
le voila : https://www.youtube.com/watch?v=oLkKorY96zI#t=647s
Karl, La Grange
ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi cela occupe la une des journaux.
Simon
À la fin, c’est la blonde qui gagne. Un signe?
Jujupiter
Moi c’est l’inverse ! J’ai jamais pu encadrer Royal, bien que j’ai essayé en 2007, et sa raclée aux primaires m’a fait de la peine. Mais il y avait aussi ce soulagement de la voir disparaître. La voir revenir parce que “mais c’est l’ancienne candidate à la présidentielle” (et quelle candidate…), c’était juste pas possible. Le coup de grâce donné par Trierweiler, c’est juste magique ! TEAM VALERIE !!
Jean
Avec Karl. Ben oui.
Blah ? Touitter !