Journal de bord

jeudi 14 juin 2012

Carrés de la violence

Notre ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, a déclaré que le carré rouge était un symbole de violence, d’intimidation… comprendre de “terrorisme”.

Elle n’a aucune originalité en la matière, puisqu’elle reprend les mots assénés jour après jour en Chambre par son maître, le Premier ministre Jean Charest, ainsi que par ces chroniclowns et foutres du Roi qui répètent en canon ad nauseam cette antienne frelatée. Des gens se sont cependant émus qu’elle l’eut fait à l’égard d’un poète échevelé et campagnard qui aurait probablement des difficultés à effrayer une souris grugeant les grains d’une grange de Mauricie.

Porter ce carré rouge est devenu un délit, tu peux te faire arrêter dans la rue par la police pour ce seul motif. Innocent carré de feutrine qui t’expose à te faire insulter, maltraiter, frapper, menotter, emprisonner. Tu peux même te méfier de ce voisin d’ordinaire si effacé, si placide, qui soudainement te cracheras dessus, t’arroseras de son mépris.

J’ai fermé mes yeux.

J’ai revu cette frêle jeune fille de ma rue, un genre de petit moineau qui, tout mouillé, ne doit pas peser plus qu’une brassée de linge, toute jolie juste vêtue d’une petite robe de cotonnade imprimée. Elle avait un carré rouge épinglé à hauteur de ses semblants de seins. J’ai eu peur, j’ai vu la violence et l’indimidation.

J’ai revu ce très vieil homme, sur le quai de la station Sherbrooke, assis, digne, immobile, dans un vieux costume propre bien qu’élimé. 80 ans sans doute, peut-être bien plus. Il avait un énorme carré rouge sur le revers de sa veste. J’ai eu peur, j’ai vu la violence et l’intimidation.

J’ai revu ce caissier au supermarché IGA sur Saint-Zotique, un grand jeune homme charmant, tout sourire, plein d’attention pour chaque client malgré le fort achalandage de fin d’après-midi. Il portait un carré rouge en boucle d’oreille, doublé d’un carré noir. J’ai eu peur, j’ai vu la violence et l’intimidation, sans compter le péril anarchiste.

De fait, je n’ose à peine sortir de chez moi… Ils sont partout.

Ces gens m’agressent à ainsi exposer leur carré rouge flamboyant dans des environnements d’ordinaire si gris, insignifiants et sécurisants.

Leurs carrés rouges me hurlent au visage qu’ils sont plein de vie et de sang, de sensibilité et d’altruisme. Leur foutu carré qui n’est en fait qu’un cœur masqué.

Oui, vos carrés rouges sont violents. Oui, vos carrés rouges m’intimident. Ils palpitent. Ils m’agressent. Ils me remuent les tripes et me donnent envie de pleurer.

Salauds de terroristes humains.

Blanc voit rouge

Michelle Blanc, avec la subtilité et l’élégance intellectuelle qu’on lui connaît, place le “carré rouge” sur un pied d’égalité avec “le col mao, la barbe islamiste, la croix gammée”.

Il serait vraiment intéressant que des sociologues neutres (si ça existe encore) s’intéressent à ces questions et nous aide à comprendre sans le parti pris de la gauche, ce phénomène nouveau au Québec. De mémoire d’homme, jamais un sigle politique (le carré rouge) n’avait été porté par une frange importante de la population ici. On sait sans doute que d’autres éléments symboliques politiques ont eu cette portée ailleurs dans l’histoire récente (le col mao, la barbe islamiste, la croix gammée), mais ici, au Québec, je ne trouve pas de corolaires. Dans vos commentaires, évitez de me dire que la jeunesse est belle et que c’est une saine expression de la colère. Je sais déjà tout ça et la jeunesse qui est belle a déjà très bien servi Hitler ou Mao (qui étaient de droite et de gauche). Comme le soulignait Bouchard, nous sommes maintenant dans l’irrationnel symbolique et ça va prendra sans doute un autre symbole pour nous sortir de cette crise.

Michelle Blanc : “L’importance de la symbolique du mouvement étudiant”.

Je vous épargne le passage où elle convoque La Troisième Vague pour faire un parallèle entre le mouvement étudiant et la montée du nazisme.

On m’apprend qu’elle aurait aussi mis au feu ses petites robes rouges, “trop communiste”.

1. Le 14 juin 2012,
Guy Verville

A-t-elle conservé ses petites culottes rouges?

2. Le 14 juin 2012,
Guillermito

Double point Godwin.

3. Le 14 juin 2012,
padawan

Et un point Point au 2è commentaire. https://twitter.com/maitre_eolas/status/213181451884179457 ;-)

4. Le 15 juin 2012,
Cédric

Bonjour, Elle croit vraiment aux conneries qu’elle dit? A la fois au soir des élections présidentielles en France, il fallait entendre les commentaires des électeurs de l’UMP. Incroyable ce qu’ils ont peur de la gauche, pour eux c’est le diable http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2439 a écouter c’est instructif

Blah ? Touitter !

So, so, so, solidarité

Mise en demeure

Tuer Martineau

[Images Mise en Demeure.]

Un groupe me menace de mort pour avoir exprimé des opinions qu’ils n’aiment pas, et la communauté journalistique reste SILENCIEUSE.

Pas un maudit mot là-dessus…

Je suis sûr que si c’était Foglia qui avait reçu ce genre de menaces de la part d’un groupe d’extrême droite, tous mes confrères prendraient sa défense…

Moi, on me laisse tomber….

Un journaliste menacé de mort? Bof… Il écrit au Journal de Montréal, on s’en crisse!

Le blogue de Richard Martineau : “Vive la solidarité…”.

Commentaire : Ah, le Rico, il aime bien faire le Calimero.

Question : Richard Martineau est-il journaliste ?

Ensuite, je ne vois que deux explications possibles au silence des journalistes :

1. Le 14 juin 2012,
Hoedic

Je me demande si un Foglia prendrait la peine d’écrire ou de parler de menaces de mort le concernant…

2. Le 14 juin 2012,
Laurent Gloaguen

De fait, tout chroniqueur (et même blogueur, je sais de quoi je parle) en vue a, un jour ou l’autre, reçu des menaces de mort.

3. Le 14 juin 2012,
agnelo de la crucha

En parlant de journaliste, j’ai bien aimé la chronique de Meyer ce matin :http://www.franceculture.fr/emission-la-chronique-de-philippe-meyer-moi-journaliste-2012-06-14

4. Le 14 juin 2012,
padawan

Si t’as pas reçu une menace de mort avant 50 ans tu as raté ta vie.

Blah ? Touitter !