Peut-on « guérir » l’homosexualité ? Des psychologues et des thérapeutes du Québec et d’ailleurs soutiennent que oui. Ils proposent de « réorienter » des personnes qui vivent difficilement leur homosexualité. Thérapies en tête-à-tête, par Skype, par téléphone ou par l’entremise de Jésus : tous les moyens sont bons pour essayer de changer l’orientation sexuelle d’un patient. Certains suggèrent des séances d’une heure par semaine pendant deux ans… pour un coût total de 12 000 $.
La première consultation a lieu en périphérie d’Ottawa, dans une rue déserte. Viviane Castilloux, psychothérapeute pour l’organisation Thérapie chrétienne Outaouais, accueille dans le sous-sol de sa maison des hommes et des femmes aux prises avec un problème d’identité sexuelle. Sa spécialité : les thérapies de réorientation.
« La parole de Dieu est claire : l’homosexualité est une tentation et ce n’est pas quelque chose qu’Il encourage, dit-elle d’emblée avec assurance. Si tu veux t’en aller dans l’homosexualité et décider d’être bien là-dedans, je te respecte, mais c’est là que je ne serais plus compétente. Ma compétence est dans le sens inverse. »
Assise confortablement, Viviane Castilloux, membre de l’Association ontarienne des consultants, conseillers, psychométriciens et psychothérapeutes, explique que l’attirance pour les personnes du même sexe n’est qu’une « tentation » parmi tant d’autres. La mission de chaque individu sur Terre est donc de vaincre la sienne.
« Tu es né dans le péché, dans le mal du monde, poursuit-elle. Jésus-Christ est là et il te dit : “Rapproche-toi de moi et je vais te donner la chance de combattre ça.” »
[…] Si Thérapie chrétienne Outaouais, qui compte dans ses rangs au moins trois thérapeutes québécois et ontariens licenciés, s’adresse exclusivement à la population chrétienne, Jonah International prête main-forte aux juifs homosexuels du monde entier depuis 1999. Avec un réseau d’intervenants en santé mentale qui travaillent principalement aux États-Unis, le codirecteur de l’association, Arthur Goldberg, vend des thérapies par webcaméra, à l’aide du logiciel Skype.
[…] Mais rien n’est insurmontable. Selon M. Pickup, une heure de thérapie par semaine pendant deux ans — au coût de 120 $ la séance — et une volonté d’acier mèneront tout client au succès. Toutefois, comme les rencontres se déroulent à distance et dépendent d’outils technologiques, le patient « doit reconnaître que les consultations par téléphone et télévidéo peuvent ne pas s’avérer aussi efficaces que des séances face à face », comme l’indique le Dr Pickup dans son formulaire de consentement.
Aryeh Dudovitz tient le même discours. Même s’il n’est pas psychologue, son approche est tout aussi efficace, promet le rabbin âgé de 47 ans. Puisque « les contraires s’attirent », un homosexuel doit passer plus de temps avec d’autres hommes afin d’être tenté par le sexe opposé. De plus, le concept d’homosexualité n’existe pas, assure M. Dudovitz en thérapie. « Si tu n’en fais pas ton identité, ça ne te définit pas. Est-ce que tu es un homosexuel ? Est-ce ton identité ? Ou bien ton identité primaire, c’est d’être un homme ? » […]
La Presse, Ewan Sauves : “Guérir son homosexualité pour 12 000 $”.
Bon, je vais m’abstenir de péter les plombs là. Une fois par jour suffit.
Blah ? Touitter !