Journal de bord

mercredi 29 mai 2013

Ambroise, un Hommen parmi d’autres

Les “Hommen”, qui sont-ils, d’où viennent-ils, qu’est-ce qu’il y a dans leur tête ?

Un voyage sur Facebook et le Web m’a apporté quelques réponses, ouvert quelques pistes.

Ambroise  arrêté rue de Rivoli, le 15 avril 2013.

[Ambroise, lors du blocage de la rue de Rivoli le 15 avril dernier. Photo Jacques Demarthon / AFP.]

Il s’appelle Ambroise G***, né le 25 novembre 1990 à Rennes. Futur ingénieur, il étudie à l’Ensea (École Nationale Supérieure de l’Électronique et de ses Applications). Il se définit catholique, comme de bien entendu. Il est aussi royaliste, probablement orléaniste. C’est un grand amateur de Death metal et de musique religieuse.

Mon parcours scolaire est original, puisque je suis véritablement passionné depuis toujours par les sciences et l’art, ayant pour modèle Léonard de Vinci. Ayant mis beaucoup de temps pour trouver ma vocation artistique, j’ai privilégié le côté scientifique par passion, mais aussi parce que cela me paraissait plus sûr d’avoir un diplôme d’ingénieur avant de faire quelque chose de plus aventureux. Je suis donc en dernière année d’école d’ingénieur. Je prévois de continuer mes études dans l’art, en vue d’être artiste à plein temps, dans le domaine des arts plastiques, mais aussi du happening, ce qui est fortement favorisé en ce moment comme tu as pu le voir avec les hommen et le Printemps Français. Je me forme aussi profondément dans le domaine de la politique et de la philosophie, par passion de la recherche de la vérité (=conformité de la pensée avec le réel). Être philosophe c’est tout simplement chercher la vérité, et ce qui est magnifique c’est que tout le monde peut prendre ce très beau chemin.

Source.

Les “Hommen”, un mouvement de “happenings artistiques”… Je suis sûr que vous n’y aviez pas pensé.

Ambroise en slip au Luxembourg

Il est l’un des membres visibles du mouvement “Camping pour tous”, cela lui vaudra sa première garde à vue le 14 avril. Ainsi qu’un début de notoriété sur Internet grace à son maillot de bain et ses tongs.

Le 15 avril, il est à nouveau placé en garde à vue suite à sa participation au blocage de la rue de Rivoli aux côtés des “Hommen”.

Ambroise partout, repéré par le Petit Journal

Le Petit Journal s’était d’ailleurs amusé de voir le même garçon arrêté à 24 heures d’intervalle.

Il faut savoir que les “Hommen” et “Camping pour tous” sont le noyau double de la nébuleuse “Printemps Français”, à laquelle se rattache plus ou moins la mouvance des “Veilleurs”.

Béatrice Bourges et Ambroise au jardin du Luxembourg

[Béatrice Bourges et Ambroise au jardin du Luxembourg.]

Il est proche de Dextra, groupuscule qui organise des conférences le vendredi au bar à tapas El Siete, voisin des locaux de la Communauté Chrétienne Universitaire, 283, rue Saint-Jacques, dans le Ve arrondissement.

Dextra est une organisation politique apparue en 2009 qui s’est fixé pour objectif de reforger une droite authentique qui soit fidèle aux leçons de la philosophie classique afin de définir les principes et les axes d’une action politique au service de la France et des Français. Alors que les partis et mouvements situés « à droite » se réduisent le plus souvent à n’être que la non-gauche, Dextra se définit délibérément de Droite : faisant le constat de la déroute idéologique de la « droite » d’affaires, vidée de toute substance et à genoux devant le règne sans partage de l’Argent, face à ces abandons, ses trahisons et ses falsifications, Dextra veut constituer un pôle de Droite française authentique et décomplexée, résolument tournée vers l’avenir, en recherche de solutions audacieuses aux problèmes de notre temps.

Dextra est résolument attachée à la Nation comme cadre politique le plus vaste, solide et complet, elle se propose de défendre et d’illustrer la civilisation française traditionnelle et classique, de promouvoir la famille, fondement de la vie sociale et socle des libertés, de lutter contre l’asservissement de l’homme.

Facebook.

Il écrit sur le site Nouvelles de France, dirigé par Guillaume de Thieulloy (proche de Daniel Hamiche, ex-mao devenu royaliste, qui anime Riposte-catholique et L’observatoire de la Christianophobie), sous le pseudo d’Athanase Ducayla.

Il se considère comme un “anar de droite”, et même un “anarcho-royaliste”. “Je ne suis pas de droite ni de gauche : c’est un clivage inepte introduit pas la République: je suis pour la vérité et le bien commun, et donc anarcho-royaliste.” Dans sa tête, la même bouillie qu’ailleurs :

[…] Nous devons seulement nous rassembler autour de la seule chose qui rallie le peuple en politique : la vérité. Nous devons nous battre pour la vérité, c’est-à-dire la conformité de la pensée avec le réel. Le pays réel a besoin de la famille, de la filiation naturelle et du repère de l’altérité sexuelle, car c’est là le dernier rempart qui lui reste avant sa marchandisation complète par le mondialisme.

Tous ceux qui se battent contre cette loi savent qu’elle est une catastrophe, et qu’elle achèvera la déchéance de notre civilisation, car elle est dans la logique de l’Égalité contre la justice, de la Liberté contre le bien et la liberté réels des personnes. La redéfinition du mariage par rapport au progrès est une erreur extrêmement grave dont les conséquences seront indicibles. À titre de comparaison, c’est la définition des peuples par rapport à leur progrès technique qui fondait les théories racistes, tout particulièrement durant les débuts du scientisme. Sommes-nous partis pour le « genrisme » ?

Nouvelles de France : “Pour une unité du pays réel, message d’un des 67 prisonniers politiques, raflés le 14/04/2013”.

Il s’élève contre le “genrisme”, ou le nouveau “racisme” à venir du XXIe siècle, avec des mots et analogies proches de ceux de la dinde Bongibault.

Il expose également ses idées sur le site catho-royaliste Le Rouge et le Noir (où l’on retrouve d’autres jeunes gens ayant participé aux actions des “Hommen”, ce qui n’est pas un hasard) :

[…] La vérité, c’est que depuis le Péché Originel, l’humanité ne fait que se dégrader, puisque Adam et Eve ont choisi de connaître la mort et la dégradation qui y mène. Depuis cet évènement, nous mourrons, et nous nous dégradons, à cause d’erreurs de transcriptions dans les gènes et du désordre spontané des systèmes thermodynamiques. L’entropie, ou mesure du désordre de ces systèmes, l’entropie de l’univers augmente. Nous avons donc perdu cette perfection originelle, qui est le réel, auquel s’est ajouté l’accident de la dégradation et la mort, qui est cette dégradation maximale.

[…] Il est intéressant d’étudier l’histoire de l’humanité pour comprendre que nous perdons de plus en plus de vue le bien commun au fur et à mesure que nous nous éloignons du seul principe en tant que tel : Dieu. L’arrivée du Messie permit en effet de ralentir cette dégradation et d’ouvrir la voie de la rédemption, qui consiste à en prendre conscience et à l’assumer pour lutter contre son augmentation. Cette lutte permet de converger vers le bien originel et même plus, et en ce sens la rédemption offerte par le sacrifice du Christ est bien plus belle que la Création. La société chrétienne a ainsi permis de limiter grandement la révolution permanente, en instituant le réalisme comme seule philosophie vraie. Cela encouragea le respect des êtres et de la création, l’humilité et une économie qui s’y conformait.

[…] Il est primordial de restaurer l’autorité du réel en mettant le bien commun comme principe politique. Cette autorité du réel ordonnera l’organisation de la société selon le principe de subsidiarité, mais il y aura besoin d’une autorité déléguée, sur le long terme, chargée de maintenir l’autorité du réel au sein des corps intermédiaire (familles, corporations, micro-républiques…).

Cette autorité ne peut être que royale et héréditaire, parce qu’il faut qu’elle soit incarnée et solide, ne dépendant pas des caprices du peuple. Elle ne pourra qu’être en tout soumise à Dieu et à la loi naturelle, au même titre que le peuple qu’elle gouvernera. La soumission à l’autorité du réel ne peut se faire que dans la pauvreté, dans les besoins déterminant l’offre économique et non l’inverse.

[…] Si nous prenons l’exemple d’une famille, cela devient plus clair : un père, une mère, et des enfants. Si nous retirons le père, la famille devient un matriarcat, et cela entraîne le règne de l’idéologie, parce qu’ étant donné que la mère protège ses enfants, il manque l’affrontement du pouvoir au réel, et le pouvoir rentre dans une dynamique de spéculation, d’enfermement sur lui-même, conduisant au totalitarisme. [Il est utile de préciser que Engels avait élaboré et systématisé le matriarcat, dans L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’état. Nous connaissons en effet l’amour des communistes pour l’Etat nourissier et protecteur, bien qu’autoritaire. Quant au nazisme, il est aussi une forme de matriarcat : les régimes totalitaires s’afflubent en effet d’une virilité exacerbée pour conjurer leur réalité matriarcale, et sont en quelque sorte dans du matriarcat transgenre. Ce point clef sera à développer : en effet, il apparaît que les tyrannies ne sont pas des patriarcats, mais des matriarcats transgenre car voulant combler le manque du père.] Si le père demeure, il est un corps au service de sa famille, dont le rôle est d’affronter la réalité en vue du bien commun : il est fait pour le sacrifice, et son sacrifice unit la famille.

(Je note que le garçon méprise la volonté du peuple qu’il qualifie de capricieuse, il place au-dessus les “lois naturelles”, le roi et dieu. C’est pourtant le même jeune homme qui portait sur sa poitrine, rue de Rivoli, l’inscription “Le peuple a dit non”, comme si ce que disait le peuple pouvait avoir à ses yeux la moindre importance. Pas très cohérent dans sa pensée.)

Ambroise G*** a des côtés révolutionnaires et romantiques, il est ardent, il confie sur Facebook :

Cette loi me fait chier et je commence à en avoir ras le bol : c’est tellement dérisoire. En tout cas je serai dans les rangs quand ils toucheront aux retraites, quand ils augmenteront encore les impôts. Le combat va devenir vraiment intégral très bientôt, et ce sera magnifique de voir autant de français unis autour de la vérité. Malheureusement cela tournera forcément à la violence, et il y aura certainement des morts, annonçant le début de guerre civile. On verra bien, mais je suis très inquiet pour l’avenir. Rien à perdre, tout à donner !

De son aveu même, la loi Taubira est un formidable prétexte à foutre le boxon, à faire de l’agit-prop. “La loi Taubira est en tout cas une bonne occasion pour dénoncer nos dirigeants complètement timbrés.”

Son romantisme de traduit par une philosophie de l’action, contre l’apathie ambiante :

Je ne te demande pas de me suivre, mais de te battre pour la vérité. Je respecte le combat de chacun : Frigide fait l’idiote sur les plateaux et c’est utile bien que très chiant parce qu’elle nous tape dessus sans arrêt (ce que je veux bien comprendre, mais il y a des limites), certains ont le cul dans l’herbe et c’est très bien… Pour ma part c’est différent, mais tout aussi utile. Je me fiche complètement de quel chemin tu prends du moment que tu te bouges et que tu te battes pour ce que tu estimes être vrai, immortel dans un monde en crise qui va bientôt imploser sauvagement. Personnellement je n’ai rien à perdre : il n’y a pas de plus grand bonheur que de se battre pour ce qui est immortel : la famille, la filiation… Face au système financier qui marchande les êtres humains, face à un système de pensée qui produira une sorte de racisme du genre: le genrisme (je vais écrire un article là-dessus), et qui opressera le peuple par les idéologies.

Il en est sûr, la guerre civile est à nos portes. Il dit la craindre comme l’espérer, car elle mettrait fin à cette “République liberticide de voleurs, de tyrans et d’assassins” (vous avez compris qu’Ambroise est un grand démocrate…).

Ambroise sur les toits de Paris

[Ambroise sur les toits de Paris. Photo Facebook.]

Ambroise ne représente que lui-même, mais ses accointances sont révélatrices. Après avoir suivi différents profils de cette jeunesse engagée, certaines lignes fortes émergent : des milieux essentiellement bourgeois (Versaillais…), des catholiques affirmés, beaucoup de patronymes issus de la noblesse française, pas mal de royalistes, mais finalement assez peu de têtes brûlées de l’extrême-droite nationaliste (cranes rasés, d’extraction généralement plus prolétaire), ni même de membres affichés du Front national (ceux-là sont plus à chercher du côté de Civitas).

C’est comme si toute cette jeunesse d’ordinaire fort calme, plus préoccupée de cathé, de rallyes et d’écoles de commerce, se découvrait, soudainement galvanisée, une âme de révolutionnaire de la réaction. Ce phénomène me semble nouveau et notable.

Ces mouvements, plus ou moins organisés, révèlent aussi une dérive factieuse de l’église catholique en France qui se montre particulièrement bienveillante quand elle n’est pas complice. Le discours catho de gauche est devenu inaudible, proche de l’inexistence. L’église française ne voit son salut qu’en cette jeunesse de droite qui se radicalise et passe dans l’action, elle ne saurait s’en couper, elle la couve. Au niveau du Vatican, la tentative de synthèse avec la dissidence réactionnaire d’extrême droite initiée par Benoît XVI est un autre symptôme, plus large, de cette dynamique.

Quand on y songe… des images de la force publique tapant sur des bourgeois cathos… images qui ne sont pas en soi déplaisantes, ne sont pas si fréquentes dans notre histoire.

Que restera-t-il de ce Printemps français, ? Pas grand-chose en fin de compte. Car, passé l’effet loupe des médias, la base n’en est finalement ni large, ni nouvelle, ni, et surtout, extensible. Les jeunes filles en fleur, à serre-tête et ballerines, rentreront à leur place plus convenable et attendue, pondront les enfants qu’on attend d’elles pour perpétuer la classe comme l’espèce et ressembleront à Béatrice Bourges à l’aube de leur ménopause. Et les Ambroise deviendront ingénieurs. Ou artistes, qui sait…

[Je ne donne pas l’identité complète d’Ambroise G***, mon but n’est pas tant de le stigmatiser, mais de l’utiliser comme exemple et illustration de la mouvance “Printemps français”.]

1. Le 29 mai 2013,
xave

“ayant pour modèle Léonard de Vinci.” On lui dit qu’il était pédé ?

2. Le 29 mai 2013,
Gilles

Pédo ou pédé le Léo ?

3. Le 29 mai 2013,
politeeks

Woput1 la plongée dans la fosse à purin 2.0 pour extraire tout ça ? Chapeau j’applaudis.

En plus on peut rajouter que ces mouvements là de la manif dite pour tous sont financés par l’OPUS DEI et des bigots US. On notera que le fait que des intégristes se mélangent au tout n’a pas du tout gêné Rome.

4. Le 29 mai 2013,
manur

Je suis d’accord avec tout ça, mais je trouve étonnant qu’au bout de toutes ces années tu ne consentes enfin à l’existence d’un mouvement “catho de gauche” qu’au moment même où il se réduit au néant par le double effet de sa consensualité molle et du retour à l’anti-républicanisme le plus crasseux de l’église catholique en France.

C’est assez pratique de peindre son adversaire en noir foncé pendant des années, et de ne daigner lui accorder un peu de nuances de gris qu’au passé, que pour regretter qu’elles viennent de disparaître.

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Sinon je suis d’accord avec xave, prendre pour modèle Léonard de Vinci pour justifier de son homophobie… ils sont vraiment d’une connerie hilarante.

5. Le 29 mai 2013,
Laurent Gloaguen

Manur, tu me fais rire.

6. Le 29 mai 2013,
Ambroise G.

Pas mal ! :) De toute façon j’assume tout ! Je suis même près à prendre une bière avec l’auteur de cet article, pour le féliciter de son travail d’enquête, mais aussi pour débattre, pourquoi pas.

Concernant Léonard de Vinci, c’est un être humain, qu’il soit homosexuel ou non, et je l’admire toujours autant. Vous réduisez un être à son orientation sexuelle, c’est profondément choquant et idiot.

7. Le 29 mai 2013,
Ambroise G.

Et sinon je suis tellement démocrate que je suis royaliste. Soyez un peu plus subtils dans vos attaques, car elles manquent d’excellence.

8. Le 29 mai 2013,
Ambroise G.

Autre chose : je préfère le black metal au death metal ! ;)

9. Le 29 mai 2013,
Gregoire

Très belle personne cet Ambroise ! Il est tout à fait légitime d’écrire sur son torse ” Le peuple a dit non ” quand on est royaliste, car il se sait en “démocratie”. C’est un message qui indique juste qu’elle n’est pas respecté en l’Etat actuel. Passage en force d’une idéologie par les politiques et les médias. Il pointe du doigt le faux-semblant qu’est la démocratie. Quand les moutons ne savent plus qui est le Bergè…

10. Le 29 mai 2013,
ambroise-thomas
#
11. Le 29 mai 2013,
armel h

“Les jeunes filles en fleur, rentreront à leur place plus convenable et attendue, pondront les enfants qu’on attend d’elles pour perpétuer la classe comme l’espèce” - ben oui parce que c’est le rôle de la femme d’après l’Église et l’Inquisition, tout ça, tout le monde sait que c’est écrit dans le catéchisme. (Non ? comment ça, non ?)

12. Le 29 mai 2013,
Roro l'asticot

Continue Ambroise! comme d’hab il y a beaucoup de gens pour détruire mais très peu pour construire. L’idiot qui a pondu cet article se croit malin et enchaîne les amalgames sans honte. Je ne suis pas royaliste, ni catho (pour l’instant ;p) mais je te soutiens, ton combat est juste et il est soutenu par beaucoup de français de toutes les classes contrairement à ce que voudrait nous faire croire l’auteur de cet article. Courage à mes compatriotes.

13. Le 29 mai 2013,
Yogi

La vérité, c’est que depuis le Péché Originel, l’humanité ne fait que se dégrader, puisque Adam et Eve ont choisi de connaître la mort et la dégradation qui y mène. Depuis cet évènement, nous mourrons, et nous nous dégradons, à cause d’erreurs de transcriptions dans les gènes et du désordre spontané des systèmes thermodynamiques

Ouh là, ça se dégrade drôlement à l’Ensea … ils le laissent sortir avec ce niveau là ?

14. Le 29 mai 2013,
Jeremie1987

Bien sûr que si la base est extensible : vu le taux de natalité de ces milieux, l’avenir leur appartient ! C’est bien pourquoi les autres commencent à vouloir à toute force la PMA, GPA et adoption. Au départ, on a joué les prolétaires contre le peuple catho de droite, ensuite les immigrés — parce que les prolétaires disparaissaient —, maintenant c’est la pouponière artificielle. On arrête pas les progrès du progrès…

Quant à Ambroise G*, je n’ai toujours pas compris ce que vous lui reprochiez.

15. Le 29 mai 2013,
Laurent Gloaguen

@Roro : je suis sûr qu’il sera très touché de votre soutien.

16. Le 30 mai 2013,

Se faire photographier sur les toits, dans un moule-burnes deux ou trois tailles trop petit, avec en arrière-plan le plus beau symbole phallique de la capitale, c’est évident : ce garçon n’est pas en accord avec lui-même et se prépare à être bien malheureux.

17. Le 30 mai 2013,
Yogi

@ : C’est pourtant sa photo de profil LinkedIn, ce doit être sa favorite.

18. Le 30 mai 2013,
ambroise-thomas

@Roro l’asticot : mais c’est lui qui detruit!!! Que-ce qu’il construit?

19. Le 30 mai 2013,
Raveline

C’est adorable, ils bougent en horde en plus.

20. Le 30 mai 2013,
narvic

Tu as le droit de considérer ça comme une injure (et tu as peut-être même de bonnes raisons pour ça), mais, Laurent, ce billet est un excellent travail de journalisme sur le net. C’est bien de maintenir la flamme quand d’autres ont lâché prise. ;-)

Dans ce flot de promotion et de canon à dépêches, c’est rafraichissant.

21. Le 30 mai 2013,

Sur la capture d’écran à 0:31/0:39, la jeune fille à l’extrême gauche lui ressemble beaucoup de visage et de jambes et comme à chaque fois que l’on croise un frère et une sœur ensemble on la trouve un peu masculine et lui très féminin. C’est troublant et cela ouvre de large perspectives esthétiques et philosophiques. Autant que sensuelles. “Royaliste” et “boutonneux”, ça se ressemble aussi beaucoup et un peu de Biactol devrait sauver la République.

22. Le 31 mai 2013,
Gagarine

Super billet! Une bonne enquête, respectueuse du personnage mais sans concessions.

Ceci dit, je suis quand même content d’avoir pu me rincer le cerveau avec le billet chez le Roncier, et me rappeler que la France, ce n’est pas que les Ambroise.

23. Le 5 juin 2013,
Samuel

Passant régulièrement par la rue Saint-Jacques, je tique sur un passage : « voisin des locaux de la Communauté Chrétienne Universitaire, 283, rue Saint-Jacques, dans le Ve arrondissement. » Il est très peu probable que Ambroise soit jamais entré dans ces locaux. Ambroise est catholique, la “C.C.U.” (le nom est pompeux et recouvre, a priori pas grand’ chose) est plutôt protestante (évangélique, pour être plus précis). Elle est rattachée à une œuvre missionnaire coréenne et, si vous voulez mon avis, n’a rien à voir avec les zigotos de Dextra.

A propos de ces derniers, on ne sait jamais s’il faut en rire ou en pleurer. Si parler révolution en buvant des bières est une activité tout à fait honorable, avoir en tête un modèle médiéval et aller se faire arrêter pour des luttes contre l’égalité fait un peu froid dans le dos. Ces gens sont profondément réactionnaires (sur metapedia, un site de et sur l’extrême droite, on apprend qu’il s’agit d’une scission de je-ne-sais-plus quel groupuscule royaliste). Et le label anarcho-royaliste, qui retrouve une petite vigueur en ce moment, ne recouvre rien d’autre qu’une forme de fascisme déguisé. Le lys noir, “webzine” autoproduit d’un zigoto tout seul qui revendique le titre est tout à fait symptomatique de ce point de vue : la dernière livraison en appelle à l’armée pour le salut de la France. Bref, “l’anarchie” chez ces gens-là relève surtout de la grosse blague.

Quand aux cathos de gauche, il en existe encore un peu. Ils (et elles, surtout) sont vieilles et participent aux cercles de silence (contre l’enfermement des étrangers), au réseau “welcome” ou à d’autres initiatives dans le domaine. Une partie se planque à ATD quart monde, aussi (mais ils se font discrets, ATD ne se définit pas comme une organisation chrétienne), ainsi que dans les restes de l’action chrétienne spécialisée (JAC, JOC, ACE, ACF…). De ce que j’en connais, ils se sentent bien seuls. La période n’est pas très porteuse pour eux.

24. Le 17 juin 2013,
Ambroise G.

Samuel, venez discuter avec nous à Dextra, nous sommes très ouverts. Vous verrez que ces idées “moyennageuses” ne sont pas si idiotes que cela. L’homme n’a pas changé depuis, or la lutte est anthropologique. A bientôt avec plaisir !

25. Le 27 janvier 2014,
zeyesnidzeno

Ah tiens, Ambroise ré-apparait dans un reportage de Canal, étiqueté “militant de l’Action Française” http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-supplement/pid6585-le-supplement-politique.html

26. Le 27 janvier 2014,
Laurent Gloaguen

“Ambroise Barbe-rouge” ? Lol.

Blah ? Touitter !

Brèves de comptoir

“On est envahis de gays, ils sont partout”. Avec Christine Bourrin.

Ceci était un message dans le cadre de la campagne “Tu t’es vu quand t’as bu ?”.

Dashboard Kitten

1. Le 29 mai 2013,
Nicolas B.

Mais c’est une véritable épidémie de chats, ici-bas ! Je saisis de ce pas le CCC, le Comité Contre les Chats.

2. Le 30 mai 2013,
Raveline

On est envahis de chats, ils sont partout.

3. Le 30 mai 2013,
Raveline

(Ceci dit je trouve cette vidéo très dure à supporter. Je hais les chats, mais ça n’est pas une raison pour se moquer aussi cruellement du fait qu’ils sont stupides)

Blah ? Touitter !

Église éclatée

[…] Il ne fait pas de doute que cet échec sur le mariage gay laissera des traces dans une Église plus que jamais divisée, avec une conscience plus aiguë qu’elle est minoritaire et peu écoutée dans une société française de plus en plus sécularisée. Le défaitisme est à l’ordre du jour. « Nous ne devons plus attendre des lois civiles qu’elles défendent notre vision de l’homme », a lucidement déclaré, le 16 avril, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris.

Face à cette conscience, deux attitudes se font jour et se combattent. D’un côté, des courants identitaires et néoconservateurs, qui se saisissent de tous les débats de la société pour réaffirmer des valeurs catholiques. Ils veulent restaurer des règles et des points de repère touchant à l’éducation, à la vie familiale, à la sexualité, reconquérir une société sécularisée à l’extrême et déchristianisée, en perte de mémoire et de repères chrétiens.

D’un autre côté, les courants « progressistes » qui continuent de faire le pari de l’ouverture à la société moderne, veulent chasser les réflexes de citadelle assiégée, misent sur une transformation des structures de l’Église (plus de place aux femmes et à la délibération), rêvent moins de reconquête chrétienne que de ressourcement dans les intentions réformatrices du concile Vatican II, sur la fidélité aux pauvres et le rapprochement avec les luttes des hommes d’aujourd’hui. Y compris celles des homosexuels.

Slate.fr, Henri Tincq : “L’Église, une famille éclatée par l’après-mariage pour tous”.

1. Le 28 juin 2013,
Erwan

Rappelons cet intéressant témoignage : “Douze ans de mariage gay en Hollande : un bilan terrifiant.. pour les homophobes.” http://www.rue89.com/2013/01/21/douze-ans-de-mariage-gay-en-hollande-un-bilan-terrifiant-238818

Blah ? Touitter !

Vermeer on toilet paper

AMSTERDAM — Many museums post their collections online, but the Rijksmuseum here has taken the unusual step of offering downloads of high-resolution images at no cost, encouraging the public to copy and transform its artworks into stationery, T-shirts, tattoos, plates or even toilet paper.

The museum, whose collection includes masterpieces by Rembrandt, Vermeer, Mondrian and van Gogh, has already made images of 125,000 of its works available through Rijksstudio, an interactive section of its Web site. The staff’s goal is to add 40,000 images a year until the entire collection of one million artworks spanning eight centuries is available, said Taco Dibbits, the director of collections at the Rijksmuseum.

“We’re a public institution, and so the art and objects we have are, in a way, everyone’s property,” Mr. Dibbits said in an interview. “‘With the Internet, it’s so difficult to control your copyright or use of images that we decided we’d rather people use a very good high-resolution image of the ‘Milkmaid’ from the Rijksmuseum rather than using a very bad reproduction,” he said, referring to that Vermeer painting from around 1660.

Until recently, museums had been highly protective of good-quality digital versions of their artworks, making them available only upon request to members of the press or to art historians and scholars, with restrictions on how they could be used. The reasons are manifold: protecting copyrights, maintaining control over potentially lucrative museum revenues from posters or souvenirs and preventing thieves or forgers from making convincing copies.

There is also the fear, as described by the critic Walter Benjamin in his 1936 essay “The Work of Art in the Age of Mechanical Reproduction,” that a piece can lose its aura, or authenticity, when it is reproduced so often that it becomes too familiar — cheapening the “Mona Lisa,” for instance.

In recent years, though, as the Google Art Project has begun to amass a global archive of images with the cooperation of museums and the Internet has made it impossible to stem the tide of low-quality reproductions, institutions are rethinking their strategy.

“We’ve gotten over that hurdle,” said Deborah Ziska, a spokeswoman for the National Gallery of Art in Washington. “I don’t think anyone thinks we’ve cheapened the image of the ‘Mona Lisa.’ People have gotten past that, and they still want to go to the Louvre to see the real thing. It’s a new, 21st-century way of respecting images.”

The National Gallery has so far uploaded about 25,000 works to share with the public. “Basically, this is the wave of the future for museums in the age of digital communications,” Ms. Ziska said. “Sharing is what museums need to learn to do.”

The Rijksmuseum has been able to put its works online more quickly because much of its collection predates Dutch copyright laws and its staff had an opportunity to digitize the collection when museum was closed for renovations. (It reopened last month after a 10-year makeover.) The digitization project was financed by a million-euro ($1.29 million) grant from the national BankGiro lottery, which provides money for the arts and cultural groups.

“The old masters were born and died before we even had copyright law in the Netherlands,” said Paul Keller, a copyright adviser for the Amsterdam-based institute Kennisland, who advised the Rijksmuseum on the plan. “For modern art museums, what they’re doing would be largely impossible.”

Rijksstudio has logged more than 2.17 million visitors since its service went online in October, and around 200,000 people have downloaded images. As a result, the Rijksmuseum won three international “Best of the Web” awards last month in Portland, Ore., at the annual international conference known as Museums and the Web. The prizes are based on peer evaluations by museum professionals.

[…] At the National Gallery in London, the collection of 2,500 artworks has been digitized and made available for academic purposes, but the museum has not provided free downloads. “Everyone understands that open access is the way to go, but organizations are in different places, and we’re facing a conflicting set of challenges,” said Charlotte Sexton, the head of digital media at the museum. “On the one hand, museums are still making money from the sale of images. That income, though, has been decreasing. You have that commercial concern butting up against this desire to go for free access.”

[…] But Mr. Dibbits of the Rijksmuseum maintains that letting the public take control of the images is crucial to encouraging people to commune with the collection. “The action of actually working with an image, clipping it out and paying attention to the very small details makes you remember it,” he said.

[…] Are there limits to how the Rijksmuseum’s masterpieces can be adapted? Not many, Mr. Dibbits suggested.

“If they want to have a Vermeer on their toilet paper, I’d rather have a very high-quality image of Vermeer on toilet paper than a very bad reproduction,” he said.

New York Times, Nina Siegal: “Masterworks for One and All,” via Charlotte Pudlowski.

Billet du jour

À la mairie du XIXe, j’ai été (presque) déçu, il n’y avait pas 150 journalistes pour m’accueillir. Je suis allé à l’État civil, j’ai pris un ticket pour la file Dossier de mariage et j’ai attendu, très peu, derrière un couple hétéro qui discutait de comment organiser son vin d’honneur sans vexer la famille. […]

À aller lire chez le Roncier : « C’est bien» .