Journal de bord

vendredi 2 août 2013

Sale gueule de Française

Une Québécoise d’adoption qualifiée de « maudite Française » a eu droit à un chèque de 3500 $ pour réparer une « discrimination fondée sur son origine ethnique ou nationale », gracieuseté du Tribunal des droits de la personne.

La pharmacienne Josette Curé — une Française installée au Québec depuis 28 ans — s’est aussi fait reprocher sa « sale gueule de Française » par la même cliente, toujours selon le jugement publié plus tôt cette année.

Les faits remontent à 2010. Mme Curé ne traitait pas les commandes assez rapidement au goût de Lucette Morin, une cliente qui s’est impatientée. C’est elle qui a insulté la plaignante.

Or, au Tribunal des droits de la personne, on ne badine pas avec les insultes basées sur l’origine de la personne visée.

« Traiter quelqu’un de “sale Arabe”, “sale musulman” ou de “sale nègre” sont des qualificatifs très dégradants qui ont toujours été condamnés dans notre société, a écrit le juge Jean-Paul Braun. L’expression “sale gueule de Française”, même si elle est moins courante, est de la même nature. »

Mme Morin devra donc verser 3500 $ à Mme Curé. L’expression « sale gueule de Française » « reproduit un préjugé à l’endroit de l’origine nationale de la personne », a estimé le magistrat.

[…] Josette Curé n’a pas voulu discuter de la décision du Tribunal avec La Presse.

Elle s’est bornée à dire qu’elle en était « absolument » satisfaite. Les Français de Montréal sont « de moins en moins » visés par des insultes fondées sur leurs origines, a-t-elle ajouté. Selon elle, la situation aurait connu une évolution favorable depuis 28 ans.

La Commission des droits de la personne a représenté Mme Curé devant le Tribunal. L’organisme n’a toutefois pas voulu commenter la décision du juge Braun.

La Presse, Philippe Teisceira-Lessard : “Maudite Française, une insulte chère payée”.

[…] [3] La preuve en demande repose sur le témoignage de la plaignante, madame Josette Curé, et de deux employés qui étaient présents à la pharmacie le 3 avril 2010, journée de l’incident. En défense, la preuve repose sur le témoignage de madame Lucette Morin, la défenderesse.

[4] Madame Josette Curé est d’origine française. Elle est pharmacienne salariée dans une pharmacie Jean Coutu. Elle habite au Québec depuis 28 ans. Samedi le 3 avril 2010 en après-midi, elle est la seule pharmacienne présente. Elle est aidée par quelques assistants. Il y a beaucoup de clients. Elle entend une femme en colère qui parle fort. On lui dit que c’est une cliente qui s’impatiente. Elle s’adresse à cette dame, la défenderesse, et lui demande son nom. Madame Morin se nomme. Madame Curé lui dit alors: « Je m’occupe de vous ». La défenderesse s’adresse alors à elle en disant fort: « Incompétente avec ta sale gueule de Française ». « Pardon? » de répondre madame Curé et madame Morin de répéter: « Incompétente avec ta sale gueule de Française ». « Oui, évidemment, maudite Française », s’exclame la pharmacienne.

[5] Madame Curé dit avoir reçu ces paroles comme une gifle et n’avoir jamais subi de telles insultes. Cet événement l’a longtemps obsédée et perturbée.

[…] [55] Dans les circonstances particulières de cet incident, personne ne peut se tromper sur le caractère blessant des paroles prononcées par madame Morin : qualifier quelqu’un « d’incompétente avec ta sale gueule de Française », reproduit un préjugé à l’endroit de l’origine nationale de la personne à qui on s’adresse. Le Tribunal n’a donc aucune hésitation à qualifier ces insultes d’atteinte à la dignité.

[56] Il ne fait aucun doute que ces paroles s’attaquent directement à l’estime de soi et la réputation de la personne insultée, en particulier parce qu’elles ont été dites en public devant des clients de la pharmacie.

[57] Le Tribunal conclut que madame Lucette Morin a tenu des propos offensants et discriminatoires à l’égard de madame Josette Curé, fondés sur son origine nationale, portant ainsi atteinte à sa dignité, à son honneur et à sa réputation.

CanLII, Jean-Paul Braun, juge : “Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse contre Morin, 18 mars 2013”.

1. Le 2 août 2013,
Jérôme

Que le préjugé d’incompétence nous poursuive d’accord, mais “sale gueule”, ce n’est pas gentil!

2. Le 2 août 2013,
Guillaume

Ca me dépasse, pourquoi régler ce genre de conflit devant les tribunaux ? En quoi une personne qui nous traite de sale fronçais est-elle un danger pour la société ? Pourquoi ne pas lui retourner une bon bourre-pif ou lui refuser tout simplement l’accès à la pharmacie. Les gens ne savent plus se défendre seuls, c’est pathétique.

3. Le 2 août 2013,
Maxime

Le bourre-pif et le refus de vente sont également interdits par la loi.

Même si je trouve ça pathétique d’en arriver au tribunal et au journal pour une histoire pareille.

Il faudrait pour ce faire une loi qui autorise bourre-pif et refus de vente en cas d’insulte raciale. Ça pourrait être drôle pour le bourre-pif, tiens.

4. Le 2 août 2013,
JMU

Guillaume :

Ca me dépasse, pourquoi régler ce genre de conflit devant les tribunaux ? En quoi une personne qui nous traite de sale fronçais est-elle un danger pour la société ? Pourquoi ne pas lui retourner une bon bourre-pif (…) ?

Ha, c’est bien un raisonnement de ces français violents qui préfèrent s’arranger entre criminels qu’avec la loi.

5. Le 2 août 2013,
padawan

Que le préjugé d’incompétence nous poursuive d’accord

Pourquoi ? Pour avoir expérimenté les systèmes de santé français et québécois, je préfère de loin la compétence et l’accessibilité (comme on dit la santé ça n’a pas de prix mais ça a un coût) des français en la matière, pharmaciens compris.

6. Le 3 août 2013,
Jérôme

@ Padawan: à part peut-être pour quelques réalisations techniques et les produits de luxe, je ne crois pas que nous ayons réussi à “vendre”/ communiquer sur nos compétences à l’étranger… d’où le préjugé.

7. Le 3 août 2013,
Guillaume

Attention JMU, tu frôles le commentaire discriminatoire. Tutu tut ! Tu ne devrais pas associer la violence de mon commentaire à l’origine nationale supposée de ma digne personne. Sans compter que c’est attentatoire à mon honneur de Belge ;)

8. Le 3 août 2013,
karl, La Grange

@Jérôme. Filtre culturel. Chaque pays dans le monde a des valeurs qui empêche dès le départ l’appréciation d’un système. Typiquement on est jamais hors-système, on fait toujours partie d’un système référent. Le savoir aide à être un peu plus critique vis à vis de soi, mais ne permet pas de tout comprendre.

Sur ce que @padawan mentionnait

Pour les trois systèmes de santé que j’ai pu expérimenter (Japon, France, Québec) dans des circonstances privilégiées (pas à la rue, bénéficiant légalement du système local et dans des moments peu dangereux), je peux dire que je place Japon, puis France, puis finalement Québec. Cependant, ce n’est pas toujours vrai non plus. Si on rentre dans les détails (ticket modérateur, attente, relation au patient, etc.). Une des choses terribles du Québec est le soutien de santé sans assurances privées. Un collègue se blesse, immobilité pendant 4 semaines, pas de couverture pour plus de 3 jours. Un autre un bras cassé platré pendant 3 semaines car chirurgien pas disponible. Les temps d’attentes aux urgences (7h pour de la bobologie) plutôt que l’accès aux médecins personnels (de famille) en pénurie.

9. Le 5 août 2013,
padawan

@Jérôme : le mot est dit, ce n’est qu’un préjugé.

Blah ? Touitter !

Drag Queen Rebbetzin

Orthodox jew drag 2013

[Photo Oded Balilty.]

JERUSALEM — […] It has been a long and agonizing metamorphosis for Hadar, 34, from being a conflicted Orthodox Jew to a proud religious gay man — and drag queen. Most Orthodox Jewish gay men, like those in other conservative religious communities around the world, are compelled to make a devil’s bargain: marry a woman to remain in their tight-knit religious community, or abandon their family, community and religion to live openly gay lives.

But while Orthodox Judaism generally condemns homosexuality, there is a growing group of devout gay Jews in Israel unwilling to abandon their faith and demanding a place in the religious community.

“As much as I fled it, the heavens made it clear to me that that’s who I am,” Hadar said. He is marching Thursday — out of costume — in Jerusalem’s annual gay pride parade.

Hadar, a telemarketer by day, has taken the gay Orthodox struggle from the synagogue to the stage, beginning to perform as one of Israel’s few religious drag queens. His drag persona is that of a rebbetzin, a female rabbinic advisor — a wholesome guise that stands out among the sarcastic and raunchy cast of characters on Israel’s drag queen circuit.

“She blesses, she loves everyone,” said Hadar of his alter-ego, Rebbetzin Malka Falsche. The stage name is a playful take on a Hebrew word meaning “queen” and Hebrew slang for “fake.” Her philosophy, and Hadar’s, draws from the teachings of the Breslov Hasidic stream of ultra-Orthodox Judaism: embrace life’s vicissitudes with joy.

“Usually drag queens are gruff. I decided that I wanted to be happy, entertain people, perform mitzvoth,” or religious deeds, he said.

[…] “I wanted to take the path that (God) commanded of us. I didn’t see any other option,” Hadar said. “I thought the marriage would make me straight and I would be cured.”

He felt distressed while intimate with his wife, and wouldn’t tell her why. She demanded a divorce. She later gave birth to their daughter, who is 11 years old today. His ex-wife still refuses to let them meet.

After Hadar’s own sister met a similar fate — she divorced her husband because he was gay — homophobic conversation erupted around the Hadar family dinner table. Hadar’s brother reprimanded the family, who had also become religious, by simply asking, “Are gays not human beings?”

His brother had stood up for Hadar without even knowing it.

A few months later, in 2010, Hadar mustered up the nerve to march in Tel Aviv’s gay pride parade. When he returned home that Sabbath eve, he finally told his mother he was gay. “I thought it would be the blackest day in my life,” Hadar said, but she accepted him.

As a practicing Orthodox Jew, it hasn’t been easy for Hadar to integrate into mainstream gay life. He used to tuck his shoulder-length religious side locks under a cap to fit in at bars. Eventually, he sheared his side locks and trimmed his beard to thin stubble to increase his luck on the dating scene.

He’s still looking for love. But this year, Hadar found acceptance — and self-expression — at Drag Yourself, a Tel Aviv school offering 10-month courses for budding drag performers. Students learn how to teeter on high heels, apply false eyelashes and fashion their own drag personas. Hadar, still a beginner, graduates next month.

The drag school, much like Israel’s gay community itself, offers a rare opportunity for Israelis to interact with others from disparate and sometimes warring sectors of society. The school may be the only place where a Jewish settler, a lapsed ultra-Orthodox Jew, an Arab-Israeli and Israeli soldiers have stuffed their bras together.

Of all the students in his class, Hadar was the only one to show up wearing a yarmulke.

“I think it’s fabulous,” said Gil Naveh, a veteran Israeli drag queen and director of the school, as he painted Hadar’s lips apple-red before his midnight debut at a Jerusalem gay bar. “He stays true to who he is.”

___

Online: Rebbetzin Malka Falsche, Hadar’s drag queen persona: www.facebook.com/rabanitmf

Associated Press, Daniel Estrin: “Israeli Jew is devout gay drag queen.”

1. Le 2 août 2013,
âne

Jeremie, un mot ?

Blah ? Touitter !

A Treatise of Human Nature

Who’s good? Who’s bad?

1. Le 3 août 2013,
karl, La Grange

Triste contexte

2. Le 3 août 2013,
Dave

Marrant… et probablement complètement bidon.

3. Le 3 août 2013,
karl, La Grange

Un autre, hématose et absurdité.

4. Le 3 août 2013,
karl, La Grange

Une autre nature humaine Le chat de la pâté pour requins.

5. Le 3 août 2013,
karl, La Grange

Et les chiens

6. Le 4 août 2013,
Gilles

Déjà fait en France : à Virgin à Paris y’a peu de temps :)

7. Le 5 août 2013,
Jean

@ Karl

À la Réunion on utilise beaucoup les animaux domestiques pour appâter les requins… et on s’y plaint ensuite lorsqu’un requin croque un surfeur.

8. Le 5 août 2013,
karl, La Grange

@Jean quel manque de tact de la part des gens. Un surfeur s’est beaucoup plus humain comme technique pour appâter un requin.

9. Le 5 août 2013,
Laurent Gloaguen

Mettre un surfeur au bout d’un hameçon, je ne sais pas si ça fonctionnerait très bien.

10. Le 6 août 2013,
Jean

En tout cas la technique de l’appât fonctionne bien, le requin vient et parfois il a sa petite récompense…

11. Le 8 août 2013,
TDM

@Dave : Non c’est bel et bien vrai, malheureusement… Par contre il devait probablement y avoir quelques acteurs parmi les fans hystériques.

Blah ? Touitter !