La décadence
Aujourd’hui, on tend à s’écarter de plus en plus, pour la confection des titres, de la belle ordonnance classique, de la belle symétrie de jadis. Notre engouement si prompt pour les choses exotiques nous a fait adopter, même pour des ouvrages sérieux, les dispositions fantasques et invraisemblables des Anglais et des Américains — qui parfois cependant, il faut aussi le reconnaître, ne manquent ni de charme ni d’imprévu. — La plupart des règles précédemment énoncées, que nos aînés suivaient religieusement et qu’ils nous ont transmises, sont trop souvent délaissées, le goût et le bon sens sont bravés avec la plus cavalière désinvolture ; c’est le renversement de la logique, c’est le style décadent qui s’affirme à tort et à travers sous le couvert de la fantaisie. La fantaisie, cela dit tout ; c’est la grande excuse et l’ultime prétexte de ces pages désordonnées et de ces extravagances typographiques. Faut de la fantaisie, certes, mais pas trop n’en faut.
Émile Leclerc : Nouveau manuel complet de typographie. Paris, L. Mulo, 1897. Page 276.
Blah ? Touitter !