Un de plus
[Photo Félix Fournier/La Presse.]
Dans la série des cyclistes montréalais irresponsables, après celui qui passe au rouge, celui qui prend un boulevard à contresens.
Un cycliste repose dans un état critique après avoir été impliqué dans une série de collisions survenues à l’angle des boulevards Saint-Michel et Saint-Joseph dans l’arrondissement Rosemont La-Petite-Patrie, à Montréal.
L’accident est survenu peu après 17h, vendredi. Le cycliste, qui circulait dans la mauvaise direction sur le boulevard Saint-Joseph, a été renversé par un véhicule qui roulait sur le boulevard Saint-Michel. Il a été transporté à l’hôpital et souffre de multiples fractures au bas du corps.
Le conducteur de la première voiture impliquée dans l’accident n’est pas resté sur place pour venir en aide au cycliste. Il a pris la fuite.
Les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rencontrent présentement des témoins afin de retrouver l’automobiliste en fuite.
La Presse, Hugo Pilon-Larose : “Un cycliste roulant à contresens happé et gravement blessé”.
(Si tu circules un peu à Montréal, le cycliste à contresens, tu en croises au moins un par jour. Ce qui n’est pas grand-chose, certes, par rapport aux dizaines que tu verras ne pas respecter le feu rouge.)
P.S. Selon l’agence QMI, le cycliste roulait non seulement à contresens, mais aurait aussi grillé le feu rouge. Ce qui expliquerait sa collision avec un automobiliste circulant sur la voie perpendiculaire.
celui
Puisqu’il était en contresens comment pouvait-il savoir la couleur du feu ?
Dam
saint Michel / saint Joseph c’est pas les petites rue en sens unique en plus. Inutile et dangereux.
RIP
“rencontrent présentement” : de manière générale les adverbes ne sont pas très beaux, “présentement” est vraiment moche de chez moche. D’ailleurs le TLF fait remarquer : “Synon. vieilli (sauf au Québec et en Afrique francophone) ou littér. de maintenant, à présent.” La photo a cela de rassurant sur l’état de santé de la victime, qu’on ne voit pas de trace de sang. Mes prières vont vers elles, même si les cyclistes à contresens sont une plaie (en France, dans les rues à sens unique parce que trop étroites, le contresens des cyclistes est institutionnalisé par un marquage au sol, ce qui en fait un pays quand même assez contradictoire).
RIP
Du coup, un cycliste roulant à contresens institutionnalisé dans une rue à sens unique, dès qu’il voit arriver une voiture, se rabat sur le trottoir où il s’attire la haine et les insultes des piétons. Après ça étonnez-vous que ce pays soit au bord d’une crise de nerfs que le retour de Nicolas Sarkozy ne va pas arranger (j’y suis arrivé, le placer dans le thème du jour).
Par contre, un cycliste roulant à contresens non institutionnalisé dans une rue à sens unique, dès qu’il voit arriver une voiture, reste sur la voie par provocation et parce que le Français est souvent un petit prétentieux arrogant, à cause de quoi d’ailleurs le reste du monde ne nous aime pas forcément beaucoup. La psychosociologie, c’est un métier.
La mouche du coche
Dans ma ville, les circuits de vélo sont carrément à contre-sens. C’est bien parce qu’on voit les vélos arriver, cela oblige les voitures à ralentir. Il faut faire attention mais c’est une bonne solution je trouve.
RIP
Moi ça serait tout l’inverse : quand je vois un cycliste à contresens non institutionnalisé, j’aurais plutôt tendance à accélérer tant je suis impatient de faire sa connaissance. Celui que je préfère, c’est celui qui roule sur ce genre de triporteur avec à l’avant une sorte de caisse basse en bois vernissé, qui ressemble à un petit cercueil sans son couvercle et dans quoi ils transportent leurs enfants, sans doute avec l’idée d’ainsi forcer le respect des autres usagers de la rue. Justement, hier soir alors que je sirotais à la terrasse d’un café sur un cours de la ville bien connu, j’en ai vu un comme ça faire le mariole à un rond-point. C’était pittoresque. Quelqu’un tient-il une statistique des enfants victimes de la connerie de leurs parents (et de la langue française) ?
PS : André Bergeron est mort ! C’était une partie (pas la plus sexy, d’accord) de ma jeunesse. Le temps passe, on trépasse, c’est notre lot commun. Il n’y a que le romantisme, la religion (la vraie) et l’alcool pour nous faire supporter cette injustice.
Laurent Gloaguen
@celui : parce que ce sont des voies à double-sens et que nous sommes en Amérique du Nord (feux de l’autre côté de l’intersection). Dans le cas présent, les feux sont doublés par des feux centraux car ce sont de grosses artères. Donc, même si tu vas à contre sens, tu as quand même un bon feu en plein milieu de la chaussée.
Tu peux aussi regarder les voitures : si elles sont arrêtées, tu peux raisonnablement penser que le feu est rouge.
Laurent Gloaguen
@RIP & La mouche du coche : il y a aussi à Montréal quelques pistes cyclables à contresens. Je les trouve un peu déstabilisantes, question d‘habitude sans doute. Niveau sécurité, elles rendent le problème du “dooring” un peu moins dangereux.
Jean
@RIP
L’avantage du contresens institutionnalisé, c’est que l’automobiliste est averti qu’il peut croiser des cyclistes. Dans ma bonne ville du Nord, cela fonctionne assez bien. À l’exception des cyclistes adeptes du n’importe quoi, ce que j’ai déjà évoqué à l’occasion d’un précédent accident de vélo à Montréal, rapporté sur ce blogue.
RIP
Oui d’accord, c’est vrai. Je sais pas si ça marche partout. À Nantes, il y en a de plus en plus, avec toute la signalétique verticale et le marquage au sol que ça implique, d’ailleurs. Si bien que les rues deviennent de vraies abstractions. Pas facile de tout assimiler, même quand on ne roule qu’à 40 km/h. Trop d’informations tue l’information, c’est clair. Vivement l’hiver et la pluie, qu’il y ait moins de cyclistes. Seuls les piétons méritent qu’on se fasse du souci, je suis d’avis.
Denys
Vous avez de la chance, à Montréal. A Clichy-la-Garenne, où j’habite et où je marche beaucoup à pied, le cycliste circulant illégalement sur les trottoirs se rencontre en moyenne tous les kilomètres. (oui, parfaitement, je tiens des statistiques, et leurs effectifs sont désormais suffisamment fournis pour qu’elles soient représentatives)
celui
@Denys, c’est le problème de la Banlieue. À Paris, il y a des solutions géniales, comme l’espace civilisée du Boulevard Magenta.
Denys
Précisons que, du temps où la préfecture de police publiait des statistiques qui ressemblaient encore à des statistiques, celles-ci montraient que “l’espace civilisé” du boulevard de Magenta, la fierté des Verts parisiens, était juste devenu la zone la plus accidentogène de la capitale.
Joachim
“civilisé”, vraiment ? je préfère encore les pistes cyclables séparées, type Bd. de Belleville, où le trottoir est vraiment séparé de la piste cyclable… ça n’entraine pas les problèmes type le vélo qui double d’autres vélos lents par la gauche et donc va sur la partie “trottoir” au risque des piétons (il double des vélos donc il est plus rapide), ou les piétons qui veulent éviter une camionnette garée sur leur trottoir, et qui arrivent sur la piste cyclable au moment juste où un vélo arrive. J’ai vu ces deux situations, et elles sont fréquentes.
L’idéal reste encore la piste cyclable du Bd. Richard Lenoir, à condition de ne pas la neutraliser les jours de marché pour que les camions aient un lieu où se garer. Une piste cyclable qui est fermée le jeudi et le dimanche, c’est nul et dangereux (étant donné que les automobilistes sont conscients qu’il y a une piste cyclable et font moins attention à la présence possible de vélos sur leur voie)
RIP
C’est bien la première fois que je lis que Paris est une ville civilisée.
Blah ? Touitter !