Weblog du 27 frimaire
— Réchauffement majeur des relations entre les É-U-A et Cuba. Enfin.
— Mars a pété à la gueule de Curiosity. #méthane
— Pourquoi la circoncision des mineurs doit être interdite.
— On a pas le droit de dire à une femme qu’elle est belle. La faute aux « féministes psychorigides » ?
— American Apparel licencie son fondateur.
— À force de faire de la récup en guise d’art, tu te payes un procès.
— Stop au French bashing (mais pas celui que vous croyez).
— Vergue : passage de la cour de Rome, de la rue des Gravilliers.
— 3D printed prosthetic legs give Derby the dog full mobility and new lease on life.
— Pet piercing will soon be illegal in New York.
— Why on earth don’t the French like Christmas? I would say it’s because the French are naturally suspicious.
— Officers spoke to the informant but informed him that displaying a picture of Cliff Richard was not an offence.
— Call out the investigator because there’s Something in the Air, and you know that isn’t right: Ottawa-area car rental shop notices weird odour in lost and found, realizes driver left a solid brick of hash in car.
— If Harry Potter taught us anything…
— Christian asshole of the day: Man with way too much time on his hands harrasses bakeries.
— Samsung print ad: “For self-portraits. Not selfies.”
— 1858 scandal of Jewish boy kidnapped under pope Pius ix will become a Spielberg film.
I don’t care, Mr. H. Man. Sod off.
« C’est ignoble, mais je vis de ce métier, moi comme cent autres ! Ne croyez pas le monde politique beaucoup plus beau que ce monde littéraire : tout dans ces deux mondes est corruption, chaque homme y est ou corrupteur ou corrompu. Quand il s’agit d’une entreprise de librairie un peu considérable, le libraire me paye, de peur d’être attaqué. Aussi mes revenus sont-ils en rapport avec les prospectus. Quand le prospectus sort en éruptions miliaires, l’argent entre à flots dans mon gousset, je régale alors mes amis. Pas d’affaires en librairie, je dîne chez Flicoteaux. Les actrices payent aussi les éloges, mais les plus habiles payent les critiques, le silence est ce qu’elles redoutent le plus. Aussi une critique, faite pour être rétorquée ailleurs, vaut-elle mieux et se paye-t-elle plus cher qu’un éloge tout sec, oublié le lendemain. La polémique, mon cher, est le piédestal des célébrités. À ce métier de spadassin des idées et des réputations industrielles littéraires et dramatiques, je gagne cinquante écus par mois, je puis vendre un roman cinq cents francs, et je commence à passer pour un homme redoutable. Quand, au lieu de vivre chez Florine aux dépens d’un droguiste qui se donne des airs de milord, je serai dans mes meubles, que je passerai dans un grand journal où j’aurai un feuilleton, ce jour-là, mon cher, Florine deviendra une grande actrice ; quant à moi, je ne sais pas alors ce que je puis devenir : ministre ou honnête homme, tout est encore possible. (Il releva sa tête humiliée, jeta vers le feuillage un regard de désespoir accusateur et terrible.) Et j’ai une belle tragédie reçue ! Et j’ai dans mes papiers un poème qui mourra ! Et j’étais bon ! J’avais le cœur pur : j’ai pour maîtresse une actrice du Panorama-Dramatique, moi, qui rêvais de belles amours parmi les femmes les plus distinguées du grand monde ! Enfin, pour un exemplaire refusé par le libraire à mon journal, je dis du mal d’un livre que je trouve beau ! »
Honoré de Balzac. Un grand homme de province à Paris. 1839. (Gallica.)
François Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon (avec Carlos Carmelo de Vasconcelos Momotta)
Tiens,
La plus belle chose qu’on puisse espérer dans la vie, c’est d’aimer et d’être aimé en retour.
Anne Onyme
Connard de chat.
Blah ? Touitter !