Les démolitions, raconte l’Union médicale, qui viennent de se produire pour le prolongement de la rue Le Peletier ont laissé, entre la rue de la Victoire et la rue Olivier (sic), un grand espace vide où s’élevaient naguère plusieurs belles maisons. En quittant leurs logements, les habitants de ces maisons démolies ont abandonné tous leurs chats. Les miaulements de ces malheureuses bêtes souffrant la faim et la soif étaient navrants.
Une pauvre concierge du voisinage en a été touchée ; tous les soirs, elle quitte sa loge, portant dans ses mains une grande terrine emplie de pâtée.
À sa voix bien connue, la gent féline accourt, levant la queue, faisant gros dos, grimpant sur les épaules de la bonne femme, même sur sa tête, et lui témoignant toute sa reconnaissance par un ron ron significatif.
Un fait complètement identique se passe sur l’emplacement des maisons démolies par le passage de la rue Lafayette, aux angles de la rue Cadet et de la rue Bleue.
Ce qu’il y a de touchant, c’est que ces deux pauvres femmes à cœur si compatissant sont inscrites toutes deux ou bureau de bienfaisance. L’une est concierge de la maison no 68 de la rue du Faubourg-Montmartre l’autre se nomme Mlle Fillet Reynaud, rue Rochechouart, 8.
Ces deux femmes accomplissent plus qu’un acte de compassion ; ce qui les rend plus méritantes encore, c’est qu’elles empêchent peut-être le développement chez ces malheureuses bêtes d’une maladie terrible, la rage, que les privations, la souffrance et la misère peuvent engendrer chez ces animaux.
Le Petit journal, no 289, 16 novembre 1863.
Jérôme
Punaise! Ils ont mis Bécassine…
Gilles
@Jérôme : normal, Pinchon est son créateur :)
Carlos Carmelo de Vasconcelos Motta.
Blah ? Touitter !