“Miscellanées”

actus et opinions

Le vrai visage de Mattei

Vous êtes enceinte et votre foetus souffre de graves malformations, les médecins vous disent que votre enfant est condamné ?

Refusez l’interruption médicale de grossesse que le corps médical vous propose et laissez faire la Nature. C’est en substance le message délivré par Jean-François Mattei, ministre de la Santé, en préfaçant l’ouvrage d’une femme, Isabelle de Mézerac, qui a fait ce choix dramatique, en menant sa grossesse jusqu’à l’accouchement d’un bébé qui devait mourir une heure plus tard.

Pour le ministre, l’histoire vécue par Isabelle de Mézerac montre que “l’accueil de l’enfant vivant peut parfois entrelacer ces moments de douleur morale et d’indicibles instants de joie, ce qui jamais ne pourra se produire dans le cas d’avortement médical”. Il ajoute que cet ouvrage “délivre un message qui vaut pour toutes les femmes enceintes frappées par ce destin maudit”. Remarquez que je ne remets pas en cause la liberté de choix de Madame de Mézerac, même si je condamne sa décision (faire un enfant à 45 ans, ce n’est déjà pas raisonnable). Ce qui est condamnable, c’est qu’un médecin, Ministre de la Santé, soutiennent ce choix tout en dénonçant l’IVG médicale qu’il qualifie “euthanasie foetale”.

Il faut se rappeler que les grenouilles de bénitier, les ennemis des droits des femmes, dont les militants anti-IVG, se recrutent à droite. Et qu’on leur confie même des postes ministériels en charge de la Santé publique.

Souvenez-vous aussi qu’il y a aussi quasi parfaite corrélation entre la place accordée aux femmes dans une société et les droits accordés aux gays, lesbiennes et transgenres.

Il y a un discours insidieux, notamment chez les jeunes : gauche ou droite, finalement, tout se vaut. Désolé, ce n’est pas vrai, surtout sur les sujets ayant trait à la morale et à la justice.

Si l’on peut voir des convergences de fait sur la gestion de l’économie et des relations internationales, plus vous allez vers la droite, plus c’est réactionnaire et conservateur (ce qui est une tautologie, mais qui mérité d’être dite). Ce n’est pas pour rien qu’il y a une certaine osmose entre le FN et certains de l’UMP.

Pour revenir aux gays, les pédés de droite, ça me fait parfois penser à certains homos des années trente qui admiraient l’esthétique nazie, les mêmes qui au début des années quarante trouvèrent très seyants les uniformes de l’armée allemande. Il y a des pédés qui sont dans l’incapacité totale de voir où sont leurs vrais intérets.

Certes oui, la droite dans ses manifestations les plus démocratiques et modernes, offre aujourd’hui souvent un autre visage (on appelle cela le progrès), mais il ne faut pas fouiller dans ses placards, ou trop gratter le vernis. Le droite est l’antiquaire de tous les conservatismes. Il n’y a qu’à lire le Figaro Magazine pour s’en convaincre. Et souvenez-vous des images des manifestations anti-Pacs à côté de l’Assemblé Nationale, de la violence des slogans, c’est le vrai visage de la droite, celui du vieux démon réactionnaire qui irrigue ses veines.

[Réf. Le Monde, “M. Mattei, vous avez raté une occasion de vous taire  !”]

PS bis. On remarquera qu’Amazon signale que les internautes venus sur la page du livre de Mézerac ont également parcouru celle du livre contre l’euthanasie de Bernard Debré.

1. Le 20 avril 2004,
cossaw

Je ne l’avais pas vue celle là. Je connaissais ses points de vue. Un fait, cependant : un homologue à Mattei, ancien ministre de la santé de Reagan ou Bush père, je ne sais plus (pour info, ça se dit Surgeon General, par référence aux guerres d’indépendance et civile et en plus il apparaissait d’ailleurs en tenue militaire) était très conservateur, anti avortement, anti gay, anti évolution d’ailleurs. Quand il es devenu ministre, c’est lui qui a engagé la lutte contre le SIDA, c’est lui qui s’est opposé aux anti-IVG meutriers d’un obstrétricien, etc. Il a retourné sa veste, m^eme si ses convictions n’ont guère évoluée. Il s’est rendu compte qu’entre ses convitions (religieuses) et son devoir de ministre responsable devant une nation, il (lui) ne faisait pas le poids. J’aimerais bien que quelques français ministres fassent de meme… Et suite à ses actes, il a été remercié.

Blah ?