“Miscellanées”

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Lance Corporal Jayel Aheram

Photographie Jayel Aheram.

War and Peace.

I am a drawer, a photographer, a painter, a sketcher, a chatter, a blogger, a philosopher, a website designer, a coder, a gamer, a linguist, a helper, a traveler, a volunteer, a copyfighter, an advocate, a warrior, a killer, a leader, a lover, a brother, a poet, a son, a friend, a best friend, and a man of the world. I need something to describe all of that I am. I came upon on it. I create art. I create drawings. I create writing. I create relationships. I create love. I create. That is what I do. I make tangible the creative forces within me. I bring it to life and light and knowledge. I rescue it from the suffocating darkness of the abyss of my subconscious. It is unleashed, unshackled, made free. Ideas are not meant to belong to one person and once it is given birth to, it belongs to the world. Am I an idealist? An ideaist? A creatist? A creationist? Nay! I said to myself. I am a creativist! [Jayel Aheram, 2006: “Creativism”.]

Jayel Aheram a beaucoup de facettes et de multiples talents. Ce jeune homme dessine, peint, photographie, écrit, blogue… C’est aussi un geek, un accro aux jeux multijoueurs en ligne, un designer Web, un avocat du “copyleft”, un défenseur du logiciel libre, des standards du Web, et, un chic type. Il ressemble à beaucoup de lecteurs de mon blogue, à pas mal de mes amis.

Jayel Aheram est aussi soldat du Corps des Marines des États-Unis depuis 2005. Fils d’une mère philippine et d’un père américain, il a grandi à Hawaii et a aujourd’hui 23 ans.

L’une de ses principales passions est la photographie, “J’utilise la photographie pour voir la beauté des choses”, et à regarder ses photos, nul doute qu’il y parvienne.

Déployé en Irak, dans la province d’Al-Anbar, la pratique photographique l’a aidé à outrepasser sa vision du pays. “C’est tellement facile de détester l’Irak et j’ai bien failli succomber à l’appel de la haine, mais grâce aux photos, j’ai vu la beauté dans un lieu où d’autres ne la verront jamais. Ce lieu est magnifique, exotique. Peu sont ceux qui peuvent l’apprécier vraiment. J’ai été envoyé ici, je n’avais pas le choix, mais je voulais vivre l’expérience plus qu’y survivre”.

“La beauté peut être trouvée partout, même dans la guerre, dans la destruction, dans la désolation. Il y a toujours l’espoir. Il y a une vie dans le désert. Dans cet environnement hostile, si vous ne regardez pas attentivement, vous ne voyez qu’une étendue de sable. Il y a des gens qui vivent là. Je me souviens de l’une de mes patrouilles dans un village, que des ordures et des maisons ruinées… mais, il y avait là un oiseau au plumage d’un rouge éclatant qui volait autour. J’étais stupéfait.”

Jayel Aheram a soutenu avec fougue Ron Paul, candidat aux primaires du Parti républicain, le libertarien qui a voté en octobre 2002 contre l’envoi des forces armées en Irak. Il cite Victor Hugo comme le Général MacArthur. Et, finalement, il dit bien peu de lui, son engagement le privant d’une expression tout à fait libre. Là où il se livre le plus, c’est en offrant ses photos en partage ; à suivre ce regard, il est possible d’entrevoir l’homme qui est derrière.

De clichés “moblogués” en images plus élaborées, outre le témoignage de sa vie d’homme de troupe, Jayel nous donne à appréhender ce qu’est cette armée en Irak, qui sont ces hommes qui reviennent parfois dans une boîte ou mutilés, leur quotidien de patrouille et d’ennui. Les images de Jayel nous permettent d’y mettre de la proximité, de la chair, de l’émotion. Et de la beauté.

Jayel est aujourd’hui en poste au Japon.

4 013 soldats américains ont trouvé sur la mort le sol irakien.

Les photographies de cet article sont publiées sous licence “Attribution-Share Alike 2.0 Generic”.

Photographie Jayel Aheram.

In Stark Lighting. Autoportrait.

Photographie Jayel Aheram.

The Watch. Autoportait.

Photographie Jayel Aheram.

Marine, Meet Desert.

Photographie Jayel Aheram.

Photo Shoot.

Photographie Jayel Aheram.

Entry Control Point.

Photographie Jayel Aheram.

(Shhexy) Expression. Autoportait.

Photographie Jayel Aheram.

The Glare.

Photographie Jayel Aheram.

Nicholas Reads by Chemlight.

Photographie Jayel Aheram.

But First, Concentrate.

Photographie Jayel Aheram.

Place Bags and Marines Here.

Photographie Jayel Aheram.

In Dress Blues Alphas. Autoportait.

Photographie Jayel Aheram.

Group Shot.

Photographie Jayel Aheram.

The Businessman.

Photographie Jayel Aheram.

Slightly Embarrassed. “Sometimes, I feel weird when taking self portraits of myself. It seems like an unnaturally vain thing to do.” Autoportait.

Photographie Jayel Aheram.

In Shades of Black.

Photographie Jayel Aheram.

Hard Charger.

Photographie Jayel Aheram.

Close-Up.

Photographie Jayel Aheram.

Neutral Expression? Autoportait.

Compte Flickr de Jayel Aheram.

Blogue de Jayel : “Hear me roar!

1. Le 6 avril 2008,
Lancelot

Très belles photos.

2. Le 6 avril 2008,
LeBen

Et très beaux garçons. N’est-ce pas Laurent?

3. Le 7 avril 2008,
silanxieuse

Mouais… Je ne suis pas bien sûr de partager ton enthousiasme à ce propos. Mais c’est peut-être parce que je viens de voir « Redacted » et que Jayel me rappelle de manière troublante Angel, l’un des jeunes soldats du film de Brian de Palma, pour qui l’Irak n’est finalement qu’un intermède (accidentel) avant d’entrer dans une école de cinéma. Une occasion unique de filmer ce qui bouge autour de lui et de se mettre en valeur. Les irakiens, nulle part (même si on n’attend évidemment pas un reportage sur la vie quotidienne des échoppes de Bagdad ou Kerbala =;o). La guerre, c’est juste les images qu’on en prend (même les pires), un peu comme les films de vacances qu’on regardera en famille.

Bref, cette mise en scène permanente de soi, ces photos qui ne montrent que des soldats américains propres, rasés, sûrs d’eux, ces préoccupations avant tout dirigées vers ses propres expositions ou les réutilisations de ses photos, tout ce qui caractérise le blog du caporal Aheram semble assez surréaliste pour qui a lu, par exemple, au hasard, Baghdad Burning.

« Redacted » nous montre ces jeunes soldats complètement inadaptés à la situation, pour qui la population locale dissimule un danger permanent et protéiforme, chaque objet inconnu une menace. et qui vivent entre l’ennui d’un combat qui ne viendra jamais et le risque d’une mort absurde. Finalement, ils en viennent à tirer sur tout ce qui (les) dépasse et à “se servir” chez l’habitant.

Ce qui me trouble, c’est la rencontre saisissante entre le réel du film et la fiction du blog (à moins que ce ne soit l’inverse) et ce qui, de l’un, reste le non-dit de l’autre.

A part ça, je n’ai pas tout lu, mais c’est sûrement un chic type. Qui a fait quelques bien jolis portraits. Et, à 23 ans, il ne mesure peut-être pas bien la portée de phrases comme :

La beauté peut être trouvée partout, même dans la guerre, dans la destruction, dans la désolation

4. Le 7 avril 2008,
GreG

Il est indéniable que la pratique de la photo nous apprend à mieux regarder, et à saisir des détails que les autres ne regarderaient même pas.

A l’image de cet oiseau rouge qu’il a vu au beau milieu d’une terre de désolation, ou de cette fleur sauvage jaune qui poussait au travers d’un sable aride, on peut dire en effet que la beauté (ici synonyme de vie) peut-être trouvée partout, y compris en plein milieu d’endroits aussi hostiles, il suffit simplement de les voir.

Certains trouveront cela totalement déplacé quand on sait que la réalité de la guerre est tout autre, mais comprenez que pour un jeune GI comme lui, ce genre d’apparitions peut devenir providentielle.

Moi je trouve que sa démarche est beaucoup moins naïve qu’on pourrait le croire, car elle représente une façon de combattre, non pas l’ennemi, mais tout ce que représente une guerre. Ce GI refuse de céder à la pression du combat psychologique qui voudrait le rendre fou, il nous dit que parfois un petit rien peut-être porteur d’espoir, et comme on dit, l’espoir fait vivre.

5. Le 7 avril 2008,
Traductor

Ces photos très travaillées, très posées, belles souvent, me communiquent une impression de malaise. Le recul manque. Ce jeune homme fort doué, semble-t-il, se regarderait-il faire la guerre ?

6. Le 8 avril 2008,
Lionel

Je suis le seul a avoir eu la réaction “C’est que des gamins !” en voyant ces photos ?

7. Le 9 avril 2008,
laurent

Je trouve qu’il manque un truc à ces photos ; le problème n’est pas tant qu’elles soient trop léchées ou que l’on y fasse des portraits. Peut-être un problème de situation (ce n’est pas du photoreportage ; pas assez de “dramaturgie” sans doute) ou de profondeur (ce n’est pas de la photo d’art au sens où le photographe doit interroger l’image).

8. Le 10 avril 2008,
Arnaud H

@silenxieuse : encore une victime du très mauvais Redacted. Peut-être devrais-tu accorder un peu plus de crédit à Jayel Aheram, un personnage qui lui existe réellement, et non un stéréotype servant l’approche manipulatrice et simpliste de De Palma. En passant, je suis sûr qu’il a très bien mesuré le sens de la phrase que tu cites.

9. Le 11 avril 2008,
flo

ça me fait un peu penser aux vues de Zucca sur le Paris occupé. Des images qui passent délibérément à côté de la réalité la plus prégnante du moment, qui ne la nient pas certes, qui ne font ni déni ni “négationisme”, mais laissent le sentiment qu’il manque une mention. La beauté de l’oiseau qui s’envole de là où il y a des chars et des cadavres n’est pas exactement la même que celle de l’oiseau qui s’envole de là où les maisons sont entières et les gens ni torturés, ni violés, ni affamés.

Le point de vue du photographe, qui ne serait que banal et tout au plus “bien léché” dans un contexte normal, ne tireson esthétique que de cette ambiguité, pas toiut-à-fait malsaine, pas tout-à-fait provocatrice, mais qui compense la banalité de sa production par “l’extraordinaire” du contexte.

10. Le 13 avril 2008,
Jayel Aheram

I did not expect the merit of my photography to be questioned.

Please understand that I am not a photojournalist or combat camera. I am a soldier. In taking some of these photographs, I am holding a rifle in one hand and the camera in another. The focus was not photography or showing the truth. My focus was to survive.

The target audience for my photography (when I was posting them while I was there in Iraq) was not the world, but rather my family and friends, all of them concerned about my safety.

These photographs are first and foremost an assurance to my family that “I am fine. See my photos? It is not so bad here in Iraq. Please, do not worry about me.”

I apologize that my work might seem banal or boring or not at all provocative to some or that it does not meet your criteria of “great art.” But it is what I choose to see through the lens. I was in a desolate and remote place where we were constantly challenged, stressed, and isolated. A lot of these photographs were the product of my attempt to strengthen my tenuous hold on my sanity.

11. Le 13 avril 2008,
flo

Yes, I think we understand wherefrom you took the pictures, and as for me I don’t have any kind of “judgement” upon what you meant and why you chose these topics, these points of view.

I am nevertheless not at ease with the gap betwen the pictures and the context. Not to say that a photographer has not other choice than showing corpses and ashes. Not to say either that the point of photography is to reflect “reality”. Yet… well, if you take pictures in a war context and these pictures are scarcely different from what they could be in a banal, “normal”, context, the person who sees them is likely to be surprised, as if they had to readjust the eye. Plus, they might have a feeling (maybe right, maybe wrong) that something that should be said is kept in silence. Now, going back to your point of view, you are entitled to respond “but why should I have said it ?”

A picture has no obligation to show what the eye more or less expects, the eye has no obligation to adjust his expectations to the picture. Sometimes they stay on each side of the mirror.

12. Le 13 avril 2008,
gilda

To Jayel Aheram if he happens back here.

So as Flo, I’m not at ease with the context.

But :

  • I know what it’s like to post thinking about family and friends and discovering that lots of people have suddenly become interested in what was first thought as an easy way to share some personal things ;

    • You’ve got an eye, you know. Not anybody has. Your pics are much more than just “photos souvenirs”. I hope that one day, you’ll hold only the camera and quit the rifle. You’d be a great photojournalist.
13. Le 14 avril 2008,
silanxieuse

Thank you Jayel for posting here (if you read this some day =:o).

You don’t have to apologize for anything. It’s no question of “great art”. It’s not about you. We don’t know each other and I just read some posts on your blog. Some I appreciated, some others I found curious. I’m not judging you. I am sure that it was actually a very distressing situation and I wish none to have to fight at war. I am very conscious that we are just writing smalltalk, away form the danger — as beautifully described by W. H. Auden, a pacifist :o), in “The Summer Night”.

My comment was about communication and images. We receive in real time images of the war, which are not selected and official ones, as it was the case earlier. They are every day shots that are sent through Internet or brought back by soldiers. We suddenly (have to !) face fragments of the situation, some scandalous, some banal, some tragic, and we don’t have necessarily the keys to hold their reality. These images may, in fact, add a lot more obscurity to our perception.

What you wrote here helps understanding your attempts.

The strange feeling about your pictures is that you weren’t really there. And that’s how I understand your answer. Photographs were a mean to “survive”, do you say. Not to be driven insane. To show all was fine. We should look at them as a way to escape the brutality of the context. Their “banality” appears then very differently. A protecting veil. This is their fiction, which captures nevertheless important things. But your pictures escape too, out of the intimate fiction. They were used in a videoclip, they are exposed, anyone can see them on your blog. And all concealed signs become the evidences of the terrible failure we are guessing. More than corpses. And that’s maybe why we feel hurt, more than by blood and tears. By an icy silence.

I wish you to remain creativist as long as possible.

Some of your portraits are great, I totally agree.

14. Le 24 mai 2008,
rosselin

C’est beau les soldats américains. C’est beau la guerre en Irak. J’espère que ça ne s’arrêtera jamais…

JR

Blah ?