“Miscellanées”

vie privée

Le singe de janvier

Martine et son cuisinier en chef, Blork, nous ont concocté, à la manière de Friday Five, les 12 singes (12 monkeys). Il s’agit, pour cette première édition, de revenir sur son parcours professionnel.

Voici donc la liste de mes boulots, par ordre chronologique, en espérant ne pas en oublier :

Guide dans un château de la Loire. Adolescent, plusieurs étés de suite, rémunéré en pourboires. L’occasion d’apprendre que les touristes français sont pingres et que les américains sont souvent généreux. Mon pire souvenir : toute une troupe de scouts absolument intenables et ne s’intéressant pas du tout à ma conférence. Mon meilleur souvenir : un couple de charmants professeurs sud-américains, venus un jour de pluie. Comme il n’y avait pas grand monde, je leur ai une grande visite de 2 heures (1 heure habituellement), rien que pour eux, en leur montrant les recoins normalement inaccessibles. Résultat : 50 F de pourboire! Ce qu’il m’en reste : une certaine connaissance en style de mobilier, la capacité de distinguer du Henri IV, du Louis XIV, du Régence, du Louis XV, du XVI, etc.

Photographe au Gai Pied Hebdo. À 19 ans, ma première fiche de paie, mon premier chèque (dans les 1200 FF, si je me souviens bien). Mais ne fantasmez pas, ce n’était pas des photos érotiques d’apollons huilés, mais des photos pour la rubrique “intérieurs gays”. Donc, plutôt Maison de Marie Claire ou Architectural Digest

Assistant attaché de presse. Chez un organisateur de concerts au Théâtre des Champs-Élysées. Consistait principalement à remplir des invitations, envoyer des dossiers de presse, faire des relances téléphoniques aux critiques musicaux, et collationner des coupures de presse. Au départ, c’était un simple job d’étudiant… Mais travailler dans un théâtre, prendre l’ascenseur avec un soldat romain sorti d’une répétition d’opéra, croiser Brigitte Bardot au Top Club de José Arthur, aller à plein de spectacles gratuitement, cela a eu le don de me rendre les études bien fades.

Chargé de production. Toujours au Théâtre des Champs-Élysées, une promotion, l’attachée de presse principale étant rentrée de long congé maladie. Un boulot assez administratif, gérer les contrats d’artistes, les fiches de paye, les locations de piano et de partitions, la billeterie, etc. mais le plaisir de travailler dans un théâtre, de fréquenter la magie des coulisses côté cour et jardin, et l’occasion de rencontrer des monstres sacrés de la musique classique (non, pas Éve Ruggieri !) : György Cziffra, Mieczyslaw Horszowski (un grand souvenir), Hugues Cuenod (un vieillard élégant et polisson), Henri Sauguet, etc. et aussi des personnalités comme Yvette Horner, Dee Dee Bridgewater, Jean-Pierre Kalfon…

Peintre de décors de théâtre. Un petit job de dépannage après la faillite de l’organisateur de concerts. Décors pour Patrick Timsit, Jango Edwards, et j’en oublie. J’ai aussi fait caissier et ouvreur dans des théâtres parisiens.

Chargé d’édition chez un distributeurs de disques. Gérer la base de données produits (des milliers), l’édition des catalogues de commande (listings de codes-à-barres), de la feuille de nouveautés hebdomadaire, des documents de pré-commande, et aussi gérer la production des disques, de l’enregistrement à la duplication. L’occasion là aussi de faire de belles rencontres, Dick Annegarn, Jo Privat, Tuck & Patty, Eddy Louis, plein de musiciens de jazz. Un souvenir magique : assister à un mariage manouche, sur la piste d’un cirque, d’une trapéziste avec un dompteur. Mauvais côté : jamais couché avant deux heures du mat, toujours une promo, une fête, un concert, beaucoup d’alcool et autres substances. Leçon : ne jamais être élu délégué du personnel, c’est lourd…

Consultant en database publishing. Il s’agissait de revendre mes savoir-faire développés chez mon précédent employeur. Programmation de moulinettes enrichissant des extractions de base de données avec des X-Press Tags.

Maquettiste dans une agence de marketing. Embauché sans rien connaître du métier (juste une petite expérience du traditionnel montage de bromure !), mais sans doute pour mes compétences en informatique.

Parallèlement, créateur du site du magazine Têtu et webmestre pendant un an.

Directeur d’une agence de publicité en province. Trois ans pour me rendre compte que j’étais peut-être capable de multiplier un chiffre d’affaires par trois, mais que j’étais vraiment nul en management. Et que finalement, Paris, c’est quand même pas si mal.

Directeur du département Internet d’une agence de marketing. Rien à en dire, vu que c’est mon boulot actuel.

J’ai un peu de mal à trouver une logique dans tout ce parcours un peu chaotique…

Prochain boulot : serveur chez Tim Hortons, avec un peu de chance, et avec une collègue waitress sympa.

1. Le 18 janvier 2004,
Mr Peer

J’ai du mal à t’imaginer avec un panier de petits pains dans les bras et le sourire jusqu’aux oreilles… (cf photo du site Tim Hortons) et moi non plus je trouve pas de logique dans tout ce parcours… mais finallement, c’est peut etre pas si mal, tu te débrouilles plutot bien dans pas mal de domaines…

2. Le 18 janvier 2004,
Martine

À chaque fois que je passe près du Tim Hortons pas très loin de chez moi, je remarque l’affiche: “postes disponibles” et je pense à toi!

3. Le 20 janvier 2004,
Matoo

Waaaaaaaaah je suis jaloux ! Allez, vite je démissionne !! :o)

4. Le 25 août 2004,
Yves

Cher Laurent,

Après toutes ces années et d’ailleurs déjà depuis longtemps, souvenirs communs dans l’indivision ! Vieilles et fidèles amitiés. Y.

Blah ?