Journal de bord

lundi 22 décembre 2008

No comment

Via incidemment le Glazou, je découvre le site web de l’émission No Comment d’EuroNews. J’ai toujours trouvé ce format extraordinaire, un peu hypnotique. Heureux de le retrouver sur le Web, dans un site fort bien réalisé.

J’adore leur profession de foi :

At Euronews we believe in the intelligence of our viewers and we think that the mission of a news channel is to deliver facts without any opinion or bias, so that the viewers can make their own opinion on world events.

We also think that sometimes images need no explanation or commentary, which is why we created No Comment and now No Comment TV: to show the world from a different angle…

“À Euronews, nous croyons en l’intelligence de nos spectateurs et nous pensons que la mission d’un canal d’information est de donner des faits, sans aucun biais ou opinion, afin que chacun puisse se faire sa propre opinion des événements du monde.”

Faire le pari de l’intelligence, à la fois audacieux et respectueux.

1. Le 22 décembre 2008,
Moktarama

J’ai beau apprécier cette séquence, il ne faut pas se leurrer et prendre des vessies pour des lanternes.

En l’occurrence, loin de l’intelligence, c’est plutôt l’omniscience que requiert “No Comment” , et c’est bien son absence chez 99.9% des gens qui fait qu’elle est si hypnotique : on regarde, et on rentre presque dans l’image à la recherche de la moindre bribe de renseignement.

Le fait que “No Comment” soit placé à la fin de la séquence de 30 min, et juste avant le journal de 15 min, montre que Euronews a conscience de ça, du paradoxe de cette séquence qui contraste violemment avec le reste de la programmation.

Par contre, sur un site comme Le Post, vous vous apercevriez qu’elle se fond parfaitement, et les commentaires vous feraient, je pense, revenir sur terre. En tout cas, ce n’est pas du tout ma notion de l’information de qualité. Je préfère une explication avec des biais que je connais à une absence complète de contextualisation.

2. Le 22 décembre 2008,
Guy Verville

J’ai tendance à croire, moi aussi, que l’absence de commentaires est un frein. Pour apprécier des images non expliquées, il faut habituellement connaître déjà tout le contexte, tous les scénarios possibles. Par exemple, ces manifestants en Russie qui se font arrêter. Faut connaître le russe pour savoir, en partant, l’objet de leur manifestation. Filmer des manifestants est déjà un commentaire en soi. Il faut aller au-delà. Le seul mérite, ici, est le rappel de ces réalités. Mais ça, l’information dite commentée ne le fait-elle pas déjà? En règle générale, une photo possède une légende. Ces vidéos devraient, à tout le moins, en posséder une vraie, concise.

3. Le 22 décembre 2008,
karl, La Grange

Comme si l’image n’était pas une forme d’écriture. ;) C’est plutôt cela qui me désole. c’est de faire l’image pour quelque chose autre que le commentaire. L’émission peut être bien, mais l’école enseigne que très peu le langage visuel (comparé au temps que l’on passe à enseigner la littérature).

En tout cas bonne pioche.

4. Le 22 décembre 2008,
pitulgi

Mais bien sûr, ne pas avoir de voix off ça veut dire qu’on est objectif et que les gens n’ont qu’à être intelligents pour se faire une idée. C’est donner l’impression que le montage n’est pas une forme d’écriture. Euronews ne connait vraisemblablement pas l’effet Koulechov (voir wikipedia).

Blah ? Touitter !

Grain de NaCl

Si la promesse est belle (des performances sans commune mesure) et l’exploit technologie réel, il y a une contre-partie : les applications en ligne doivent être développées en C ou C++. Pourquoi ? Parce que ce sont des langages de bas niveau qui sont très proches de l’assembleur (donc des 0 et 1 puisque le processeur ne comprend rien d’autre).

Et c’est là où ça coince : le C et le C++ sont des langages de programmation d’une autre époque, une époque où l’on ne résonnait pas du tout de la même façon et où la ressource système étaient une denrée rare (mémoire et puissance de calcul). Le problème c’est que nous sommes maintenant en 2009, que la ressource n’est plus un problème et que plus personne ne programme en C. Ceci est principalement dû au fait que de nouveaux langages beaucoup plus sophistiqués se sont imposés (notamment Java et C#) et parce que les environnement de développement sont maintenant beaucoup plus productifs (à l’image d’ Eclipse ou de Flex Builder). D’où cette impression d’anachronisme face à NaCl.

Donc concrètement pour bénéficier des performances de Nacl il faut revenir 20 ans en arrière et se réapproprier des langages qui font dramatiquement chuter la productivité. En clair il va vous falloir beaucoup plus de temps pour développer la même application (sous réserve que vous ayez trouvé les bonnes personnes). Tout ça pour quoi ? Pour de meilleurs performances, mais est-ce que la performance est réellement un problème ?

[Fred Cavazza : “Native Client, la technologie révolutionnaire de Google qui risque de faire long feu”.]

Comme quoi on peut être expert en “AdobeAir”, “FlexLight”, “Silver$” et “interfaces riches”, et ne pas y connaître grand chose en matière d’informatique ;-)

(Déjà, ça commence mal, C et C++ ne sont pas des langages de bas-niveau. La suite est à l’avenant.)

P.S. Épinglé aussi ici : “Il vaut sans doute encore mieux lire ça qu’être aveugle”.

1. Le 22 décembre 2008,
Kell

Huhuhu.

C’est rigolo, et ça nous apprend à le prendre avec plus de pincettes pour ses prochains messages :]

2. Le 22 décembre 2008,
François

Ce ne sont en effet pas des langages de bas niveau mais ils ne sont pas non plus très haut, il faut bien le reconnaître. Et ils sont surtout moins sympas à utiliser que Java ou C#, et répondent donc à des besoins bien particuliers. Ce qui entraîne le désamour des nouvelles générations de développeurs (même s’il reste bien sûr des irréductibles qui en comprennent l’intérêt).

3. Le 22 décembre 2008,
Olivier

Comme quoi on peut être expert en “AdobeAir”, “FlexLight”, “Silver$” et “interfaces riches”, et ne pas y connaître grand chose en matière d’informatique

On peut surtout être expert en pipeautage et bullshit bingo et prouver avec une très grande constance qu’on n’y connait strictement que dalle.

4. Le 22 décembre 2008,
Nicolas

@François, moi j’aurais dit l’inverse, dans la mesure où ce sont parmi les rares langages universels ce sont les plus puissants. Faire tourner du Java sur de l’embarqué critique c’est suicidaire. Coder un OS en C# relève de l’exercice académique plus que de l’ingénierie. Ruby & Python son super pour faire du scripting mais faut pas leur demander plus.

Les langages qui sont aujourd’hui à la mode ne sont absolument pas adapté à toute une série de cas d’utilisation mais ont le seul avantage par rapport au C/C++ de faciliter la vie du développeur considérant que le cycle CPU coûte moins cher que le temps de cerveau développeur disponible. Sans parler que les cerveaux de développeurs exploitables sont plutôt rare.

Il y’a matière à troller, non le C et C++ ne sont pas des langages de bas niveau comme peut le dire ce monsieur, ils sont compilés (au même titre que Java d’ailleurs) ce qui permet de transformer les routines en langage machine. L’assembleur est un langage de bas niveau ok, et là je pense que l’on peut s’accorder à dire que de nos jours plus grand monde l’utilise (ou pour des utilisations bien spécifiques).

Le problème c’est que les gens pensent : ancien = peu performant et lent, alors que c’est tout le contraire.

6. Le 25 décembre 2008,
Seb

Suivant les milieux (informatiques) considérés, il est bien vrai que fréquenter des gens codant en C/C++ devient rare [disclaimer: je suis développeur en SSII, quand même, hein]. Et ce sont des langages qui peuvent être considérés de bas-niveau, car même si on fait abstraction du processeur (et encore…), on y gère (pour l’essentiel des projets du moins) la mémoire manuellement. Cela veut dire que le programmeur moyen n’est pas foutu de faire un programme non-trivial sans y introduire un minimum de fuites et débordements dans leur manipulation de la mémoire, et les langages de haut niveau permettent déjà de s’abstraire de l’essentiel de genre de problèmes (même si ça n’empêchera pas des fuites quand un ramasse-miettes est incapable de traiter des références circulaires, etc).

Pour ce qui est du souci des performances, il est deux points à prendre en considération. Tout d’abord, le fait de ne pas avoir à se soucier des basses tâches (gestion des ressources mémoire) permets au développeur de se concentrer sur le coeur et le but du programme et donc de pouvoir si possible concevoir un algorithme efficace (mais là, on peut retomber sur le problème de la compétence du développeur moyen). Enfin, autant il était de bon ton de se moquer des performances des machines virtuelles voici quelques années, autant de nos jours, il faut sans doute y repenser à deux fois: celles-ci permettent des optimisations bien plus efficaces que ce que n’aurait pu générer un compilateur statique ou un développeur de bon niveau. (il y a quelques années, la comparaison pouvait se faire de manière similaire, entre les gens qui tenaient à faire des micro-optimisations voire utiliser de l’assembleur, par opposition à laisser le compilateur faire son boulot). Il n’y a qu’à voir la course actuelle aux performances pour les différents moteurs Javascript.

Un autre argument qui pourrait ressortir est le fait que de nos jours, les fondeurs poussent de plus en plus l’utilisation de processeurs multi-coeurs et que ceci pour être exploités “correctement” nécessitent de faire de la programmation multi-processus (légers/lourds), ce que n’implémentent pas nativement ni C, ni C++ (abstraction faite des API systèmes et donc non portables de manière triviale, et de C++0x qui n’est ni signé ni implémenté). À ce petit jeu, le choix se ferait plutôt sur les langages ayant des primitives de synchronisation (style Java, ou même Ada pour reprendre le cas du temps réel) ou partant sur le principe qu’il n’y a rien à partager (et donc à risquer, dans le style Erlang ou autres langages fonctionnels purs même si on peut y retrouver des langages classiques, par exemple en implémentations de type Map/Reduce).

Et enfin pour ce qui est de faire du Java dans un environnement temps réel critique, il est évident que dans ce cas utiliser la JVM standard de monsieur tout le monde serait joueur, mais il existe des extensions et spécifications pour ce type de fonctionnement (l’exemple le plus simple est le fait d’avoir un ramasse-miettes fonctionnant en temps fixe, ce qui est évidemment obligatoire dans ce type d’environnement).

7. Le 25 décembre 2008,
jun

Ce billet fait couler un peu d’encre… Mais qui est le plus con ? Le commercial qui dis une connerie sur le monde de l’informatique, ou l’informaticien qui croit toujours qu’un commercial sait faire autre chose que répéter bêtement ce qu’il a vu pour refourguer sa came ?

Blah ? Touitter !

La cathopride de Koz(tjrs)

Être catho, du fait de la pression sociale, c’est finalement au moins aussi difficile qu’être pédé.

Certains restent d’ailleurs au placard, contrairement à notre adorable Koztoujours qui a fait son coming-out depuis longtemps, catho et fier de l’être.

Être catholique vous place donc au mieux dans la case des coincés du cul, des naïfs gentillets dont il est de bon ton de se gausser, au pire dans elle des nuisibles [éclair de lucidité tragique, expérience de l’ostracisme]. Au quotidien, les convictions catholiques sont parmi celles que l’on cache le plus [le placard]. On assume publiquement toutes sortes de convictions — et parfois parmi les moins fondées — mais on en est souvent réduits à reconnaître certains catholiques à un mélange d’indices et de signes particuliers [ça s’appelle le “cathodar”]. On affirme plus facilement des convictions politiques que des convictions religieuses… Et en tout état de cause, s’avouer catholique suscite chez beaucoup une présomption d’infériorité intellectuelle à votre égard [le “coming-out”].

Voilà qui vous fiche un coup à votre “stabilité émotionnelle”.

Il me semble alors qu’en matière de remise en question, en termes de convictions interrogées, de “confort social”, le catholique prend plus que sa part, et que le maintien de ses convictions se fait au prix d’une confrontation permanente.

Alors, pour vivre heureux, vivons caché ?

Koztoujours, la Voix des Catholiques.

(Les incises entre crochets sont de moi…)

1. Le 22 décembre 2008,
ol

il y a pire être catholique, et envie de “relations charnelles” avec une catholique… j’ai ce qu’il faut : http://www.theotokos.fr/

attention il faut prévoir un peu de temps avant de conclure!

cette lecture s’avère de plus en plus vraie… je me rappelle lors du dernier carême, on me prenait pour un fou car je ne mangeais pas gras, et ne buvait qu’avec parcimonie d’alcool, pas trop de sorties! dans les yeux des gens, on accepte mieux le ramadan c’est plus connu! c’est l’inverse de l’effet pédé - on connaît mieux on tolère… mieux!

pour les non-initiés on ne peut pas faire une partouze entre tous les chrétiens - il y a des incompatibilités!

2. Le 22 décembre 2008,
ol
3. Le 22 décembre 2008,
Laurent Gloaguen

Merci pour les fous rires avec Theotokos :-)

4. Le 22 décembre 2008,
humour japonais

Sainte-Vierge, il y a même la prière à l’internaute

5. Le 22 décembre 2008,
Off Topic

Ce mec est un imbécile de première catégorie. C’est aussi un “ami” de $$$.

6. Le 22 décembre 2008,
Franc belge

Et je te raconte pas quand tu es catho et pédé, t’as l’impression d’être une licorne (rose, trop choupi). :-D

7. Le 23 décembre 2008,
ol

le billet de koz est excellentissime

8. Le 28 décembre 2008,
marie-hélène

J’ai fait une partie de mes études dans un collège catho où il y avait beaucoup de licornes roses.

Blah ? Touitter !