Journal de bord

mercredi 16 mai 2012

Eau sur terre

2012-eau-sur-terre.

[Jack Cook, Woods Hole Oceanographic Institution. 2009.]

La sphère bleue représente la quantité totale d’eau présente sur terre. Le point bleu est la part d’eau douce disponible.

1. Le 16 mai 2012,
Damien B

Bof. La taille de la Terre en tant que sphère est complètement inintéressante pour la comparaison… enfin jusqu’à ce que l’humain soit vraiment concerné par ce qu’il se passe sous la croûte terrestre.

2. Le 16 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Pas sûr de comprendre le sens de ton commentaire…

3. Le 16 mai 2012,
mushroom

Une sphère représentant le volume habité/habitable ?

4. Le 16 mai 2012,
Damien B

Laurent : on vit sur une sphère, pas dans une boule. Ce qui pourrait être visuellement intéressant c’est de comparer le volume d’eau au volume de la croûte terrestre, ou au volume des terres arables. Comparer au volume de la Terre, c’est demander à l’humain lambda d’avoir une bonne représentation mentale des volumes pour les solides creux, et ça ça ne parle pas à grand monde (sauf si l’objectif c’est la mystification évidemment).

5. Le 16 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Mes lecteurs ne sont pas des humains lambda.

6. Le 16 mai 2012,
Damien B

Mwahahahaha.

PS : ça ne marche pas des masses l’authentification par OpenID…

7. Le 16 mai 2012,
Vicnent

j’allais écrire exactement le commentaire (excellent) de Damien B.

8. Le 16 mai 2012,
Krysalia

moi j’ai imaginé la population des pays se tassant sur une surface de la taille de la sphère d’eau. j’ai songé qu’il n’y en avait plus tant que ça par personne. bien entendu j’ai eu le même effet décuplé avec la tête d’épingle de l’eau potable. je sais qu’il n’y a aucun rapport entre ces sphères d’eau et une zone habitable, mais pour comparer, c’est comme ça que j’ai procédé.

l’image me donne l’impression d’avoir été faite pour provoquer cette comparaison mentale ou une autre d’une même genre. en tout cas elle a plutôt bien marché sur moi :D.

9. Le 17 mai 2012,
Karl, La Grange

ou de comparer le volume de la petite goutte bleue d’eau douce avec le volume de la quantité d’eau nécessaire (théorique) par humain par jour.

Je suppose que le graphique est pour démontré le peu de quantités de l’eau douce, mais la terre comme élément n’a pas de sentiments. Quand on détruit l’écosystème, on ne détruit pas la terre. On détruit l’environnement de certaines espèces et la notre en partie. Ce qui détruira la terre ? Le Soleil. :)

10. Le 17 mai 2012,
flor

En se basant sur les données de Wikipedia, le volume des terres arables en prenant une grosse marge de 10 m d’épaisseur donnerait une sphère de 105 km de rayon… et celui de l’eau douce, une sphère de 135 km de rayon… (5,1.10^6 km3 vs 1,1.10^7). Bref, une orange et un pamplemousse. Sûr que ça ferait moins peur.

(pour les curieux, les croute terrestre donnerait une sphère d’un diamètre 2 fois plus grand que celui de la grosse planète bleue… (1218 vs 688 km de rayon))

11. Le 19 juillet 2014,
SVE

cela permet de refléchir : une certaine quantité d’eau etant entrainée par le vent solaire hors de l’atmosphére terrestre, combien de temps avant que la terre ne soit,comme cela s’est passé pour mercure,vénus,mars,complétement désséchée?

Blah ? Touitter !

La fin de Line Beauchamp

Line Beauchamp

Après 13 semaines de manifestations, son incapacité à résoudre le conflit a poussé Line Beauchamp à démissionner non seulement de ses postes ministre de l’Éducation et de vice-première ministre du Québec, mais aussi à se retirer de la vie politique, abandonnant ainsi son siège de député. Ses justifications un peu nébuleuses peuvent en partie motiver la démission de son ministère, “Je démissionne parce que j’estime que je ne fais plus partie de la solution” (alors qu’elle a toujours été partie du problème), mais n’expliquent en rien son retrait complet de la politique…

Il demeure le sentiment que cette ministre, peu outillée pour affronter une crise de cette ampleur, sans marge de manœuvre, qui a eu des réactions qui ont pu paraître puériles et empreintes d’orgueil, a été délibérément envoyée au casse-pipe.

Aussi sonnait étrangement la déclaration de Jean Charest qui, avec ses airs de raminagrobis matois, prétendait avoir “tenté de la retenir”.

Ultime affront pour cette femme, la question assassine de ce journaliste “Est-ce que les étudiants vont s’ennuyer de vous, Madame Beauchamp ?”.

La politique, ton univers impitoyable…

1. Le 16 mai 2012,
La souris

Vous êtes un peu sévère avec elle. Comme vous le dîtes, elle avait très peu (aucune ?) marge de manœuvre et elle a pourtant essayé d’être collégial et ouverte dans son attitude avec les étudiants et les leaders syndicaux (elle démissionne le lendemain d’une énième tentative de résolution du conflit).

Et puis, je la trouve très digne, pas facil de quitter la politique comme ça, ça n’a pas dû être facile ni avec les leaders ni le gouvernement …

2. Le 16 mai 2012,
Laurent Gloaguen

Ça lui aura pris des semaines avant d’être “collégiale et ouverte”… avant d’abandonner la ridicule exclusion de la principale organisation étudiante par exemple. Ça a quand même été bien long (genre deux mois…) d’organiser une vraie table de négociation.

Cela dit, nul doute que ce fut dur pour elle.

3. Le 16 mai 2012,
Anne Onyme

Comme tout ministre qui n’a aucune marge de manœuvre, elle a joué la montre. Et, la CLASSE l’a bien aidé en entretenant un flou inutile sur sa position vis-à-vis des violences de certains grévistes (condamne ou pas).

Pas sûr que Charest pourra s’abriter derrière ses ministres longtemps..

Blah ? Touitter !

Tourisme à Montréal ?

On m’a posé la question “Crois-tu que je peux venir sans crainte à Montréal avec les événements actuels ?”.

Bien sûr que l’on peut venir quand même, ce n’est pas Damas ici, mais je ne le conseille pas trop : il est en effet impossible actuellement de profiter sereinement du centre-ville, d’ordinaire si agréable et paisible.

Les manifestations et, hélas, les scènes de violence, sont quotidiennes dans la ville. Selon Raymond Bachand, ministre des Finances du Québec, les rues de Montréal sont la proie de “groupes radicaux anticapitalistes et marxistes” qui cherchent à “déstabiliser l’économie”. Selon un chroniqueur connu du Journal de Québec, un climat de terreur s’est installé à Montréal, les citoyens sont tous “très nerveux et suspicieux”. Bien sûr, tout cela est largement exagéré par les politiques et les médias.

Cela étant dit, la police de Montréal tapant indistinctement sur les étudiants, les non-manifestants et même les journalistes, la même police dressant des “souricières” vicieuses, et les manifestations se déplaçant rapidement sans plan préétabli, de jour comme de nuit, il y a un risque non négligeable de se retrouver au minimum gazé, au pire tabassé et/ou en prison.

Le candidat au tourisme montréalais doit aussi savoir que les transports en commun fonctionnent particulièrement mal (interruptions du métro par des “terroristes rouges”, embouteillages pour les bus…) et que Montréal est une ville étendue où il est difficile de s’en passer.

Le consulat américain à Montréal donne le sage conseil dans un message de sécurité à ses compatriotes de rester sur ses gardes à Montréal.

The Department of State strongly urges U.S. citizens to avoid demonstrations, as bystanders can quickly be caught up in unforeseen violence and in some cases detained by the local police.

Le consulat donne aussi le judicieux conseil de suivre sur son téléphone le compte Twitter de la police de Montréal (@SPVM), ce qui permet d’anticiper où se trouvent les manifestations en cours afin d’éviter de les croiser.

S’il n’y a pas de règlement de la crise, il y a fort à parier que des événements comme les festivals et le Grand Prix de Montréal soient perturbés par des manifestations, voire annulés comme c’est déjà le cas pour certains spectacles.

Si vous venez, vérifiez aussi que votre police d’assurance vous couvre bien, notamment en matière de blessures en cas d’émeutes, troubles civils, etc.

Pour le reste du Québec, il n’y a par contre aucun problème notable. L’occasion de découvrir les belles régions de la province.

Raisins de la colère

[…] Mais la fin de régime se mesure surtout par la perte de l’autorité morale de gouverner. La difficulté à mesurer et apprécier l’ampleur des crises et l’importance des mouvements qui agitent la société. La difficulté à reconnaître les moments où le sens de l’État doit prévaloir et où l’on doit s’élever au-dessus de la mêlée plutôt que de se réfugier derrière des formules creuses et des blagues qui ne font que mettre le feu aux poudres. Comment alors imposer un retour en classe, fut-ce même par la force de la loi, alors que la population doute encore de la probité des membres du gouvernement qui, pour certains, accueillaient volontairement ou non à leur déjeuner des proches du crime organisé ? Comment considérer les arrêts d’un magistrat dont on questionnait il y a un an à peine le processus de nomination ?

[…] À vouloir faire le pari du cynisme, à vouloir miser sur l’essoufflement d’un mouvement plutôt que sur le compromis et la bonne entente, le gouvernement a contribué à créer un climat de révolte et d’indignation chez des jeunes qui, au départ, manifestaient somme toute dans un esprit démocratique et pacifique exemplaire. A-t-on déjà oublié que le 22 mars dernier, alors que 200 000 personnes envahissaient les rues de Montréal, aucune vitrine brisée, aucun acte de violence, aucune interpellation ou arrestation n’ont été déplorés ? À ignorer souverainement les revendications légitimes - que l’on soit en accord ou non - d’une partie de notre société, on en vient à planter soi-même les vignes qui produiront, au final, les raisins de la colère. Aujourd’hui, le gouvernement en vendange les fruits pourris et amers, alors qu’il doit imposer par la loi ce qu’il a lamentablement échoué à négocier de vive voix.

À l’heure des médias sociaux et des plateformes participatives, à une époque où l’opinion publique est plus prompte à porter une cause sociale qu’à défendre un programme politique, il nous faudra trouver collectivement une façon de rénover l’édifice démocratique de notre État. La façon avec laquelle le gouvernement a ignoré pendant plus de deux mois les revendications des associations étudiantes nous donne la preuve qu’il est grand temps de refonder nos institutions démocratiques puisque face à une majorité parlementaire (élue par une minorité de voix), en dehors des élections, point de salut! Cette refondation, elle passe nécessairement par les urnes.

Cette grève étudiante qui nous touche tous, qu’on le veuille ou non, est le symbole de l’épuisement d’un gouvernement et d’un système parlementaire où l’omnipotence des appareils de partis aplanit les débats et transforme les député(e)s et ministres en moutons de Panurge. Line Beauchamp en fut la dernière victime, elle qui remplissait le carnet de commandes de son premier ministre. Nous sommes maintenant en fin de régime. Peut-être que les sondages s’amélioreront pour le premier ministre dans les prochaines semaines, mais il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle, il a perdu l’autorité morale de gouverner. Ne restera plus qu’aux étudiants, peu importe l’issue de ce conflit, à se déplacer massivement aux urnes aux prochaines élections. Car après tout, l’édifice vermoulu d’un gouvernement en décrépitude morale et politique peut servir de terreau fertile pour une nouvelle refondation de notre solidarité sociale et politique. Une certaine Révolution tranquille nous l’a déjà prouvé par le passé…

Le Huffington Post Qc, Pierre Luc Brisson : “Gouvernement Charest : la fin de régime”.