“Miscellanées”

blogosphère

Un blogue, c’est comme un peep-show

Paris Carnet, la réunion mensuelle de blogueurs dont j’ai lancé l’idée l’été dernier, prend son rythme de croisière. Ainsi, sans trop de publicité, pas moins de trente personnes sont venues hier pour la cinquième édition. Si l’on reconnaissait pas mal d’habitués, il y avait cependant un certain nombre de nouveaux, notamment utilisateurs de U-blog.

Stéphane Le Solliec, créateur de U-blog, était présent pour la première fois. Il ne m’a pas cassé la gueule, contrairement à ses menaces. Grand parleur, petit faiseur…

Parmi les habitués, on pouvait reconnaître la Mouche, Nacara, le grand Padawan en v.o., Lunarchiste, Vostyx, Fleur, et bien d’autres…

Pierre Bernard, déjà âgé de 42 ans [private joke], m’a fait des réflexions désagréables : “tiens, t’as plein de cheveux blancs”…

Mais le clou de la soirée fut pour moi lorsque Lisbeï nous déclara doctement “un blogue, c’est comme un peep-show”. Selon elle, comme dans ces établissements voisins du lieu où nous étions, tu te mets à poil dans un blogue, mais tu ne vois pas les gens qui te regardent derrière des miroirs sans tain.

La sus-dite Lisbeï qui est étonnamment ressemblante à la photo qui figure sur son blogue, les couettes en moins. Nous avons bien sûr beaucoup parlé du “blues du blogueur”, pathologie très en vogue ces temps-ci.

Autres comptes-rendu sur FractalWiki.

PS. Photos ici. C’était trop d’la balle de ouf, comme dirait l’autre…

PS. bis. Lisbeï s’explique : “Deviens ce que tu es”. Extrait :

Oui, j’ai dit ça. Je sais que ça ne fait pas très joli dans la bouche d’une jeune fille, mais après avoir vainement cherché une image plus “propre”, je me vois contrainte de continuer à utiliser celle du peep show. La phrase exacte était : “Mon blogue, c’est comme un peep show : tu te mets à poil, tu exprimes en public ce que tu es vraiment et que la peur du regard des autres t’empêches d’être, mais tu ne le croises pas, ce regard des autres, planqué qu’il est derrière des miroir sans tain”. Tu ne les vois pas, tu n’interagis pas, tu ne te laisses pas influencer et donc bâillonner par ces autres, tu ne t’adaptes pas à leurs regards pour faire ce qu’ils voudraient que tu fasses. Tu continues à faire ce que toi tu veux. A être ce que toi tu es. Pas ce que les autres aimerait que tu sois, pas une vitrine à relations publiques, pas un produit marketé avec analyse du marché, ciblage, plan de pub, etc. Et tu t’exposes, parce que tu aimerais bien pouvoir arrêter de mentir comme tu respires, tu aimerai bien être toi aussi en public. Le blog comme dernière étape avant le “coming out” définitif (?)…

En fait, tout ça était parti d’une banale question : “Alors Lisbeï, comment va ton blog ?” Bah, il va mal en fait mon blog. Lisbeï va mal. J’ai découvert aujourd’hui que cette pathologie portait le joli nom de “blues du bloggeur”.
Non, Lisbeï ne va pas bien. Lisbeï n’a plus le sentiment d’être libre entre ses 6 faces sans tain, libre de rêver, de tempêter, de pleurer, de rager, de raconter les choses et les gens qui lui font mal, aussi vain et nombriliste que cela soit, d’exhumer et tuer définitivement tous ces fantômes qui la hante, de s’interroger, d’errer, de divager… Lisbeï a maintenant parfois l’impression d’être sur une scène, d’être devant un public dont elle croise le regard, un public qui exige, un public qui demande des comptes, des explications, un public envers lequel il faut se justifier, un public auquel elle doit s’adapter, un public avec lequel elle interagit, un public auquel il lui faut maintenant parfois mentir, comme aux autres… Un public… Un tribunal ? ()

1. Le 4 décembre 2003,
Mouche (sans la)

C’était la deuxième fois que Stephane venait… ;)

2. Le 4 décembre 2003,
Laurent

Ah, oui, c’est vrai, le lâche était venu la seule fois où je n’étais pas là… ;-)

Blah ?