Leni Riefenstahl ou la mollesse de l’engagement. Elle vient de décéder à l’âge de 101 ans. Actrice entre 1927 et 1933, puis réalisatrice du documentaire exalté et grandiose sur le congrès du parti national-socialiste à Nuremberg en 1934, Le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens), des Dieux du stade (Olympia : Fest der Völker, Fest der Schönheit) en 1936, ode à la gloire du corps humain dans le cadre des jeux olympiques de Berlin. Après guerre, elle partira en Afrique, réaliser des reportages photographiques sur les sculpturaux Nubas du sud du Soudan, publiés dans le Stern, The Sunday Times, Paris Match…
Elle a toujours soutenu qu’en tant qu’artiste, elle ne faisait pas de politique. Ni membre du parti nazi, ni antisémite, elle a toujours maintenu se version des faits : l’art pour l’art. Nuremberg abandonnera les charges en la qualifiant de sympathisante.
La vie de Leni Riefenstahl fut à la fois grandiose et misérable. Vouloir ignorer la politique, être faible dans ses engagements autres qu’artistiques, n’est pas un choix viable pour une personne publique. Le talent n’excuse pas l’égarement et la naïveté politique.
Une grande artiste qui a marqué le XXe siècle, principalement de ses images de glorification du “romantisme” nazi, perpétuellement reprises pour illustrer cette époque, s’est éteinte. Une femme complexe, marquée de son temps, dont on ne peut cerner la réalité de ses pensées, qui illustre aussi le tragique et la grandeur de l’homme : la liberté de faire les bons choix dans sa vie. Mais cette “liberté” est-elle vraiment donnée à tout le monde ?
Un juge fédéral de New-York autorise la poursuite des actions judiciaires contre les compagnies aériennes United et American Airlines, le fabricant aéronautique Boeing ainsi que les propriétaires du World Trade Center, l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey, pour les blessés et les morts dans les attentats terroristes du 11 septembre 2001. [Radio-Canada]
À ce train là, bientôt le procès de l’Islam, de l’Amérique qui a créé le gigantisme architectural, des inventeurs de l’aviation civile… Cela fait penser aux procès intentés par des obèses contre les fabricants de junk food. À trouver des responsabilités partout, on déresponsabilise le citoyen qui est toujours la victime de quelque chose.
Par contre, on pourra toujours attendre pour l’analyse fouillée et le procès des implications américaines dans les dérèglements du monde. Les États-Unis ne sont pas une vierge éplorée et innocente, violée par des islamistes assoiffés de sang, c’est la victime de 50 années de démiurgisme plus ou moins bien inspiré, d’interventionisme et de coups tordus dans la politique internationale, c’est le soutien à des régimes fachos pour des raisons qui tiennent plus de l’asservissement économique que de motivations idéologiques, c’est le résultat de l’incroyable naïveté, plus ou moins crapuleuse, de sa classe politique. Non, la violée ne s’est jamais trop embarrassée des misères du monde, pire, elle a souvent soufflé sur les braises. Encore aujourd’hui, elle défend bec et ongles son mode de vie au détriment de l’intérêt général. Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des causes. Et il reste encore beaucoup trop de zones d’ombres dans les liaisons dangereuses de la première puissance mondiale.
19 h 10 — P.S. À lire aussi chez Blork, Perspective… qui rebondit sur une citation de Pacific Views : “This Thursday will mark the 2nd anniversary of the destruction of the World Trade Center towers and part of the Pentagon. 3,000 innocent people lost their lives on that horrific day. In the days afterward, America came together as a nation. We had the sympathy of most of the world. Two years later we are a bitterly divided country. We have bombed and invaded two nations. We have caused the deaths of at least 1,000 innocent civilians in Afghanistan. We have caused the deaths of over 6,118 innocent civilians in Iraq… some estimates hint at numbers as high as 37,000. Those thousands whom we have maimed for life have yet to be adequately tallied. We have lost over 370 of our servicemen and women in Iraq and elsewhere. Our military is stretched to the breaking point. And we have very much lost the sympathy of the rest of the world. We are hated, feared and despised across the globe.
Worse, Al-Qaeda and its ilk are now as menacing a threat as they were two long and bloody years ago.”
Photo AFP/Luis Acosta.
Oxfam International : Unis pour un monde plus équitable !
Photo AP/Jaime Puebla.
Centro de Medios Independientes, Cancún.
Lu dans le courriel de nouvelles de Têtu, hier :
États-Unis - Yoga Nono, Chiny Lauter et Fus Washingtonia ont répondu à l’appel de John Cameron Mitchell pour réaliser un disque au profit du lycée Harvey Milk à New York. Le disque reprendra les thèmes du film Hedwig and the Angry Inch de John Cameron Mitchell. Le réalisateur espère récolter 300 000 dollars avec les ventes de l’album et avec l’organisation d’un concert de charité.
Ne connaissant pas ces artistes confidentiels, sans doute de la scène alternative new-yorkaise, j’avais décidé de ne pas relayer l’information touchant le lycée Harvey Milk High School, la jugeant d’intérêt mineur.
Mais, un correctif m’a fait changer d’avis aujourd’hui :
États-Unis - Lycée Harvey Milk : Rectificatif - Un correcteur d’orthographe taquin nous a fait écrire “Yoga Nono, Chiny Lauter et Fus Washingtonia” au lieu de Yoko Ono, Cindy Lauper et Rufus Wainwright.
Ah, sacré farceur de Word !
Martine
“Le talent nexcuse pas légarement et la naïveté politique.”
Si elle avait été blogueuse, combien de gens l’auraient rayée de leur blogoliste?
Melfrid
L’histoire de son uvre, retracée au cours d’un documentaire d’Arte, m’avait beaucoup appris sur le fascisme quand j’avais une vingtaine d’années. Du cinéma expressionniste au documentaire censément anthropologique, j’avais appris que le fascisme, ce n’est pas seulement un petit moustchu énervé, mais aussi un état d’esprit, une religiosité malsaine, une volonté fascinée de transformer la matière humaine en un moule idéal, unique, lisse et grossier. Tout ça était compréhensible, mais aussi lisible dans le regard de Leni Riefenstahl quand on la voyait parler d’”extase formelle”.
zboob
Leni Riefenstahl a été indéniablement une grande cinéaste. Elle a contribué à élever le cinéma de propagande au niveau du cinéma d’art.
Ses techniques de tournage, ses angles de prises de vues, ses placements de caméra ont apporté une esthétique certaine en légitimant un discours politique raciste et guerrier.
” La propagande de Goebbels, dira Hitler, est une de nos armes de guerre les plus efficaces “. En travaillant avec Joseph Goebbels, ministre de la propagande et de linformation d’Hitler, Leni Riefenstahl a été l’instrument du discours nazi.
Un autre lien : http://www.monde-diplomatique.fr/2002/10/RICHARD/16955
auguste
Mr laurent a bien terminé son article , la liberté est elle vraiment donnée à tout le monde !
Si à l’époque j’avais vu le Triomphe de la Volonté et que je ne sois pas allemand j’aurai eu peur . Par ce film elle a montré le vrai visage de Hitler et je m’étonne que personne ne l’ai dit ou écrit . C’est un film a porter à son crédit car grâce à elle le monde savait que l’Allemagne devenait dangereuse .
Elle a soit disant valorisé le corps humain pour une cause , je n’en suis pas sûr car cela a été la première foi que pour les jeux olympiques un pays ai employé autant de moyens cinématographiques . Pour la personne responsable cela a été une aventure extraordinaire et de plus confiée à une femme … ! De plus on voyait des corps d’hommes et de femmes en tenues légères …! le sport c’est le corps que l’on montre , d’autre part dans sa jeunesse elle voulait être danseuse , cela peut aussi expliquer pourquoi elle a glorifié le corps .
A notre époque je crois que nous sommes plus fort que fort , plus fort que Gobbels , Leni Riefenstahl car on valorise au maximum le corps humain des noirs , des métis , des arabes pour nous manipuler au profit d’ une idéologie sans racine .
Voire le foot les 3 B , la mode etc ….
Il me semble que d’après certain cette dame aurai dû fuir l’Allemagne .
Pour moi elle a été courageuse elle est resté , a fait ce qu’elle savait faire , comme tout les travailleurs allemands ,mais elle s’était une artiste .
auguste.r@wanadoo.fr
Blah ? Touitter !