Journal de bord

vendredi 22 octobre 2004

Tarification

Lu dans Libération :

Matignon dit qu’il est deux fois plus grave de proférer des injures homophobes que sexistes, et quatre fois plus “mal” de diffamer un homosexuel qu’une femme. “Espèce d’enculé” vaut six mois de prison et 22 500 euros d’amende, “sale pute” 12 000 euros et pas de prison. Dire : “le mariage homosexuel est à la mode parce que les homos contrôlent les médias” coûte un an de prison et 45 000 euros ; “les femmes ministres ont forcément couché”, 12 000 euros d’amende.

1. Le 22 octobre 2004,
fast

Et dire du mal des lesbiennes, ça compte double ?

-> []

2. Le 22 octobre 2004,
cossaw

Ignoble… toute injure faite à quiconque est néfaste. Celles qui sont fondées sur la différence, qui sont une incitation à la haine (raciste, antisémite, sexiste, homophobe ou à l’encontre des handicapés) sont de même nature, au final et doivent être traîtées de la même façon. Or, on l’a bien vu avec la notion d’injure homophobe, le gouvernement est coincé aux entournures ; quant aux propos sexistes, récemment on nous expliquait que c’était assez difficile à cerner. Certes, quand on traite une femme de “connasse” comme on aurait traiter un mec de “connard”, ce n’est pas du sexisme, c’est une pure injure, mais quand on traite une femme de “pute”, là c’est bien du sexisme, non ? Je ne vois pas comment on peut faire le distingo entre les deux notions “enculé” et “pute” alors qu’à la base ça revient dans les deux cas à limiter la personne à la sexualité, de façon extrêment réductrice dans le seul but de nier son haumanité (et ici il s’agit bien d’une comparaison des deux catégories par rapport à des “vrais mecs”).

3. Le 22 octobre 2004,
rosalie

Tout nous laisse croire qu’on essaie d’opposer les femmes et les homos,je trouve cela très malsain.

4. Le 22 octobre 2004,
padawan

On fait le calcul :

> “Dommage, parce que dès qu’on a deux neurones qui fonctionnent, ça fait peur aux pétasses du Marais” : 45.000 € > “Alix (pisseuse de feuillets chez Elle) : 12.000 €

le compte est bon

5. Le 22 octobre 2004,
Laurent

Rire :-)

6. Le 22 octobre 2004,
padawan

C’est qui ce padawan qui se fait passer pour moi de manière anonyme ?

Pédé va !

7. Le 22 octobre 2004,
Hoedic

Ah, voilà une question qu’elle est bonne : est-ce qu’un homo proférant une insulte homophobe risque les mêmes peines qu’un hétéro ?

8. Le 22 octobre 2004,
François Granger

45 000 Euros à verser en bière au prochain ParisCarnet

;-)

9. Le 22 octobre 2004,
Damien Bonvillain

Tant qu’on aura le droit de dire petit con, ça pourra encore aller :-)

10. Le 22 octobre 2004,
Laurent

Bonne question Hoedic.

11. Le 22 octobre 2004,
Damien Bonvillain

Le projet de loi place explicitement l’homophobie au niveau du racisme et de l’antisémtisme, comportements plus répréhensibles que le sexisme à l’heure actuelle. Le problème est-il que l’homophobie est “trop haute”, ou le sexisme “trop bas” ? L’argument mentionné dans le projet de loi est le suivant : “Les diffamations et injures sexistes continueront évidemment de tomber sous le coup des diffamations et injures de droit commun afin de permettre la conciliation entre le principe constitutionnel de la liberté d’expression et les nécessités de la lutte contre les discriminations.” C’est au mieux spécieux. La séparation n’est pas tranchée entre les atteintes à l’être (sexisme, racisme) et celles aux choix de l’être (antisémitisme, homophobie).

Quand à l’homo proférant une insulte homophobe, il n’est fait mention de circonstances ni atténuantes ni aggravantes dans la proposition. Ca doit relever du droit commun… il y a suffisamment d’avocats dans l’assemblée pour éclairer là-dessus.

12. Le 22 octobre 2004,
michel

Laurent, tu n’es vraiment qu’une sale négro-juive lesbienne (et je suis sûr que t’as couché pour ouvrir ce blog).

13. Le 22 octobre 2004,
rosalie

Comme l’a souligné Laurence Rossignol(PS)dans une tribune de Libé il faut “Appeler la violence sexiste par son nom”. “La reconnaissance des agressions dont sont victimes les femmes comme violence sociale, et non plus comme actes individuels déviants, est une condition de la prévention.”

14. Le 22 octobre 2004,
Damien Bonvillain

Il faut aussi appeler la violence anti-France d’en bas par son nom : le mépris. Oui à la beauferie ! Oui aux blagues lourdes ! Oui aux sous-entendus graveleux ! Le puritanisme verbal n’est pas une solution contre une mauvaise éducation !

15. Le 22 octobre 2004,
Veuve Tarquine

Vu dans le même article et c’est quand même révélateur du soin avec lequel ce projet de loi a été rédigé : “Il a pour conséquence remarquable de punir plus lourdement les propos incitant à la violence physique que la violence physique elle-même. Dire que «les femmes ne comprennent que les coups» pourra coûter un an de prison et 45 000 euros d’amende. Frapper une femme n’est passible que de 1 500 euros d’amende.” S’agissant de savoir si être homo est une circonstance aggravante aux insultes homophobes, la réponse est indubitablement non (puisque les circonstances aggravantes doivent être strictement prévues par la loi pénale). Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un élément de fait visant à démontrer qu’il s’agissait d’humour et non d’insulte… En gros c’est fastoche : si vous êtes une drag queen peut-être qu’avec beaucoup de mansuétude de la part du policier verbalisateur (et sous l’expresse réserve que celui-ci ne soit pas non plus un homo déguisé dans le cadre de pratique sexuelle que je détaillerai pas ici) vous pourrez peut-être échapper aux poursuites. En revanche, si vous êtes en costard-cravate, méfiez vous avant de clamer votre amour à votre petit copain en lui glissant un tendre “jeune pédé, je t’aime”… Pour une loi mal ficelée, c’est une loi mal ficelée… on peut poursuivre tout et n’importe quoi et n’importe comment. En gros on va attendre des tribunaux qu’ils fassent le boulot du législateur en disant ce qui est permis et ce qui ne l’est pas…

16. Le 22 octobre 2004,
lithium

Et quand un premier ministre abruti, sous-influent, qui ne ressemble à rien et qui est populaire comme une fosse septique rallonge la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite convenable, se branle en regardant les plans sociaux se succéder et discutaille pour savoir si on doit rouler phares éteints ou allumés la journée, ça coûte combien ?

17. Le 22 octobre 2004,
SAM

Donc finalement, traiter un gay d’enculé n’est plus une injure mais un adjectif qualificatif ?

18. Le 22 octobre 2004,
Laurent

Tous les gays ne sont pas des enculés, et je souhaite ce plaisir à bien des hétéros vierges du cul.

19. Le 26 août 2005,
lougots

des fois une insulte n’est pas une insulte… mais un diagnostic !

20. Le 9 janvier 2007,
Gay-Hunter

Pour nous (libanais) etre gay suffit pour avoir la corde au cou…

Blah ? Touitter !