La question portait en effet sur un traité constitutionnel. On finirait par l’oublier. Elle a intéressé un tiers des électeurs favorables au non, ce n’était de toute évidence pas la motivation principale. Les autres électeurs ont transformé cette consultation en émeute électorale. Une révolte qui va croissant depuis dix ans, quel que soit l’objet du scrutin, depuis l’élection présidentielle de 1995, suivie par la législative anticipée de 1997, le 21 avril 2002, et enfin le 29 mai 2005. Ce sont les électeurs de gauche qui, à chaque fois, ont pris la tête de la fronde, qui ont fait la décision, dans un sens ou dans un autre, sans distinction partidaire, pour ou contre les dirigeants de gauche. [Serge July.]
Oui, on ne peut que regretter que Pierre Carion n’ait plus blogue.
C’est le caractère dominant de la majorité des électeurs qui se sont mobilisés pour rejeter le traité européen. L’avenir les inquiète, l’ailleurs les angoisse. « La xénophobie a constitué un puissant ressort du vote », analyse François Miquet-Marty qui souligne combien les images combinées de « l’adhésion de la Turquie et du plombier polonais », toutes deux popularisées dans un premier temps par Philippe de Villiers, « ont fonctionné à plein ». Le rejet de l’étranger constitue l’humus d’un pays qui a accordé, il y a trois ans, 5 millions de voix à Jean-Marie Le Pen. Ainsi, 49 % des personnes interrogées approuvent l’affirmation selon laquelle « il y a trop d’étrangers en France ». Et 67 % de ces dernières ont voté non, un symptôme qui témoigne du poids des bataillons lepénistes qui ont silencieusement provoqué la victoire du non dimanche. Au total, l’ensemble des « motivations » des électeurs du non traduit l’addition de ces refus : si 38 % se sont déplacés pour « permettre de renégocier le traité », 32 % mettent en avant leur « refus de l’Europe libérale », 31 % un « ras-le-bol » général, 27 % entonnent l’antienne souverainiste de la sauvegarde de « l’indépendance de la France » et 22 % clament leur « refus de l’adhésion de la Turquie » à l’Union européenne. [Libération : Entre ras-le-bol « national » et colère «sociale».]
Maître Eolas a (enfin) accouché de sa note indispensable : “Blogueurs et responsabilité”. À garder sous le coude…
Des mots doux sur un goût amer, chez Affleurements.
Il restera comme un goût amer à cette campagne, qui laissera chez moi une certaine colère et marquera une rupture profonde et certainement définitive, puisque déjà commencée il y a plusieurs années, avec certains mouvements de la gauche dite alter, vraie ou pure.
Un dangereux terroriste international s’est glissé dans ces photos. Sauras-tu le retrouver ?
Dominique Galouzeau de Villepin, premier ministre. Un aristo poète à la barre du gouvernement, cela devrait plaire à la “France d’en bas”. Non ?
En attendant de futures villepinades (qui ne devraient pas manquer, Dominique est poète), Libération nous propose un florilège des meilleures raffarinades en guise d’hommage (repris d’une dépêche AFP).
Le non français fait la joie des néoconservateurs américains et enchante les libéraux.
Espoir, à l’inverse, d’une Europe évitant l’écueil mortel d’un modèle social dangereusement inspiré du “modèle social français”. L’immense majorité de notre classe politique l’avait annoncé : cette Constitution offrait pour la première fois un cadre social à l’Union Européenne. Il fait peu de doute que ce cadre, vanté presque unanimement par les hommes de l’Etat français, avait peu à voir avec le projet d’une Europe libérale. Les nombreux antilibéraux d’extrême gauche et d’extrême droite qui ont voté dimanche contre ce traité l’ont fait presque exclusivement pour des raisons de politique intérieure. Ce faisant, ils se sont sans doute lourdement trompés en rejetant un texte qui eût satisfait nombre de leurs attentes politiques !
[Liberté Chérie.]
La France a bataillé contre les Britanniques, entre autres, pour imposer une Europe sociale inscrite dans les textes, ils n’en reviennent pas que ce soit justement les Français qui rejettent ce texte honni des libéraux… Ils pensent que nous avons un problème avec la logique. Devons-nous leur donner tort ?
Ensuite, Londres ne voulait pas que la Charte des droits fondamentaux ait un aspect contraignant. Proclamée à Nice en décembre 2000, elle reste une déclaration de principe mais n’a plus de force juridique. Enfin, et tous les observateurs s’accordent à le reconnaître, l’Europe continuera à fonctionner selon la vision britannique, c’est-à-dire essentiellement fondée sur l’économique. [La Tribune, citée sur Publius, Le non français fait aussi des heureux.]
L’excellent 404 Brain Not Found (sous-titré “info-analyse-mauvaise foi”, j’aime…) fête ses trois ans d’existence.
Et déclare vouloir continuer… Ouf.
Bonoblog s’est trouvé un dildo à 1 300 £…
Je peux lui proposer du naturel (“much more realistic”) quasiment gratuit…
Blah ? Touitter !