Entre collègues, on parlait beaucoup de tout ça. Comment dire ? Ça devenait banal, quotidien. On écrivait des rapports, certains se mettaient en arrêt de travail. Mais il ne se passait rien. Le 5 décembre, il y a eu un conseil de classe. J’y suis allée pour dire que j’avais reçu des menaces de mort. La proviseure a répondu : “Elle est bien bonne celle-là !” Et quelque chose comme “Ça ne s’arrange pas !” Et c’est tout. Je suis rentrée en pleurs chez moi. J’ai écrit un e-mail à mon inspectrice, persuadée que mes rapports ne lui étaient pas transmis. J’ai ouvert l’ordinateur tous les jours, attendant une réponse. Rien. C’est l’omerta.
(…) Je n’en veux pas à mon agresseur, qui présentait des signes d’inadaptation à notre établissement. J’en veux à l’institution. Si sa seule réponse est de nous reprocher notre mauvaise formation ou notre incompétence, alors c’est à elle de se remettre en question.
J’ai envie de reprendre les cours. J’ai l’enseignement dans la peau, et j’adore malgré tout ce public-là. La hiérarchie est incapable de reconnaître notre implication. J’ai tout fait pour ces gamins et je le ferai encore demain. Mais nous devons avoir notre mot à dire sur le recrutement des élèves. Nous faisons de la garderie sociale ! On nous demande de retenir en classe des jeunes qui sont des délinquants dehors. Ce qui m’est arrivé doit servir à quelque chose.
[Karen Montet-Toutain : “Mes trois mois en cours de violence appliquée.]
entropie
à le monde de Merde_2.0 que voilà…tirons l’Ajax et sortons prendre l’air.
Blah ? Touitter !