Journal de bord

Maintenant, je sais déjà que je ne voterai pas pour le Parti Socialiste. Et sûrement pas avant longtemps. Le temps qu’il retrouve un minimum de crédibilité… [Pep.]

Royal a été plébiscitée par les adhérents du PS dès le premier tour, et avec la manière. Bravo. Mais sa victoire me déprime. [Christophe Ginisty.]

Une “nouvelle époque”, c’est sûr : c’est pas tous les jours qu’on voit un ancien parti de pouvoir se donner autant de chances de se dégonfler comme une baudruche avant même le premier tour des présidentielles. Comme dit Sarkozy, “c’est tout bénéfice”. [M. Le Chieur (billet effacé ?)]

Je suis désolé, j’ai bien cherché, je n’ai pas trouvé un seul billet se félicitant de la victoire de Ségolène Royal dans les 216 fils de mon agrégateur… En fait, l’énorme majorité n’en parle même pas.

Côté politique, un “papillon est sorti cette nuit” pour Arnaud Montebourg. Sait-il la durée de vie d’un papillon ? Jack Lang nous l’assure, “La machine à gagner est là.”

P.S. Radical Chic : “Lettre ouverte de M. George, de l’amicale des producteurs de Beaujolais nouveau, à M. Hollande, Premier secrétaire du Parti Socialiste.”

Et ce d’autant plus que nous ne doutons pas que le juge sera sensible au plagiat qui vous caractérise. Ainsi, comme nous, vous tentez de changer l’image d’une corporation vieillissante en vantant la “nouveauté”. Comme nous, vous privilégiez un produit industriel largement fait d’arômes artificiels (de bananes et de cerise dans notre cas, de blairisme et de populisme dans le votre). Comme nous, votre principal produit est soutenu par une couverture médiatique massive et systématiquement favorable. Comme nous, toute attaque sur la qualité de votre produit ne sert qu’à renforcer sa notoriété. En enfin, comme nous, vous mettez sur le marché un produit qu’il vaut mieux consommer rapidement, au risque de le voir devenir imbuvable au bout de quelques mois.

Le Ségo Nouveau est tiré, buvons le jusqu’à la lie.

P.S. bis. “J’ai donc décidé que je ne donnerai pas ma voix à Ségolène Royal. J’ignore encore pour qui je vais voter. Mais cela ne sera pas pour le PS, je déteste qu’on se foute de ma gueule à ce point-là.” [Daniel Glazman.]

Aujourd’hui, j’ai plus d’estime pour ceux qui croient en Ségolène que pour les gens de gauche qui se refusent à voter pour elle et qui n’ont rien fait pour que ça n’arrive pas. [Berewt.]

Cela n’existe pas en France. Mais dans toute l’Amérique latine le jour des élections on ne peut ni acheter de l’alcool, ni en consommer. C’est ce qu’on appelle la Ley Seca.
Faire des élections le même jour que la sortie du Beaujolais nouveau ne viendrait pas à l’idée de nos politiques avisés.
Quand on voit les résultats, on comprend mieux la sagesse d’une telle mesure. [Patrick.]

On s’est tous fait balader. Moi le premier d’ailleurs, j’aurais tort de ne pas le reconnaître. En fait, le rejet des élites au pouvoir est plus important que nous l’avions supposé. Le Pen au deuxième tour de la présidentielle et puis le non à la constitution européenne auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. [Encore Patrick.]

Deux candidats qui sont clairement plus plébiscités pour leur personnalité, pour leur incarnation du changement que pour leur fond idéologique, réellement (quel français aime le scandinavo-blairisme ou l’atlantisme-interventionno-libéral ?). Deux candidats caméléons, aux méthodes proches (mise en marge, habileté politique, séduction, pragmatisme). [Versac.]

La victoire sans appel de Ségolène Royal accélère la transformation du PS en organisation social-démocrate. Il faudra pourtant attendre la rédaction du programme pour prendre la mesure de l’événement. [Hugues, qui a voté Ségolène.]

Pas de pingouins gais dans la bibliothèque des enfants.

C’était un livre pour enfants charmant, avec des aquarelles « belles et mignonnes », se souvient Lilly Del Pinto, qui avait commencé à lire à sa fille de cinq ans l’histoire de ces deux pingouins mâles. Mais « quand le gardien du zoo dit que les deux pingouins sont sûrement amoureux », la maman s’est brusquement interrompue, refermant vivement le livre…

Commentaires ici.

L’homosexualité est normale, une réalité de la vie….Alors pourquoi transposer cette réalité sur des pingouins ? Si se n’est que pour débattre d’un point ( la censure, la libre expression) sur le dos des enfants qui de toute évidence se câl**** bien des maux des grandes personnes, de la rectitude politique et de l’accomodement raisonnable !

(…) P.S : Je suis une maniaque de pingouins….Une des rares espèces qui prennent un conjoint pour la vie.

(Merci Mario !)

Pffff… J’avais plein de mots entrechoqués, puis, il n’y a plus rien qui sort. Il y a des phrases qui atteignent en plein cœur, des qui pourraient paraître anodines pour d’autres, mais, qui entrent en résonance comme un cœur entre en fibrillation, des qui provoquent des remous dans ces zones abyssales que l’on préfère d’ordinaire voir stagnantes et immobiles, de ces eaux profondes, obscures et saumâtres dont l’existence est au quotidien escamotée.

C’est un peu de la magie de l’agrégateur, étrange boîte de chocolats, nous ne savons pas ce que nous allons y trouver, souvent de l’anodin, parfois, des mots qui vous sautent à la gorge. Même si l’effet peut dépasser l’intention et l’imagination de l’auteur.

Je crois que je voulais dire à la Juive, c’est que nos parcours sont parfois surprenants, tragiques, comiques, inhabituels, romanesques à deux sous, lourds, abscons, dénués de logique… mais que le chemin parcouru fait ce que nous sommes. Le tien a fait ce que tu es, une fée, un autre aurait pu faire de toi une vielle conne.

“Je devrais certainement a minima m’assurer de sa vie ou de sa mort. Je ne sais pas très bien pourquoi je ne le fais pas.”

Moi non plus, je ne sais pas. Je sais juste que c’est le moment de la lecture où un hoquet presque douloureux m’est monté dans la gorge. Mon histoire est tout autre, mais les mots ont la même puissance.

Je ne sais pas très bien pourquoi je ne le fais pas, mais j’imagine que j’ai de bonnes raisons de ne pas le faire. Il y a des nœuds qui doivent rester noués, il ne faut pas forcément ébranler la mâture.